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Air Tahiti : le plan social continue de diviser


PAPEETE, le 30/05/2016 - Les syndicats autonomes des îles le SAPAI et la SATA apportent leur éclairage concernant le plan social que voudrait mettre en place la compagnie aérienne locale. Un plan qu'ils dénoncent et qu'ils veulent annuler. Du côté de la direction, ce plan social est nécessaire et il n'y a pas de solutions alternatives.

Le plan social est injuste "il ne s'en prend qu'aux petits et il est infondé car la compagnie est excédentaire", le message des secrétaires généraux des syndicats autonomes représentant les archipels éloignés est clair. Ils ne veulent pas de ce plan social.

Même si le syndicat autonome du transport aéronautique (SATA) et les autres organisations syndicales, hormis le SAPAI, ont signé un protocole d'accord concernant le plan social, il y a quelques mois. Aujourd'hui, sa secrétaire générale Marianne Snow demande l'annulation de ce plan social, "la direction n'a pas respecté les clauses".

"La raison est simple, on n'a pas prévenu les syndicalistes lorsqu'il y a eu une modification sur le calendrier des visites", se justifie Manate Vivish, directeur général d'Air Tahiti.

Dans ce plan social, la direction revoit à la baisse le temps de travail de ses employés dans les archipels éloignés. "On ne peut pas continuer à payer des personnes si le trafic a diminué dans les îles", rappelle Manate Vivish, directeur général de la compagnie.

Michel Toomaru, secrétaire général du syndicat autonome du personnel aéronautique des îles (SAPAI) en fait partie. Selon lui, il devrait effectuer 43 heures au lieu de 52 heures actuellement, ce qui représentera une baisse de 20 % sur son temps de travail. "Mon salaire de base est de 68 000 Fcfp et si j'accepte ce plan social, je toucherai 38 000 Fcfp et ce n'est pas possible".

Le personnel concerné a 30 jours pour répondre à la direction, "si on refuse on est licencié économiquement", précise Michel Toomaru.

"D'autres mesures pourraient être mises en place pour faire des économies plutôt que de s'en prendre aux petits salaires", s'indignent les syndicalistes.

Pour la direction, ce plan social est sur la table depuis quatre ans déjà. "Nous faisons en sorte de différer les effets de ce plan social. Il y a des réajustements à faire et nous avons pris l'engagement dès le départ des négociations vis-à-vis des syndicats que nous allons travailler sur ces sujets-là", précise Manate Vivish, pour ne pas "dégrader" la situation du personnel.

Autre problème soulevé par les syndicalistes, la couverture sociale. "Aujourd'hui, nous sommes au RST et si on accepte ce plan social, il va falloir passer en RNS, ça veut dire qu'on va devoir payer notre assurance maladie", regrette Michel Toomaru.

Une situation que déplore également la direction. "Cette condition est anormale et incompréhensive, mais il va falloir se rapprocher de la CPS. Ce sont ses directives", assure le directeur général d'Air Tahiti.

Les syndicalistes ont également fait part de plusieurs incompréhensions concernant la façon de faire de la direction. "Il y a certaines escales qui sont déficitaires et ils recrutent. C'est paradoxal non ?" s'interroge Patrick Galenon, de la CSTP-FO. "Dans certaines escales, il n'y a pas assez de monde, donc on recrute. Il y a eu des départs du personnel, c'est tout", répond Manate Vivish.

Après trois semaines de conflit social au sein de la compagnie, aucune issue ne semble être possible. Les syndicalistes demandent l'annulation de ce plan social et la direction estime que ce plan social est nécessaire.

Les syndicalistes lancent un appel au Pays et à l’État afin qu'ils réagissent car "on ne peut pas laisser faire des choses pareilles. Le facteur humain n'est même pas pris en compte", concluent-ils.

le Lundi 30 Mai 2016 à 18:22 | Lu 3111 fois