Le transport maritime interinsulaire poursuit sa mue.
Tahiti, le 9 décembre 2025 - Lors d’une conférence de presse à la présidence ce mardi, le gouvernement a dressé un point d’étape sur la modernisation du transport maritime interinsulaire. Entre l’arrivée programmée de cinq nouveaux navires, la baisse de l’âge moyen de la flotte et des défis qui persistent dans les îles, les autorités se veulent prudentes mais optimistes.
Le transport maritime interinsulaire poursuit sa mue. C’est le message martelé par Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l'Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes et Charles Taputuarai, directeur adjoint de la DPAM (Direction polynésienne des affaires maritimes) lors du point d’étape présenté ce mardi. Si la flotte compte aujourd’hui 22 caboteurs desservant 70 communes, elle reste vieillissante : 40 % des unités ont plus de 30 ans. “Plus les navires sont vieux, plus il y a de pannes et plus il y a de ruptures d’approvisionnement”, rappelle Jordy Chan.
Cinq nouveaux navires
Pourtant, les signaux virent au vert. L’âge moyen de la flotte, qui dépassait 40 ans il y a dix ans, est descendu à 26 ans. Et surtout, une vague de renouvellement est désormais enclenchée. Cinq nouveaux navires arriveront d’ici 2028, dont plusieurs déjà annoncés ou en construction. “Il y a de belles perspectives pour les trois années à venir”, assure le ministre.
Le premier à toucher l’eau sera le Dory 2, destiné au Tuamotu Ouest, avec une capacité fret et passagers renforcée. En 2026, le très attendu navire Na Hiro E Pae arrivera équipé d’une voile rigide réduisant sa consommation pour la route sur les Australes. Quant au Teremanuia (ex-Tuhaa Pae IV), il desservira les Marquises et Tuamotu et permettra l’approvisionnement des Tuamotu au retour vers Tahiti. Début 2027, un nouveau cargo mixte, l’Aranoa, viendra compléter la desserte des Australes, avant l’arrivée au second semestre 2027 du nouveau Nuku-Hau 2, puis d’un Mareva Nui 2 en 2028, les deux destinés aux Tuamotu-Gambier.
Ces acquisitions ne sont pas qu’un enjeu économique : elles répondent aussi à une amélioration du service public. “Ces navires vont permettre une meilleure régularité, moins d’immobilisations et une optimisation des rotations”, détaille Charles Taputuarai. Avec des capacités accrues, des vitesses plus élevées et des systèmes plus fiables, les opérateurs devraient pouvoir réduire les pannes longues qui frappent encore certaines îles éloignées.
Au total, 20,3 milliards francs seront investis, dont 7,7 milliards financés par le Pays grâce à la défiscalisation, soit 37,9 % du montant total. “On incite les opérateurs privés à renouveler leur flotte. Le Pays accompagne, tout comme l'État, mais la responsabilité du démantèlement des anciens navires reste privée”, insiste le ministre, interrogé sur un démantèlement toujours problématique en Polynésie, faute d’un secteur dédié et en raison du coût exorbitant des opérations. D’ailleurs, malgré une campagne de retraitement des épaves ayant permis un important nettoyage maritime ces deux dernières années, plusieurs gros navires restent encore à traiter.
Les défis restent les mêmes
Car malgré les progrès, les défis demeurent pour le transport maritime notamment des pénuries de carburant, des retards qui perturbent les centrales électriques comme les stations-service dans certaines îles. Les autorités envisagent aussi de règlementer la vente à l’aventure, la vente itinérante de marchandises lors des escales, qui prive parfois les atolls en bout de tournée d’une partie des produits alimentaires ou hydrocarbures. Les infrastructures insulaires, souvent rudimentaires, constituent un autre frein en mettant parfois en danger les équipages lors des opérations de transbordement, nocturnes ou par mauvais temps.
Ces défis ne surprendront personne car ils étaient, en partie déjà évoqué dans le rapport de la Chambre territoriale des comptes en 2019.
Pour mieux structurer l’ensemble du secteur, un schéma du transport maritime sera relancé en 2026, dix ans après le précédent. L’objectif : intégrer les innovations énergétiques, moderniser la gestion numérique des dessertes et renforcer la coordination entre opérateurs. Déjà, un dispositif “fiches qualité de service” est en place, permettant des échanges plus rapides et plus faciles avec des services en charge du transport, même si toutes les communes ne jouent pas encore pleinement le jeu des remontées d’information.
En attendant l’arrivée des navires neufs, le Pays poursuit les “dérogations” permettant à un caboteur de se détourner temporairement de sa ligne pour desservir une île en souffrance, afin d’éviter les ruptures d’approvisionnement. On note 30 dérogations en 2024. “Ce sont des mesures ponctuelles, mais nécessaires”, admet Charles Taputuarai.
Entre renouvellement de la flotte, transition énergétique et amélioration des dessertes éloignées, le secteur maritime polynésien se trouve dans une phase charnière. Les autorités le savent : la modernisation prendra plusieurs années, mais elle est désormais clairement engagée.
Le transport maritime interinsulaire poursuit sa mue. C’est le message martelé par Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l'Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes et Charles Taputuarai, directeur adjoint de la DPAM (Direction polynésienne des affaires maritimes) lors du point d’étape présenté ce mardi. Si la flotte compte aujourd’hui 22 caboteurs desservant 70 communes, elle reste vieillissante : 40 % des unités ont plus de 30 ans. “Plus les navires sont vieux, plus il y a de pannes et plus il y a de ruptures d’approvisionnement”, rappelle Jordy Chan.
Cinq nouveaux navires
Pourtant, les signaux virent au vert. L’âge moyen de la flotte, qui dépassait 40 ans il y a dix ans, est descendu à 26 ans. Et surtout, une vague de renouvellement est désormais enclenchée. Cinq nouveaux navires arriveront d’ici 2028, dont plusieurs déjà annoncés ou en construction. “Il y a de belles perspectives pour les trois années à venir”, assure le ministre.
Le premier à toucher l’eau sera le Dory 2, destiné au Tuamotu Ouest, avec une capacité fret et passagers renforcée. En 2026, le très attendu navire Na Hiro E Pae arrivera équipé d’une voile rigide réduisant sa consommation pour la route sur les Australes. Quant au Teremanuia (ex-Tuhaa Pae IV), il desservira les Marquises et Tuamotu et permettra l’approvisionnement des Tuamotu au retour vers Tahiti. Début 2027, un nouveau cargo mixte, l’Aranoa, viendra compléter la desserte des Australes, avant l’arrivée au second semestre 2027 du nouveau Nuku-Hau 2, puis d’un Mareva Nui 2 en 2028, les deux destinés aux Tuamotu-Gambier.
Ces acquisitions ne sont pas qu’un enjeu économique : elles répondent aussi à une amélioration du service public. “Ces navires vont permettre une meilleure régularité, moins d’immobilisations et une optimisation des rotations”, détaille Charles Taputuarai. Avec des capacités accrues, des vitesses plus élevées et des systèmes plus fiables, les opérateurs devraient pouvoir réduire les pannes longues qui frappent encore certaines îles éloignées.
Au total, 20,3 milliards francs seront investis, dont 7,7 milliards financés par le Pays grâce à la défiscalisation, soit 37,9 % du montant total. “On incite les opérateurs privés à renouveler leur flotte. Le Pays accompagne, tout comme l'État, mais la responsabilité du démantèlement des anciens navires reste privée”, insiste le ministre, interrogé sur un démantèlement toujours problématique en Polynésie, faute d’un secteur dédié et en raison du coût exorbitant des opérations. D’ailleurs, malgré une campagne de retraitement des épaves ayant permis un important nettoyage maritime ces deux dernières années, plusieurs gros navires restent encore à traiter.
Les défis restent les mêmes
Car malgré les progrès, les défis demeurent pour le transport maritime notamment des pénuries de carburant, des retards qui perturbent les centrales électriques comme les stations-service dans certaines îles. Les autorités envisagent aussi de règlementer la vente à l’aventure, la vente itinérante de marchandises lors des escales, qui prive parfois les atolls en bout de tournée d’une partie des produits alimentaires ou hydrocarbures. Les infrastructures insulaires, souvent rudimentaires, constituent un autre frein en mettant parfois en danger les équipages lors des opérations de transbordement, nocturnes ou par mauvais temps.
Ces défis ne surprendront personne car ils étaient, en partie déjà évoqué dans le rapport de la Chambre territoriale des comptes en 2019.
Pour mieux structurer l’ensemble du secteur, un schéma du transport maritime sera relancé en 2026, dix ans après le précédent. L’objectif : intégrer les innovations énergétiques, moderniser la gestion numérique des dessertes et renforcer la coordination entre opérateurs. Déjà, un dispositif “fiches qualité de service” est en place, permettant des échanges plus rapides et plus faciles avec des services en charge du transport, même si toutes les communes ne jouent pas encore pleinement le jeu des remontées d’information.
En attendant l’arrivée des navires neufs, le Pays poursuit les “dérogations” permettant à un caboteur de se détourner temporairement de sa ligne pour desservir une île en souffrance, afin d’éviter les ruptures d’approvisionnement. On note 30 dérogations en 2024. “Ce sont des mesures ponctuelles, mais nécessaires”, admet Charles Taputuarai.
Entre renouvellement de la flotte, transition énergétique et amélioration des dessertes éloignées, le secteur maritime polynésien se trouve dans une phase charnière. Les autorités le savent : la modernisation prendra plusieurs années, mais elle est désormais clairement engagée.





































