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Teva Sylvain n'accepte pas sa mise à l'écart du marché Secosud


Teva Sylvain et son avocat Me Miguel Grattirola entendent porter leurs déboires en justice.
Teva Sylvain et son avocat Me Miguel Grattirola entendent porter leurs déboires en justice.
PAPEETE, le 20 octobre 2016 - Le président de la société Teva Rua, dont la candidature à l'appel d'offre pour le renouvellement de la distribution d'électricité au Sud de Tahiti avait été acceptée par le Secosud avant d'être écartée mardi, dénonce le "hacking" de son projet par ses anciens partenaires, et leur société concurrente Tevarua Nui.


"On va aller en justice pour faire respecter nos droits". Ecarté mardi par le Syndicat pour l'électrification des communes du Sud de Tahiti (Secosud) dans la course au marché de la distribution énergétique des communes de Hitia'a o te Ra, Taiarapu Est et Ouest et Teva i Uta, le président de la société candidate Teva Rua n'entend pas baisser la garde et a même dénoncé ce jeudi des "malversations" lors d'une conférence de presse.

Sa cible : ses anciens associés qui lui ont fait faux bond lors de la constitution de Teva Rua pour immatriculer leur propre société un mois plus tard, Tevarua Nui, aujourd'hui toujours en course face à Engie-EDT. Accusant ses anciens partenaires d'avoir littéralement "hacké" son projet, "fruit de trois ans de travail", Teva Sylvain dénonce des "pratiques déloyales, anti-concurrentielles et, quelque part, malhonnêtes" des représentants de Tevarua Nui qui auraient joué sur la fausse gémellité des deux sociétés pour entretenir la confusion : "Tevarua Nui a réussi à se placer sur le marché du Secosud en utilisant de faux tampons avec des appellations qui nous appartiennent. La pratique de faire des faux sceaux est condamnable et sanctionnée par le tribunal au pénal", explique-t-il documents à l'appui, s'étonnant par ailleurs que son principal apporteur de fonds soit la société JP Capa, "un candidat qui avait été écarté par le passé".

Dénoncer l'appel d'offre

Officiellement, c'est un désaccord sur le moment choisi pour constituer la société qui serait à l'origine de la scission entre Sylvain et ses anciens partenaires (les groupes Nouveau, ECI et Eric Noble-Demay, Ndlr), ces derniers préférant à l'époque attendre de prendre connaissance du cahier des charges de Secosud avant d'aller plus loin. Teva Sylvain, lui, y voit la conséquence de son refus d'accepter la proposition de l'un de ces partenaires de se retirer de la société Teva Rua en cas d'obtention du marché, en échange d'"une indemnité de dédommagement de sortie de 10 millions de francs".

Au-delà du litige avec Tevarua Nui, c'est toute la construction de l'appel d'offre de Secosud qui irrite aujourd'hui Teva Sylvain : "Nous pensons que le marché Secosud est quelque part illégal pour plein de raisons et pas que pour la partie de la candidature Teva Rua Nui. Il y a aussi le marché de la fourniture de l'énergie électrique. Le délégataire sortant, Engie-EDT, oblige le futur délégataire, si ce n'est pas lui, à pratiquer un achat d'électricité qui sera à 70 % issu des moteurs thermiques de la Punaruu et à 30 % des moteurs hydrauliques de Marama Nui. Or, quand on fait analyser la consommation prise sur les réseaux par Secosud par des experts en matière d'énergie, 100 % de cette énergie vient des moteurs hydrauliques de Marama Nui, d'un coût de 12 francs le kilowatt-heure contre 21 francs pour le thermique. La population n'a pas à supporter le surcoût de ce mix-énergétique, estimé à plus de 300 millions de francs".

"On va dénoncer le cahier des charges, ses irrégularités, on ne peut pas laisser le Pays dans une situation où la loi n'est pas respectée, il ne peut pas y avoir de dérogation particulière, surtout en matière de délégation de service publique, parce que c'est le candidat Engie-EDT où Tevarua Nui qui se présente", conclut Teva Sylvain.


Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 20 Octobre 2016 à 17:24 | Lu 4105 fois