Tahiti, le 28 octobre 2024 - À l'occasion de l'examen du 4e collectif budgétaire ce lundi à Tarahoi, les élus ont voté, à contrecœur, une subvention d'équilibre pour Air Tahiti Nui à hauteur de 3,2 milliards de francs. Qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, les représentants ont invité le gouvernement à “réfléchir” sur l'octroi de ces subventions répétitives à destination des satellites du Pays comme ATN, l'OPT ou l'OPH qui sont des gouffres sans fond.
Le dernier collectif budgétaire du Pays vient encore une fois au secours d'Air Tahiti Nui en lui octroyant une subvention d'équilibre de 3,2 milliards de francs. Un mal nécessaire selon le président du Pays qui a même dû s'en expliquer devant les élus de sa majorité vendredi dernier, en conviant la direction de la compagnie à l'assemblée pour une explication de texte, à la demande du patron de Tarahoi, Antony Géros. Des explications qui n'ont visiblement pas totalement convaincu les élus du Tavini. Tevaipaea Hoiore a ainsi réitéré l'inquiétude des élus qui ne voient toujours pas l'ombre d'un “plan stratégique à moyen terme” pour redresser le manche de la compagnie et éviter à l'assemblée d'être prise de court et de devoir “réagir dans la précipitation” en injectant encore une fois de l'argent. Même constat pour l'OPT qui est abondé de 400 millions de francs dans ce collectif. Il a donc invité le gouvernement “à réfléchir” à une “refonte en profondeur” de la gouvernance au niveau des satellites du Pays qui doivent faire l'objet d'une “gestion rigoureuse des fonds publics”.
Dans la même veine, l'élue du Tapura Tepuaraurii Teriitahi a, elle aussi, regretté qu'il n'y ait “aucun plan de redressement” de prévu par le gouvernement pour ATN. Mais elle est allée plus loin en estimant que cette subvention d'équilibre n'est pas opportune car “l'urgence n'est pas avérée”, arguant du fait que la compagnie dispose d'une trésorerie de plus de 7 milliards malgré une nouvelle perte de 4 milliards en 2024. Cette subvention étant attribuée “à titre exceptionnel” et n'ayant donc pas vocation “à être renouvelée”, elle arrive donc trop tôt selon l'élue du Tapura qui pense que le gouvernement vient ainsi “griller l'unique cartouche qui peut être utilisée pour sauver la compagnie”.
“L'assemblée n'est pas un DAB”
Pour Nuihau Laurey (Ahip), ce 4e collectif budgétaire est “symptomatique de la gestion par le Pays de ses satellites en remettant de l'argent au pot” et il s'inquiète que cette gestion devienne “un risque systémique”. Qu'il s'agisse d'ATN, de l'OPT ou de l'OPH, le représentant non inscrit dénonce des “subventions salvatrices” qui finalement “repoussent aux calendes grecques toute velléité de réforme”. “L'assemblée n'est pas un DAB (distributeur automatique de billets, NDLR)”, claque encore l'élu Ahip qui attend toujours de savoir ce qu'ont donné les trois audits menés à l'OPH, tout en étant persuadé que “les audits ne conduisent pas à des réformes mais à l'enterrement des réformes”.
Le président du Pays a de son côté concédé qu'il n'y avait “pas péril en la demeure” concernant ATN mais qu'il ne fallait pas attendre que “la machine s'emballe” pour réagir. “Je n'ai pas de boule de cristal. Cette subvention sera-t-elle la dernière ? J'espère que oui”, a-t-il encore répondu, précisant qu'une “feuille de route” avait bel et bien été communiquée au nouveau Pdg et au personnel de la compagnie, ainsi qu'aux administrateurs d'ATN.
Le dernier collectif budgétaire du Pays vient encore une fois au secours d'Air Tahiti Nui en lui octroyant une subvention d'équilibre de 3,2 milliards de francs. Un mal nécessaire selon le président du Pays qui a même dû s'en expliquer devant les élus de sa majorité vendredi dernier, en conviant la direction de la compagnie à l'assemblée pour une explication de texte, à la demande du patron de Tarahoi, Antony Géros. Des explications qui n'ont visiblement pas totalement convaincu les élus du Tavini. Tevaipaea Hoiore a ainsi réitéré l'inquiétude des élus qui ne voient toujours pas l'ombre d'un “plan stratégique à moyen terme” pour redresser le manche de la compagnie et éviter à l'assemblée d'être prise de court et de devoir “réagir dans la précipitation” en injectant encore une fois de l'argent. Même constat pour l'OPT qui est abondé de 400 millions de francs dans ce collectif. Il a donc invité le gouvernement “à réfléchir” à une “refonte en profondeur” de la gouvernance au niveau des satellites du Pays qui doivent faire l'objet d'une “gestion rigoureuse des fonds publics”.
Dans la même veine, l'élue du Tapura Tepuaraurii Teriitahi a, elle aussi, regretté qu'il n'y ait “aucun plan de redressement” de prévu par le gouvernement pour ATN. Mais elle est allée plus loin en estimant que cette subvention d'équilibre n'est pas opportune car “l'urgence n'est pas avérée”, arguant du fait que la compagnie dispose d'une trésorerie de plus de 7 milliards malgré une nouvelle perte de 4 milliards en 2024. Cette subvention étant attribuée “à titre exceptionnel” et n'ayant donc pas vocation “à être renouvelée”, elle arrive donc trop tôt selon l'élue du Tapura qui pense que le gouvernement vient ainsi “griller l'unique cartouche qui peut être utilisée pour sauver la compagnie”.
“L'assemblée n'est pas un DAB”
Pour Nuihau Laurey (Ahip), ce 4e collectif budgétaire est “symptomatique de la gestion par le Pays de ses satellites en remettant de l'argent au pot” et il s'inquiète que cette gestion devienne “un risque systémique”. Qu'il s'agisse d'ATN, de l'OPT ou de l'OPH, le représentant non inscrit dénonce des “subventions salvatrices” qui finalement “repoussent aux calendes grecques toute velléité de réforme”. “L'assemblée n'est pas un DAB (distributeur automatique de billets, NDLR)”, claque encore l'élu Ahip qui attend toujours de savoir ce qu'ont donné les trois audits menés à l'OPH, tout en étant persuadé que “les audits ne conduisent pas à des réformes mais à l'enterrement des réformes”.
Le président du Pays a de son côté concédé qu'il n'y avait “pas péril en la demeure” concernant ATN mais qu'il ne fallait pas attendre que “la machine s'emballe” pour réagir. “Je n'ai pas de boule de cristal. Cette subvention sera-t-elle la dernière ? J'espère que oui”, a-t-il encore répondu, précisant qu'une “feuille de route” avait bel et bien été communiquée au nouveau Pdg et au personnel de la compagnie, ainsi qu'aux administrateurs d'ATN.
Le DOB, un débat qui n'en a que le nom
Les élus ont débuté la séance de ce lundi par le DOB, autrement dit le débat d'orientation budgétaire qui n'a de débat finalement que le nom. Il faudra attendre l'examen du budget du Pays pour 2025 pour ça. En effet, si les échanges peuvent être riches, vigoureux et, surtout, s'étaler sur la longueur (en une journée et demie cette fois-ci) en commission législative, rappelons qu'en séance plénière, le format est strictement encadré par le règlement intérieur de l'assemblée et ne doit pas dépasser trois heures. D'autant qu'après la logorrhée de plus d'une heure et demie de Tevaiti Pomare l'année dernière, le président de l'assemblée Antony Géros a pris soin de modifier le règlement intérieur justement pour circonscrire à une heure maximum le rapport de présentation du ministre de l'Économie. Mission accomplie avec le nouveau grand argentier du Pays, Warren Dexter, qui a été particulièrement concis en développant les orientations stratégiques basées sur le rapport d'orientation budgétaire (ROB) du Pays pour 2025 en seulement 25 minutes. Ce qui n'a pas empêché Édouard Fritch de tirer à boulets rouges sur le gouvernement qui, après 18 mois au pouvoir, n'a toujours “pas franchi le stade de la promesse électorale”. Nuihau Laurey, plus mesuré, s'est néanmoins lui aussi montré dubitatif, ne constatant “aucun changement majeur”. Le président du Pays a quant à lui apprécié l'intervention “constructive” du représentant de Ahip mais dénoncé le “disque rayé” joué par le patron du Tapura qu'il encourage à “remettre ses fiches à jour”.