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AFD : Mieux connaître les besoins pour ajuster les financements publics


De gauche à droite : Frédéric Torrente, anthropologue au CRIOBE ; François Gaulme chercheur, spécialiste d'études à l’AFD ; Tamatoa Bambridge socio-anthropologue et directeur de recherche au CRIOBE, et Frédéric Audras, directeur de l’agence de Papeete de l’AFD.
De gauche à droite : Frédéric Torrente, anthropologue au CRIOBE ; François Gaulme chercheur, spécialiste d'études à l’AFD ; Tamatoa Bambridge socio-anthropologue et directeur de recherche au CRIOBE, et Frédéric Audras, directeur de l’agence de Papeete de l’AFD.
PAPEETE, le 5 octobre 2014. L'AFD (Agence française de développement) a commandité et financé en 2013 une étude sociologique, ethnologique et anthropologique sur différentes communes de Polynésie française. Le but : comprendre les processus culturels du changement en Polynésie française.
Des chercheurs spécialisés, chacun dans leur domaine de compétence, se sont vus confier la mission de mener cette étude. Il s'agit notamment de Philippe d’Iribarne, anthropologue et directeur de recherche au CNRS, Tamatoa Bambridge socio-anthropologue et directeur de recherche au CRIOBE, et Frédéric Torrente, anthropologue au CRIOBE. Afin d'avoir un champ de vision large, ces missions sur le terrain ont été menées auprès de communes des Marquises (Nuku Hiva et Hiva Oa), des Tuamotu (Anaa), ainsi que des Iles du Vent (Papeete et Moorea).

Tout est parti d'un constat du directeur de l'agence de Papeete de l'AFD courant 2013 que "le financement des politiques publiques avait du mal à avoir des résultats concluants en Polynésie française, particulièrement en ce qui concernait le logement social" précise Frédéric Audras. Il estime alors qu'une étude "en sciences humaines" s'impose pour mesurer avec plus de justesse l'impact des financements de l'AFD en matière d'aménagement du territoire, de logement social ou de tourisme. "L'idée de cette étude c'était de prendre du recul pour mieux analyser notre action" poursuit Frédéric Audras.

Au final, ce regard sur trois secteurs géographiques différents en Polynésie et sur trois secteurs d'activité également permettra d'établir une sorte de portrait-robot des communes polynésiennes. Un descriptif utile aux financeurs ou aménageurs publics qui arrivent en Polynésie française, sans en connaître les spécificités. Au cours de la semaine dernière des restitutions de la part des chercheurs ont été faites auprès des communes qui ont fait l'objet de cette étude. Mais le rapport final ne sera publié qu'au début de l'année 2015. "Ce sera une étude passerelle pour ne pas perdre la mémoire et que les personnes qui se succèdent à l'AFD ne redécouvre pas tout à chaque fois" conclut encore Frédéric Audras.

Zoom sur quelques points

Difficile de faire un listing exhaustif de ce que l'étude de l'AFD a permis de faire remonter comme information. Les chercheurs ont toutefois retenu que l'organisation municipale avec des communes associées avait tendance à profiter plus à la commune d'où est issu le tavana; que les enfants des atolls éloignés et leurs familles souffrent de la séparation au moment de l'entrée au collège et qu'une partie de l'échec scolaire peut s'expliquer par l'obligation de cette mobilité trop jeune ; que le tourisme a du mal à se développer sur les atolls éloignés si la desserte aérienne n'est pas assez soutenue.

Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 5 Octobre 2014 à 18:15 | Lu 1343 fois
           



Commentaires

1.Posté par Simone Grand le 06/10/2014 09:24 | Alerter
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C'est super, ça change des spécialistes du pifomètre et des pseudo-vérités dites "typiquement polynésiennes" énoncées avec une assurance d'autant plus agressive qu'elles reposent sur des préjugés d'un autre âge.
Bravo pour la démarche et le choix des chercheurs.

Simone Grand

2.Posté par emere cunning le 06/10/2014 20:39 | Alerter
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Ce n'est un secret pour personne ici, qu'en matière de logements sociaux, les polynésiens préfèrent l'habitat dispersé ayant quelques difficultés à s'adapter à la vie en appartement. Est ce que cela nécessite des missions d'études spéciales d'anthropomachin et les dépenses qu'elles engendreraient ? Of course not.
THE problem, ce serait plutôt de trouver des terres constructibles sur Tahiti et de les aider à sortir de l'indivision ici et dans les autres archipels en accélérant la mise en place du Tribunal foncier souhaité par le gouvernement qui sait tout ça.