Tahiti, le 19 septembre 2024 - Reprise en sobriété à l’assemblée de la Polynésie française jeudi à l’occasion de l’ouverture de la session budgétaire où, pour la première fois, le président du Pays, Moetai Brotherson, est venu avec un discours préparé. Un changement de méthode afin de mieux faire passer les messages.
Et des messages, le président du Pays en avait quelques-uns à distiller, à défaut – comme ses prédécesseurs – de dévoiler clairement quelles seraient les orientations budgétaires à venir à l’amorce de la constitution du budget primitif 2025.
Un message d’unité tout d’abord, peut-être rendu inévitable après les sorties de différents élus sur le “blanchissement de la population” ou encore les théories arriérées sur la médecine : “Nous sommes un seul peuple”, a-t-il martelé en reo tahiti. “Nous ne pouvons pas regarder différemment les hommes et les femmes de ce pays en fonction de leur couleur de peau, ou de leur nom de famille. Nous sommes un seul peuple, et nous servons celui-ci.” Des propos prolongés en français. “Si le statut vient opérer une division des compétences entre l’État, le Pays et les communes, il est impossible de découper en tranche nos concitoyens. […] Le bon sens n’a pas de couleur.”
Et des messages, le président du Pays en avait quelques-uns à distiller, à défaut – comme ses prédécesseurs – de dévoiler clairement quelles seraient les orientations budgétaires à venir à l’amorce de la constitution du budget primitif 2025.
Un message d’unité tout d’abord, peut-être rendu inévitable après les sorties de différents élus sur le “blanchissement de la population” ou encore les théories arriérées sur la médecine : “Nous sommes un seul peuple”, a-t-il martelé en reo tahiti. “Nous ne pouvons pas regarder différemment les hommes et les femmes de ce pays en fonction de leur couleur de peau, ou de leur nom de famille. Nous sommes un seul peuple, et nous servons celui-ci.” Des propos prolongés en français. “Si le statut vient opérer une division des compétences entre l’État, le Pays et les communes, il est impossible de découper en tranche nos concitoyens. […] Le bon sens n’a pas de couleur.”
“Tout va bien mieux”
En préambule de son intervention, et alors qu’il a participé à l’ouverture du Congrès des maires à Tubuai, Moetai Brotherson est revenu sur la proposition faite par le Tavini de récupérer certaines compétences dévolues aux communes – eau, assainissement, déchets – dans le cadre du Code général des collectivités territoriales (CGCT) en instaurant éventuellement un Code des communes de mā’ohi nui dont il n’a pas expliqué le fonctionnement, ni le calendrier de réalisation. Une annonce quasi vouée à l’échec, les communes étant liées à l’État, il faudrait que cette idée soit validée par l’Assemblée nationale.
Du “tout ne va pas si mal”, asséné en avril lors de l’ouverture de la session administrative, Moetai Brotherson a prolongé le fil de sa gouvernance sur un “tout va bien mieux”, égrainant les derniers chiffres positifs de l’Institut de la statistique en Polynésie française (emploi, tourisme, économie, inflation). “La confiance est de retour”, a-t-il même avancé.
Surfant sur cette confiance retrouvée, le président a dévoilé quelques mesures, comme la mise en place d’un schéma directeur de l’habitat qui devrait être rendu en novembre prochain, ou encore le recrutement de nouveaux agents à la Direction de la construction et de l’aménagement afin de booster l’examen des permis de construire, accompagné de nouvelles subventions pour l’habitat. La réflexion autour de la création d’un campus du numérique est elle aussi toujours dans les tuyaux.
Du “tout ne va pas si mal”, asséné en avril lors de l’ouverture de la session administrative, Moetai Brotherson a prolongé le fil de sa gouvernance sur un “tout va bien mieux”, égrainant les derniers chiffres positifs de l’Institut de la statistique en Polynésie française (emploi, tourisme, économie, inflation). “La confiance est de retour”, a-t-il même avancé.
Surfant sur cette confiance retrouvée, le président a dévoilé quelques mesures, comme la mise en place d’un schéma directeur de l’habitat qui devrait être rendu en novembre prochain, ou encore le recrutement de nouveaux agents à la Direction de la construction et de l’aménagement afin de booster l’examen des permis de construire, accompagné de nouvelles subventions pour l’habitat. La réflexion autour de la création d’un campus du numérique est elle aussi toujours dans les tuyaux.
Santé, éducation, CPS et fiscalité
Après un touchant et curieux message de soutien à son gouvernement, le président a aussi évoqué d’autres projets pour les mois et années à venir, comme la future charte de l’Éducation, des propositions de lois sur le tabac et les produits nocifs pour la santé, et le recrutement d’éducateurs de santé qui seront mis en poste dans les communes. Ils pourraient être “plus de 100” en 2025.
Enfin, si le président a assuré que “la réforme de la PSG est prête”, il a renvoyé son auditoire à d’autres dates pour en révéler la teneur et le calendrier de mise en place. Même chose pour les nouvelles mesures fiscales à venir. Sans en préciser les impacts, Moetai Brotherson a assuré jeudi que “ces dernières favoriseront la création d’emplois”, avec l’ambition de “contenir la pression fiscale autour des 25% du [Produit intérieur brut]”. Cette réforme passera par “un abaissement de la fiscalité indirecte, inflationniste par nature, a-t-il promis, le développement de niches de fiscalité non développées aujourd’hui, l’amélioration de la fiscalité en soutien de la compétitivité, la meilleure appréhension des revenus et une meilleure adaptation de la fiscalité appliquée aux politiques sectorielles”.
La révision des listes des Produit de première nécessité (PPN) et des produits de grande consommation (PGC), la taxation sur les grosses successions, la taxation des investissements spéculatifs et la taxation sur la fuite des capitaux sont autant de propositions faites par le Tavini lors de la dernière campagne électorale. Le programme fiscal du Pays va-t-il suivre ces lignes ? La prochaine loi fiscale nous le dira.
Enfin, si le président a assuré que “la réforme de la PSG est prête”, il a renvoyé son auditoire à d’autres dates pour en révéler la teneur et le calendrier de mise en place. Même chose pour les nouvelles mesures fiscales à venir. Sans en préciser les impacts, Moetai Brotherson a assuré jeudi que “ces dernières favoriseront la création d’emplois”, avec l’ambition de “contenir la pression fiscale autour des 25% du [Produit intérieur brut]”. Cette réforme passera par “un abaissement de la fiscalité indirecte, inflationniste par nature, a-t-il promis, le développement de niches de fiscalité non développées aujourd’hui, l’amélioration de la fiscalité en soutien de la compétitivité, la meilleure appréhension des revenus et une meilleure adaptation de la fiscalité appliquée aux politiques sectorielles”.
La révision des listes des Produit de première nécessité (PPN) et des produits de grande consommation (PGC), la taxation sur les grosses successions, la taxation des investissements spéculatifs et la taxation sur la fuite des capitaux sont autant de propositions faites par le Tavini lors de la dernière campagne électorale. Le programme fiscal du Pays va-t-il suivre ces lignes ? La prochaine loi fiscale nous le dira.
Air Moana, “tenir jusque 2027”
Alors que de nombreux élus s’attendaient à ce que Moetai Brotherson glisse un mot sur la situation de la compagnie Air Moana à l’heure de préparer le budget de la Polynésie française pour 2025, ce dernier n’en a pas fait mention. C’est au micro des journalistes qu’il a expliqué sa position sur ce dossier : “Toute compagnie risque un jour de déposer le bilan. Il n’y a aucune compagnie qui est immortelle. Air Moana est dans une situation difficile qui résulte d’une guerre ouverte entre les compagnies et qui a été destructrice de valeurs. Je souhaite que cela s’arrête. Nous avons reçu Air Moana à chaque fois que nous les avons sollicités et nous avons mis en place un certain nombre de mesures, tout en respectant la législation sur la concurrence.”
“Le gouvernement a demandé à la Sofidep de réaliser un IRB (une revue du business plan). Cet IRB démontre qu’il y a, à l’horizon 2027, de vraies perspectives. Pour nous, cet IRB était essentiel car sans ses conclusions, on ne pouvait pas aller au-delà de ce qu’on a déjà fait. La Sofidep a déjà mis 100 millions en actions remboursables. Quand nous sommes arrivés, nous avons augmenté le plafond de 500 millions. Sur cet argent, 250 millions ont déjà été versés. On va voir dans les jours qui viennent pour la suite. Je pense que l’enjeu est de faire retrouver la confiance est de faire en sorte que les professionnels du secteur arrêtent de se faire la guerre inutilement. Si on va trop loin dans cette guerre, on détruit de la valeur, pour soi-même : pour la première fois de son histoire, Air Tahiti a affiché un déficit.”