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50 ans de passion pour la perliculture


Le perliculteur Robert Wan, vendredi lors de la soirée organisée pour les 50 ans de son entreprise, Tahiti Pearls. © VUP
Le perliculteur Robert Wan, vendredi lors de la soirée organisée pour les 50 ans de son entreprise, Tahiti Pearls. © VUP
Tahiti le 10 décembre 2023 - Robert Wan a fêté vendredi soir les 50 ans de sa société Tahiti Pearls. Amoureux de la “Poerava”, le roi de la perle n’a eu de cesse de faire en sorte que cette gemme soit mondialement connue.

Vendredi soir Robert Wan entouré de sa famille et de ses amis a célébré les 50 ans de sa société au musée de la Perle à Papeete. Le 18 juillet 1973 avec ses frères Louis et François, ils achetaient la société Tahiti Pearls. Un an plus tard, à la faveur d’une rencontre avec le professeur Sato, également perliculteur au Japon, Robert Wan est introduit auprès du petit fils de Kokichi Mikimato, l’inventeur du procédé de la greffe et premier producteur de perles de culture au monde. “Et c’est là que tout commence, il a acheté ma première récolte en 1977”, s’est souvenu Robert Wan dans son discours vendredi soir. Celui qui est aujourd’hui considéré comme le roi de la perle fait ensuite l’acquisition de l’atoll Marutea Sud en 1984, Nengo Nengo en 1990, Aukena à Mangareva en 1988.

En 1976, le perliculteur parvient à hisser la perle de Tahiti “au même rang que toutes les autres pierres précieuses” en collaboration avec le Gemological Institute of America. “Et aujourd’hui notre perle est idolâtrée par les plus grandes maisons de bijouteries […]. On a durement travaillé pour offrir toujours plus de qualité et donner ses lettres de noblesse à cette unique gemme française de Polynésie désireuse de conquérir le marché international.” Pour fruit d’un travail acharné, Robert Wan obtient en 1994 le prix des lauriers d’or de la qualité. 

Confiance “infaillible” en la Poerava 

Robert Wan a également rappelé à l’occasion de ce cinquantenaire, vendredi, que “chaque crise majeure, chaque maladresse du secteur” a un impact déterminant sur le cours de la perle, qui a chuté de “5 000 francs le gramme à 500 francs, comparable à celui de la perle d’eau douce chinoise. Nous sommes tombés très bas mais nous gardons un bon espoir et aujourd’hui la reprise est bien là”. Et le roi de la perle d’insister : “Nous avons eu des années fastes et des années difficiles. Ma confiance et passion pour ma Poerava ont toujours été infaillibles surpassant largement les défis que les grandes crises de l’histoire ont pu mettre sur mon chemin”. Face aux crises passées, Robert Wan a décidé de créer sa marque. Il transforme alors une partie de sa production en bijou “poursuivant ainsi la promotion de cette gemme à l’international comme gemme de luxe de Polynésie française”.

Robert Wan : “La relève est assurée”

Vous vendez également vos perles en Chine ?  
“J’ai eu du mal au début car personne ne connaissait la perle (…). Je crois que ce qui est important dans le marché de la perle, c’est qu’il faut conquérir le monde. Et le monde aujourd'hui c’est les Chinois qui prennent la totalité de la production.”

Vous disiez dans votre discours que la reprise est là ? 
“Oui la reprise est bien là et je crois qu’il n’y a pas assez de perles. Mais il faut faire attention, il ne faut pas trop produire parce que nos lagons ne le permettent pas. Il y a des lagons riches, des lagons moins riches et des lagons où il n’y a rien du tout. Et quand tu transfères les perles dans un lagon qui n’a jamais reçu de nacres cela ne va pas et cela donne de mauvaises qualités de perles, et c’est cela qu’il faut éviter […]. Avec les perles un peu abimées, je fais de la peinture, cela s’appelle Ariake. C’est un système japonais et ça marche.” 

Que retenez-vous de votre travail depuis 50 ans ?  
“Je suis très passionné par la perliculture, et je cherche tous les jours comment faire pour améliorer ceci et cela : c’est passionnant […]. J’ai toujours envie de travailler, de réussir dans la vie quoiqu’il arrive car j’ai grandi dans la pauvreté […]. La relève est assurée : mon petit-fils est là-bas à Marutea. Il s’appelle Johnny, un beau garçon en plus.”

Miranda Wan : “C’est un papa sévère mais généreux”

© VUP
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“C’est l’aboutissement de tout un travail de toute une vie, [la perliculture] c’était son bébé qu’il a développé lui-même. On lui doit une fière chandelle […]. C’est un papa sévère mais généreux. Il est très exigeant. Il faut toujours aller vers le meilleur et s’améliorer, ne pas se reposer sur ses lauriers toujours se remettre en question car c’est la clé de la réussite. Je suis dans l’ombre. On reste derrière Monsieur. Mon fils est sur l’atoll de Marutea. Il travaille là-bas. C’est un fermier et il adore ce qu’il fait. Il œuvre aussi pour son grand-père et il continue à produire et à perpétuer la production de la perle de Polynésie qui est notre joyau du pacifique.” 

Claude Iotefa : “On peut dire que c’est le chef de famille”

© VUP
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“Cela fait 26 ans que je travaille pour Robert Wan. J’ai commencé comme chauffeur et garde du corps de monsieur Wan en 1997. J’ai eu le privilège d’être à ses côtés pendant 26 ans. J’ai passé les fêtes de Noël et plusieurs Jours de l'an à ses côtés en Métropole. Il est très professionnel. En Polynésie, on a des relations employeur à employé. En revanche lorsqu’on part à l’étranger, il devient vraiment humain.  Ce n’est plus le patron, on peut dire il devient le père, le chef de famille. On n’est plus considéré comme des employés. C’est cela l’avantage avec lui. J’ai eu également l’occasion de voyager avec le staff à Hong Kong et au Japon. Et quand on est arrivé là-bas il se comportait comme notre papa, toujours à nos côtés, à nous aider et à nous apprendre beaucoup de choses. J’ai connu l’évolution de la société. Il y a eu des hauts et des bas comme dans chaque activité. Ce que je retiens de Robert c’est que tous les projets qu’il met en place ce n’est pas pour demain mais c’est pour l’avenir. Le fruit de ses projets cela vient vraiment au fil des ans et non pas le mois suivant.”   

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 11 Décembre 2023 à 06:37 | Lu 2067 fois