Paris, France | AFP | mercredi 28/10/2020 - Avant même l'allocution d'Emmanuel Macron qui pourrait annoncer mercredi un reconfinement, les oppositions politiques, frustrées par une concertation qui leur paraît de pure forme, refusent d'accorder un blanc-seing à l'exécutif et d'esquisser un semblant d'unité nationale.
Bon gré mal gré, elles avaient plus ou moins joué le jeu de "l'union sacrée" en mars lors de l'annonce du premier confinement imposé par un virus qui avait pris tout le monde de court.
Mais à la sortie mardi de la réunion d'information avec le Premier ministre Jean Castex, les chefs de partis, pour la plupart très remontés, ne mâchaient pas leurs mots pour critiquer la méthode du gouvernement, accusé d'être toujours en retard d'un métro et de s'asseoir sur la démocratie.
"Rien n'a été mis sur la table" par le Premier ministre, a regretté Christian Jacob, le patron des Républicains, en déplorant "une réunion hallucinante" et "le sentiment d'improvisation, de panique, de manque d'anticipation" du pouvoir.
"Je ne pense pas qu'un reconfinement total soit inévitable mais on n'en sait rien car on n'a aucun élément", a critiqué la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen en mettant en cause "la gestion complètement erratique de la crise sanitaire"
'Monarchie'
"Nous aurions aimé connaître les différentes options qui étaient sur la table et à partir de cela, nous aurions pu nous mettre d'accord" et "avancer dans une forme de consensus, de solidarité nationale" mais "ça n'a pas été possible", a regretté Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.
Des critiques qui, au-delà de la réaction à chaud, témoignent d'une fracture croissante entre oppositions et majorité sur ce sujet, au fur et à mesure que le pays s'enferre dans la crise sanitaire, et que la défiance s'installe dans l'opinion sur la capacité du gouvernement à y faire face.
Malgré l'annonce des débats suivis de votes sur la lutte contre le Covid-19 à l'Assemblée nationale jeudi matin et au Sénat l'après-midi, la crise sanitaire ravive aussi les attaques de la gauche contre le fonctionnement jugé trop vertical de la Ve République.
"Avec la gestion de la crise du Covid, on est au sommet de l'hyperconcentration du pouvoir entre les mains d'Emmanuel Macron. Au nom de l'urgence, il y a une mise de côté de la démocratie", déplore ainsi le député LFI François Ruffin.
"Lorsqu'on voit les consultations occupationnelles entre le Premier ministre, les partis, les syndicats et la décision en majesté du président Macron de nous priver de libertés, pour juste que soit le confinement, nous sommes une monarchie", s'insurge sur Twitter l'ancien patron du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Rubicon
Malgré ces critiques croissantes, une bonne partie des oppositions devraient néanmoins apporter un soutien a minima aux nouvelles restrictions de liberté.
"Je soutiendrai toutes les mesures qui protègent la santé des Français, c'est pour moi une priorité absolue, j'ai toujours une ligne constante là-dessus", a assuré le député LR Eric Ciotti sur Public Sénat.
Récusant la thèse d'une rupture entre les oppositions et l'exécutif sur ce sujet, François Bayrou, président du MoDem et allié de la majorité présidentielle, a souligné sur France Inter que mardi, lors de la réunion avec le Premier ministre à laquelle il assistait, tous les chefs de partis "se sont exprimés pour dire qu'ils avaient l'intention d'être solidaires des décisions prises".
Il les a néanmoins appelés à "faire preuve d'un minimum de calme et de sang-froid dans une situation difficile".
Moins optimiste, le patron de LREM Stanislas Guerini s'est dit sur France 2 "assez surpris de voir que certains responsables de partis politiques (...) en réalité ne souhaitaient pas prendre leurs responsabilités".
En tout cas, les oppositions se refusent à franchir le Rubicon en appelant à la désobéissance.
"On a une société très fragile, très fragilisée, le problème c'est le taux d'acceptabilité des mesures", a averti sur BFMTV le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier.
"Si (les Français) pensent qu'il y a eu une tromperie scientifique, des discours politiques maladroits, (...) potentiellement il y a des risques de révolte, et ça je n'y participerai jamais", a-t-il assuré.
Bon gré mal gré, elles avaient plus ou moins joué le jeu de "l'union sacrée" en mars lors de l'annonce du premier confinement imposé par un virus qui avait pris tout le monde de court.
Mais à la sortie mardi de la réunion d'information avec le Premier ministre Jean Castex, les chefs de partis, pour la plupart très remontés, ne mâchaient pas leurs mots pour critiquer la méthode du gouvernement, accusé d'être toujours en retard d'un métro et de s'asseoir sur la démocratie.
"Rien n'a été mis sur la table" par le Premier ministre, a regretté Christian Jacob, le patron des Républicains, en déplorant "une réunion hallucinante" et "le sentiment d'improvisation, de panique, de manque d'anticipation" du pouvoir.
"Je ne pense pas qu'un reconfinement total soit inévitable mais on n'en sait rien car on n'a aucun élément", a critiqué la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen en mettant en cause "la gestion complètement erratique de la crise sanitaire"
'Monarchie'
"Nous aurions aimé connaître les différentes options qui étaient sur la table et à partir de cela, nous aurions pu nous mettre d'accord" et "avancer dans une forme de consensus, de solidarité nationale" mais "ça n'a pas été possible", a regretté Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.
Des critiques qui, au-delà de la réaction à chaud, témoignent d'une fracture croissante entre oppositions et majorité sur ce sujet, au fur et à mesure que le pays s'enferre dans la crise sanitaire, et que la défiance s'installe dans l'opinion sur la capacité du gouvernement à y faire face.
Malgré l'annonce des débats suivis de votes sur la lutte contre le Covid-19 à l'Assemblée nationale jeudi matin et au Sénat l'après-midi, la crise sanitaire ravive aussi les attaques de la gauche contre le fonctionnement jugé trop vertical de la Ve République.
"Avec la gestion de la crise du Covid, on est au sommet de l'hyperconcentration du pouvoir entre les mains d'Emmanuel Macron. Au nom de l'urgence, il y a une mise de côté de la démocratie", déplore ainsi le député LFI François Ruffin.
"Lorsqu'on voit les consultations occupationnelles entre le Premier ministre, les partis, les syndicats et la décision en majesté du président Macron de nous priver de libertés, pour juste que soit le confinement, nous sommes une monarchie", s'insurge sur Twitter l'ancien patron du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Rubicon
Malgré ces critiques croissantes, une bonne partie des oppositions devraient néanmoins apporter un soutien a minima aux nouvelles restrictions de liberté.
"Je soutiendrai toutes les mesures qui protègent la santé des Français, c'est pour moi une priorité absolue, j'ai toujours une ligne constante là-dessus", a assuré le député LR Eric Ciotti sur Public Sénat.
Récusant la thèse d'une rupture entre les oppositions et l'exécutif sur ce sujet, François Bayrou, président du MoDem et allié de la majorité présidentielle, a souligné sur France Inter que mardi, lors de la réunion avec le Premier ministre à laquelle il assistait, tous les chefs de partis "se sont exprimés pour dire qu'ils avaient l'intention d'être solidaires des décisions prises".
Il les a néanmoins appelés à "faire preuve d'un minimum de calme et de sang-froid dans une situation difficile".
Moins optimiste, le patron de LREM Stanislas Guerini s'est dit sur France 2 "assez surpris de voir que certains responsables de partis politiques (...) en réalité ne souhaitaient pas prendre leurs responsabilités".
En tout cas, les oppositions se refusent à franchir le Rubicon en appelant à la désobéissance.
"On a une société très fragile, très fragilisée, le problème c'est le taux d'acceptabilité des mesures", a averti sur BFMTV le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier.
"Si (les Français) pensent qu'il y a eu une tromperie scientifique, des discours politiques maladroits, (...) potentiellement il y a des risques de révolte, et ça je n'y participerai jamais", a-t-il assuré.