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Bizutage sexuel à la maison d'arrêt de Nuutania


Les trois détenus avaient contraints le nouvel arrivant à exhiber son sexe dans des stripteases imposés sous la menace de représailles.
Les trois détenus avaient contraints le nouvel arrivant à exhiber son sexe dans des stripteases imposés sous la menace de représailles.
PAPEETE, le 9 août 2016 - Trois détenus âgés de 20 ans à peine étaient jugés ce mardi matin pour harcèlement sexuel aggravé sur un "camarade" de cellule.

Le procureur de la République a requis des peines de l'ordre de 6 mois à 1 an de prison ferme, ce mardi matin, contre trois détenus renvoyés devant le tribunal pour harcèlement sexuel en réunion sur un camarade de cellule. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu dans la journée, mais les trois jeunes âgés de 20 ans à peine ont reconnu les faits à la barre.

Rejoints à l'enfermement par un quatrième larron de leur âge, placé en détention provisoire entre le 16 et le 17 octobre 2015 en attendant d'être jugé en comparution immédiate, les trois copains de cellule, condamnés pour de multiples faits de vols et violences, se sont mis en tête de le bizuter. "Y a des tests à passer quand on arrive en prison", déclarera par la suite l'un d'eux aux enquêteurs.

Un bizutage d'un genre très particulier puisqu'ils ont contraint le malheureux à exhiber ses parties génitales en lui imposant des stripteases. Sous la menace de représailles, l'un des trois hommes l'avait aussi obligé à le masturber. La victime avait porté l'affaire devant l'administration pénitentiaire et le parquet avait ensuite ordonné l'ouverture d'une enquête de gendarmerie.

Moins bien lotis que des poulets de Bresse

"Ce sont des pratiques que l'on retrouve malheureusement fréquemment à Nuutania", a constaté le représentant du ministère public dans ses réquisitions, rappelant deux récentes affaires de viols entre détenus jugées par ce même tribunal. "Surtout chez certains détenus à tendance psychopathiques, sans notion du bien et du mal, qui veulent ainsi montrer leur autorité".

Me Ayoun, l'avocate des trois jeunes détenus, a une fois de plus pointé du doigt les "conditions indignes" de détention à Nuutania ou les détenus s'entassent à quatre par cellules dans quatre mètres carrés : "J'ai vu un reportage sur l'élevage des poulets de Bresse hier soir, même ces poulets ont plus d'espace pour vivre, dix mètres carrés…". Et l'avocate de ne plus s'étonner qu'on en arrive là "avec une telle promiscuité" entre détenus.





Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 9 Août 2016 à 12:49 | Lu 2491 fois