L'ATR 72-600 affrété par Air Calédonie arpentera le ciel polynésien jusqu'en août prochain.L'ATR 72-600 affrété par Air Calédonie arpentera le ciel polynésien jusqu'en août prochain. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 3 octobre 2024 - Alors qu'une année d'importantes visites techniques s'annonce pour ses avions, Air Tahiti mise sur la location d'un ATR 72-600 pour assurer la continuité de ses opérations. Ce nouvel appareil, affrété auprès d'Air Calédonie, garantira le maintien des dessertes des îles, malgré les contraintes de maintenance. Le directeur général Édouard Wong Fat a annoncé également une flotte portée à 13 avions, d’ici mi-2025, contre 11 actuellement, et le lancement d’un ambitieux programme d’investissement de 16 milliards de francs pour moderniser l’ensemble de l’équipement.
Pour pallier une année d'entretien intensif de sa flotte, Air Tahiti accueillera pour 11 mois, jusqu'en août prochain, un ATR 72-600, affrété auprès d’Air Calédonie. Cet appareil, reconnaissable à son design à la teinte orange vif, apportera une touche de contraste visuel dans la flotte habituelle de la compagnie tout en assurant la continuité des opérations. “À cadence régulière, nous devons effectués des grandes visites [de maintenance, NDLR], qui dure en moyenne 8 à 10 semaines (par avion). C'est ce qu'on appelle dans le jargon des ‘check-D’. Ces opérations, en moyenne, immobilisent un avion entre huit et dix semaines”, explique Édouard Wong Fat, directeur général d’Air Tahiti. “Sauf que, hasard du calendrier, la fin de 2024 et l'année 2025 imposent nombre de ces visites. Pour continuer à honorer nos missions de service public et répondre aux besoins des populations des îles, nous avons décidé il y a quelques mois de louer cet appareil.” La cérémonie de bénédiction de l'ATR d'Air Calédonie s’est tenue jeudi matin dans l'un des hangars de la compagnie, sur le tarmac de l'aéroport.
Ce n'est d’ailleurs pas la première fois que la compagnie aérienne Air Tahiti opte pour un appareil en leasing. “L’an passé, nous avions déjà un avion aux couleurs d’Amelia. Actuellement, nous avons un autre appareil en leasing, qui nous quittera début 2025”, confie également Édouard Wong Fat.
De 11 à 13 avions en 2025
Dans le cadre du renouvellement de sa flotte, Air Tahiti recevra deux nouveaux avions d’ici la fin de l’année et à mi-2025, portant son total à 13 appareils contre 11 actuellement. Ce à quoi s'ajoutera un vaste programme d’investissement, évalué à 16 milliards de francs, qui s’étendra sur la période 2024-2029 et concernera non seulement les aéronefs de la compagnie, mais aussi “le matériel de piste, à Tahiti et dans les escales”. Interrogé sur la dynamique du secteur, Édouard Wong Fat rappelle : “Il s’agit de répondre aux attentes de nos clients avec une flotte moderne, mais aussi économe en carburant et en frais de maintenance, ce qui est un véritable sujet aujourd'hui.”
Pour pallier une année d'entretien intensif de sa flotte, Air Tahiti accueillera pour 11 mois, jusqu'en août prochain, un ATR 72-600, affrété auprès d’Air Calédonie. Cet appareil, reconnaissable à son design à la teinte orange vif, apportera une touche de contraste visuel dans la flotte habituelle de la compagnie tout en assurant la continuité des opérations. “À cadence régulière, nous devons effectués des grandes visites [de maintenance, NDLR], qui dure en moyenne 8 à 10 semaines (par avion). C'est ce qu'on appelle dans le jargon des ‘check-D’. Ces opérations, en moyenne, immobilisent un avion entre huit et dix semaines”, explique Édouard Wong Fat, directeur général d’Air Tahiti. “Sauf que, hasard du calendrier, la fin de 2024 et l'année 2025 imposent nombre de ces visites. Pour continuer à honorer nos missions de service public et répondre aux besoins des populations des îles, nous avons décidé il y a quelques mois de louer cet appareil.” La cérémonie de bénédiction de l'ATR d'Air Calédonie s’est tenue jeudi matin dans l'un des hangars de la compagnie, sur le tarmac de l'aéroport.
Ce n'est d’ailleurs pas la première fois que la compagnie aérienne Air Tahiti opte pour un appareil en leasing. “L’an passé, nous avions déjà un avion aux couleurs d’Amelia. Actuellement, nous avons un autre appareil en leasing, qui nous quittera début 2025”, confie également Édouard Wong Fat.
De 11 à 13 avions en 2025
Dans le cadre du renouvellement de sa flotte, Air Tahiti recevra deux nouveaux avions d’ici la fin de l’année et à mi-2025, portant son total à 13 appareils contre 11 actuellement. Ce à quoi s'ajoutera un vaste programme d’investissement, évalué à 16 milliards de francs, qui s’étendra sur la période 2024-2029 et concernera non seulement les aéronefs de la compagnie, mais aussi “le matériel de piste, à Tahiti et dans les escales”. Interrogé sur la dynamique du secteur, Édouard Wong Fat rappelle : “Il s’agit de répondre aux attentes de nos clients avec une flotte moderne, mais aussi économe en carburant et en frais de maintenance, ce qui est un véritable sujet aujourd'hui.”
L'un des avions de Air Tahiti est déjà en cours de maintenance pour 8 à 10 semaines. Crédit photo : Thibault Segalard.
Le directeur d'Air Tahiti est également revenue sur la santé financière de la compagnie, en exprimant son inquiétude : “Le secteur ne se porte pas bien financièrement. En 2023, Air Tahiti a accusé une perte de 2,3 milliards de francs, et la compagnie anticipe une perte sèche de 2 milliards pour 2024. C'est une angoisse car derrière ce qu'on appelle pudiquement une entreprise, il y a des familles. C'est aussi angoissant, car le métier qu'on exerce aujourd'hui est unique au monde, de par la surface qu'on couvre, qui est grande comme l'Europe et essentiellement au travers de zones maritimes.” Il résume les perspectives d'avenir avec peu d'optimisme. “Nous sommes sur un micromarché de 280 000 habitants et, dans les meilleures années, 220 000 touristes. Je n’entrevois pas de relais de croissance dans le mois et années à venir.”
Sur Air Maona, Édouard Wong Fat se “borne aux chiffres”
Également interrogé sur la concurrence d’Air Moana, Édouard Wong Fat, patron d’Air Tahiti, garde une réserve teintée de réalisme. Pour rappel, la compagnie Air Moana est venue bousculer pour la première fois le monopole historique d’Air Tahiti courant mars de l’année dernière. Une incursion qui a rapidement tourné au fiasco financier : la jeune compagnie, désormais en perdition, cherche désespérément un soutien auprès du Pays, qui a refusé d’assouplir les conditions d’accès à cette aide financière, invoquant le risque d’un soutien abusif. Quant à l’idée d’un marché pour une seconde compagnie aérienne, Wong Fat reste pragmatique : “Il faut aborder le sujet sereinement, sans passion. Nous avons un an et demi de recul et des chiffres en main. Regardons-les avec transparence. Le prix est la première leçon d’économie : il reflète l’équilibre – ou le déséquilibre – entre l’offre et la demande. Des tarifs bas révèlent un excès d’offre par rapport à la demande de transport. Pour le reste, je vous laisse tirer les conclusions ; moi, je me borne aux chiffres.”
Sur Air Maona, Édouard Wong Fat se “borne aux chiffres”
Également interrogé sur la concurrence d’Air Moana, Édouard Wong Fat, patron d’Air Tahiti, garde une réserve teintée de réalisme. Pour rappel, la compagnie Air Moana est venue bousculer pour la première fois le monopole historique d’Air Tahiti courant mars de l’année dernière. Une incursion qui a rapidement tourné au fiasco financier : la jeune compagnie, désormais en perdition, cherche désespérément un soutien auprès du Pays, qui a refusé d’assouplir les conditions d’accès à cette aide financière, invoquant le risque d’un soutien abusif. Quant à l’idée d’un marché pour une seconde compagnie aérienne, Wong Fat reste pragmatique : “Il faut aborder le sujet sereinement, sans passion. Nous avons un an et demi de recul et des chiffres en main. Regardons-les avec transparence. Le prix est la première leçon d’économie : il reflète l’équilibre – ou le déséquilibre – entre l’offre et la demande. Des tarifs bas révèlent un excès d’offre par rapport à la demande de transport. Pour le reste, je vous laisse tirer les conclusions ; moi, je me borne aux chiffres.”