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Avion AF066 dérouté au Canada: A bord, le calvaire d'une jeune passagère tahitienne


Des témoins racontent que le moteur aurait littéralement “explosé au dessus de l’océan atlantique”. Les photos postées sur les réseaux sociaux sont impressionnantes
Des témoins racontent que le moteur aurait littéralement “explosé au dessus de l’océan atlantique”. Les photos postées sur les réseaux sociaux sont impressionnantes
PAPEETE, le 1er octobre 2017- Un super jumbo A380 d'Air France qui assurait la liaison Paris-Los Angeles, a dû se poser en urgence au Canada en raison d'une importante panne sur l'un de ses quatre moteurs, sans dommages pour ses 520 occupants. Parmi eux, Farida, une jeune maman polynésienne qui voyageait avec son bébé et qui a vécu un calvaire

Plus de peur que de mal pour les 520 personnes qui se trouvaient à bord du vol AF066 qui avait décollé à 11h30 de Paris pour gagner Los Angeles. Mais aussi beaucoup d’angoisse et une attente très longue dans le froid.

Pour une cause encore inconnue, l'appareil, un très gros porteur A380 construit par l'avionneur européen Airbus, a subi un "grave dommage" sur l'un de ses quatre réacteurs, et les pilotes ont alors décidé de le dérouter.

Il a atterri sur l'aéroport militaire de Goose Bay au Canada et "l'ensemble des 520 personnes à bord (496 passagers et 24 membres d'équipage, NDR) ont été évacués sans dommages ni blessés", a précisé un porte-parole. Selon nos informations, une quinzaine de passagers polynésiens se trouvaient à bord de l’avion. Nous avons contacté le directeur de l’agence d’Air France à Tahiti qui ne semblait pas avoir été informé de cette précision. L’agence d’Air France à Tahiti ainsi que l’aéroport sont restés injoignable toute la journée. Précisons que ce n'est pas le vol AF667 à destination de Tahiti Faa'a qui était concerné par cet incident.

Le déroutage a eu lieu alors que le vol passait au-dessus du Groenland, l'avion s'est posé à Goose Bay à 15H42 GMT, soit 06h42 à Tahiti.
L'atterrissage s'est passé "normalement" sur cette base militaire, qui est un aéroport dit de dégagement sur les routes aériennes transatlantiques.

Selon un porte-parole d’Air France qui s’est exprimé dans la soirée de samedi à Paris, les passagers devaient repartir de Goose Bay "à 04H15 heure locale" dimanche matin, à bord d'un B777-300 d'Air France et d'un B737 affrété par la compagnie, directement pour Los Angeles.


Des témoignages bien différents

Cette jeune tahitienne a vécu un calvaire et partagé son indignation sur Facebook
Cette jeune tahitienne a vécu un calvaire et partagé son indignation sur Facebook
A bord, l’attente a été longue pour les passagers qui n’étaient pas autorisés à sortir de l’avion. Une jeune maman tahitienne qui vit à Los Angeles et qui voyageait avec son bébé témoigne sur son mur Facebook : « Cela fait maintenant plus de 7 heures que nous sommes à la base militaire de Goose Bay au Canada enfermés dans l'avion sans informations !!!! Personne ne nous vient en aide nous n'avons ni eau ni nourriture » . Plus tard des sandwichs ont été distribués nous informera finalement la jeune voyageuse que nous avons contactée, épuisée lors de son escale à Atlanta.

Plus tard, elle précise que le B737 est bien arrivé mais que seuls les "business class" et "first" ont été pris en charge. Pour les autres passagers, il a fallu attendre 17 heures sur le tarmac. Il faisait très froid dans l’avion.

Contrairement à ce qui a été annoncé par la compagnie, tous les passagers n'ont pas été ramenés directement à Los Angeles. Une partie d'entre eux ont été transportés dimanche soir à Atlanta, ou ils ont passé la nuit et où ils se trouvent encore, logés dans un motel, au moment où nous mettons rédigeons cet article. Ils n'arriveront finalement à Los Angeles que mardi dans l'après midi.


Une sorte de détonation a été entendue

Certains passagers sont restés près de 17 heures dans l'avion sur le tarmac de l'aéroport
Certains passagers sont restés près de 17 heures dans l'avion sur le tarmac de l'aéroport
Aucune explication sur la cause de l'avarie sur le moteur n'a pu être donnée dans un premier temps.

Interrogé dimanche matin, un porte-parole de la compagnie a précisé à l'AFP qu'une équipe avec des représentants du Bureau d'enquêtes et d'analyses de l'aviation civile française (BEA), du constructeur Airbus, du motoriste et d'Air France était en route afin de déterminer les causes de l'incident.

Selon de premiers témoignages de passagers recueillis par la télévision publique canadienne CBC, une sorte de détonation a été entendue, suivie d'un décrochage de l'avion, que l'équipage a rapidement maîtrisé.

"La cabine a commencé de vibrer. Quelqu'un a crié, et nous avons compris que quelque chose n'allait pas bien" a dit Sarah Eamigh à la CBC.
"Il n'y avait pas la panique qu'on aurait pu craindre" a ajouté Pamela Adams, interviewée sur la même chaîne de télévision, en saluant la compétence de l'équipage.
Les images diffusées par les passagers étaient assez spectaculaires, l'enveloppe entourant le réacteur ayant totalement disparu. Une vidéo disponible ici: www.tahiti-infos.com

Un oiseau ?

Les passagers du vol #AF66 Paris-Los Angeles du jour vont se souvenir de leur voyage longtemps
Les passagers du vol #AF66 Paris-Los Angeles du jour vont se souvenir de leur voyage longtemps
"Les passagers du vol #AF66 Paris-Los Angeles du jour vont se souvenir de leur voyage longtemps" , a tweeté Iskandar (@AlexBeaurepaire) en montrant deux photos d'un réacteur dénudé, son capot arraché, avec la partie avant (soufflante) disparue.

Un autre tweet, Miguel Amador (@theamadoor) a aussi posté un petite vidéo apparemment filmée en vol par le hublot, où l'on voit le réacteur dénudé par l'arrière, avec le texte "avarie de moteur à mi-chemin au dessus de l'Atlantique #airfrance #airfrance66 #AF66", et où il évoque la possibilité de la rencontre avec un oiseau.

Le 4 novembre 2010, un Airbus A380 de la compagnie australienne Qantas avait été contraint de revenir sur l'aéroport de Singapour pour un atterrissage d'urgence, après l'explosion d'un de ses quatre moteurs Rolls-Royce quelques minutes après son décollage.

Les A380 d'Air France sont équipés de réacteurs GP7200, spécialement conçus pour ces énormes oiseaux des airs, les plus gros avions du monde à deux étages de passagers, réalisés par l'association des deux motoristes américains General Electric et Pratt and Whitney (United Technologies Corp).

Le GP7200 est issu des programmes de réacteurs à grande capacité GE90 de General Electric et PW4000 de Pratt and Whitney. Air France a été la première compagnie a choisir ce réacteur en 2001 lorsqu'elle a commandé ses gros porteurs. Il est entré en service en 2009 dans la compagnie.

Air France exploite au total 10 super-jumbos Airbus A380, qui portent chacun quatre réacteurs.
Airbus a présenté au salon du Bourget en juin dernier une version améliorée de son avion emblématique, appelée "A380Plus", destinée à optimiser sa rentabilité pour tenter de relancer ses ventes car l'avion est en panne de commandes depuis près de deux ans.

Avec AFP



Rédigé par () le Dimanche 1 Octobre 2017 à 12:07 | Lu 20028 fois