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​Une fiscalité pour contrer l’obésité


Tahiti, le 30 septembre 2024 - Après la publication du dernier rapport de la Chambre territoriale des comptes sur l’obésité des 15-25 ans en Polynésie française, le Pays a décidé de prendre le taureau par les cornes. La TVA sur les produits sucrés, déjà frappés par la taxe de consommation pour la prévention, devrait passer de 5% à 16% au 1er janvier prochain.
 
 
Interpellé la semaine dernière à l’assemblée de la Polynésie française à l’occasion de l’étude du rapport de la Chambre territoriale des comptes, le ministre des Finances, Warren Dexter, avait émis l’idée de voir la fiscalité évoluer sur les produits sucrés à l’occasion de la prochaine étude de la loi fiscale pour 2025.
 
Invité de nos confrères de Radio 1 lundi, le ministre de l’Économie, du Budget et des Finances a confirmé ses propos. En réponse à une question sur les taxes et impôts à venir, il explique “qu’il n’y aura pas d’augmentation de taxes dans la prochaine réforme”, tout en expliquant sa volonté de faire augmenter la TVA sur les produits sucrés touchés par la TCP, la Taxe de consommation pour la prévention.
 
L’idée : faire passer ces produits de grande consommation d’une TVA à 5% vers une TVA à 16%. Ces produits sucrés atteindraient alors le même taux de taxation que les alcools. “L’obésité est devenue un fléau tel, dans ce pays, que je pense qu’il faut traiter tous les produits nocifs à la santé des Polynésiens au même niveau que les alcools”, a-t-il poursuivi.
 
La TCP rapporte chaque année 1,5 milliard de francs. Des recettes qui sont reversées en direction des actions de préventions pour la santé. Cette nouvelle augmentation de TVA irait quant à elle dans les caisses du Pays pour être ventilée sur d’autres actions, et équilibrer les régimes sociaux.

Un risque d’inflation assumé

Dans son interview, Warren Dexter n’exclut pas d’incorporer à cette augmentation de TVA “les produits salés et gras” dès janvier 2025. “Si on doit avoir de l’inflation sur les produits que l’on ne souhaite pas encourager les Polynésiens à consommer, ça ne me fait aucun soucis”, assure-t-il. “Que ce soient des produits locaux ou importés. La surtaxation a du sens.”
 
Alors que 2024 a connu un fléchissement de l’inflation, cet arrêt de la course folle de la hausse des prix n’a pas stoppé pour autant les recettes fiscales pour le Pays. De fait, pas besoin de nouvel impôt pour combler le manque à gagner de la Contribution pour la solidarité, la fameuse “TVA sociale” retirée fin 2023 par le gouvernement et qui servait de levier de financement pour l’équilibre des régimes sociaux. “On a une inflation telle sur les prix que les rendements fiscaux sont au top”, a expliqué le ministre. “La stratégie pour 2025 est de rééquilibrer la pression fiscale.”
 
D’autres leviers ont aussi été évoqués comme la création d’une taxe sur les voyages internationaux, pour les touristes comme pour les résidents ou encore la refonte de la taxe hôtelière.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 30 Septembre 2024 à 19:33 | Lu 2746 fois