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A Djibouti, Macron vante des partenariats "respectueux"


Djibouti, Djibouti | AFP | mardi 12/03/2019 - Emmanuel Macron a débuté mardi un périple en Afrique de l'Est avec une visite à Djibouti, où il a vanté les partenariats "respectueux" proposés par son pays face à l'influence grandissante de la Chine dans ce pays de la Corne de l'Afrique qui abrite une importante base militaire française.

Actualité internationale oblige, le chef de l'Etat français a par ailleurs salué lors de la première conférence de presse de son voyage la décision de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat, qui "signe une nouvelle page dans le développement de la démocratie algérienne".
Le président français, à l'issue d'un entretien avec le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, a par ailleurs appelé à une "transition d'une durée raisonnable" en Algérie, où M. Bouteflika a annoncé le report sine die de la présidentielle à l'origine prévue pour le 18 avril.
M. Macron doit ensuite rencontrer le commandant de la base de Djibouti, la plus importante base française à l'étranger. La France cherche à garder son influence dans cette région stratégique qui suscite les convoitises des grandes puissances, notamment de la Chine, qui y a ouvert en 2017 sa première base à l'étranger.
Djibouti, "un partenaire historique et un allié stratégique de la France", est "le point d'entrée" de la région, a souligné M. Macron. "Djibouti a joué un rôle majeur dans la sécurisation de la Somalie. Notre souhait est de poursuivre cette coopération (...) et d'intensifier la lutte contre la piraterie".
Ce pays de la Corne de l'Afrique est situé le long de la route maritime censée permettre à la Chine de rejoindre l'Afrique et l'Europe par la mer de Chine et l'océan Indien, dans le cadre du projet de nouvelles routes de la Soie. 
Cette initiative majeure a vu Pékin prêter des sommes importantes à plusieurs pays en développement d'Asie ou d'Afrique pour améliorer leurs infrastructures et faciliter le commerce. A Djibouti, la Chine a notamment financé la construction de ports et d'une ligne ferroviaire jusqu'à Addis Abeba.
Des experts ont mis en garde ces pays sur leur capacité à rembourser leur dette à la Chine - la dette publique de Djibouti est passée de 50% du PIB en 2014 à 85% en 2017 -, mais ceux-ci considèrent cet endettement comme un pari sur l'avenir.
"Je ne voudrais pas que des investissements internationaux viennent affaiblir la souveraineté de nos partenaires", a déclaré M. Macron, au sujet de cette présence chinoise. "Les entreprises (françaises) sont en mesure de proposer un partenariat respectueux", a-t-il promis.
Le président Guelleh a, lui, assuré que "des opportunités existent (à Djibouti) pour les sociétés françaises, notamment en matière d'infrastructures". "Notre pays est ouvert, je n'ai pas perdu espoir que la France puisse renforcer ses investissements à Djibouti".
 

- Sommet climatique -

 
A la mi-journée, le chef de l’État français s'envolera pour Lalibela, à 680 km au nord de la capitale éthiopienne Addis Abeba, site de célèbres églises rupestres du 13e siècle, classées au patrimoine mondial de l'Unesco. 
Comme il l'a promis au Premier ministre éthiopien qu'il a reçu en octobre, Emmanuel Macron devrait annoncer un accord franco-éthiopien sur un nouveau système de protection de ces monuments menacés par l'érosion, taillés dans une roche fragile qui se désagrège sous la pluie. Un modèle de la diplomatie culturelle que veut mener la France.   
Les archéologues français, présents en Ethiopie depuis les années 50, font partie des meilleurs spécialistes mondiaux de ce patrimoine emblématique des Chrétiens d'Orient, au même titre que Petra en Jordanie, au potentiel touristique majeur. 
En octobre, le Premier ministre Abiy Ahmed avait demandé l'aide de Paris pour remplacer les actuelles toitures, controversées, qui protègent les églises.
Le président français doit conclure sa journée par un dîner d’État à Addis Abeba, dans un pays endeuillé par le crash dimanche d'un Boeing d'Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts, dont 9 Français. 
Mercredi matin, il rencontrera les dirigeants de l'Union africaine puis il se rendra au Kenya, dernière étape de son voyage, où il restera jusqu'à jeudi. Il y assistera au sommet pour le climat One Planet Summit et signera avec les dirigeants kényans des contrats d'un total de 3 milliards d'euros.

le Mardi 12 Mars 2019 à 05:22 | Lu 245 fois