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Ni indépendance, ni autonomie, Emile Vernier prône la départementalisation


Ni indépendance, ni autonomie, Emile Vernier prône la départementalisation
Le leader du syndicat des retraités a clairement annoncé sa participation aux prochaines élections territoriales sous la liste R.R.P.P, « Rassemblement pour le Respect des Populations Polynésiennes ». Son cheval de bataille : la départementalisation, « La solution », selon lui, aux maux que connait la Polynésie.

« On ne peut plus accepter cette situation de monopole des uns et d’injustice pour le reste. » lance le leader du SDIRAF complètement remonté contre les propos et les agissements du gouvernement Temaru. Il cite par exemple, « les récentes prises de positions du président sur la dévaluation du franc CFP, du bradage de Hao aux investisseurs chinois, sans omettre son acharnement à vouloir absolument inscrire la Polynésie sur la fameuse liste des pays à décoloniser. »

Si le gouvernement en a pris pour son grade, Emile Vernier a également fustigé le statut d’autonomie qui, selon lui « est complètement dépassé. La seule réussite de l’autonomie aura été que les élites politiques ont pu s’engraisser et se gaver sur le dos des populations depuis 36 ans». Des propos qu’il tient à faire entendre lorsqu’il rencontrera la population durant la campagne pour les territoriales. A ce propos, la liste R.R.P.P « Rassemblement pour le Respect des Populations Polynésiennes » dont la composition est toujours en cours, devrait compter des éléments complètement apolitiques: « Il est hors de question de prendre des membres d’un groupe politique quel qu’il soit, car on a vu ce que ça donnait. Non, on préfère, en plus des membres actuels du SDIRAF, prendre des nouveaux visages», continue-t-il, sans apporter plus de précision quant aux noms qui figureront à la tête de liste de ce nouveau parti. Quoiqu’il en soit, le temps presse car la liste devra être déposée avant le 25 mars à la DRCL.




Départementalisation et mise en place du RSA

Emile Vernier est sûr d’une chose : «nous prônons déjà la départementalisation.», une phrase qui deviendra presque le slogan de sa nouvelle liste. Il en donne les raisons principales : « Il ne reste que cette solution pour tenter de retrouver la confiance et l’espoir en notre avenir. Cette nouvelle alternative statutaire signifiera une reprise en main de l’Etat sur la gestion de notre pays. Le haut-commissaire sera remplacé par un préfet et des sous-préfets. Il n’y aura plus de président de la Polynésie française, et donc logiquement plus de ministre. Il y aura la suppression de la CST. L’Assemblée de la Polynésie sera remplacé par un conseil général.». C’est un total bouleversement que propose le leader du syndicat des retraités.

En effet, lors de la mise en place d’un conseil général, les traitements diffèrent complètement de ceux qui sont actuellement appliqués dans le cadre de l’autonomie. Le principal dirigeant, le président du conseil régional, touche une indemnité maximale de 5441 euros par mois, soir environ 650 000 francs. L’indemnité des conseillers régionaux varie au prorata du nombre d’habitants de la région concernée. Pour une démographie de 250 000 à 500 000 habitants, l’indemnité maximale est fixée à 1876 euros, soit 224 000 francs, un traitement qui pourrait être appliqué sur le fenua dans la situation hypothétique d’une victoire annoncée du R.R.P.P.

Sans transition, Emile Vernier a aussitôt enchaîné avec la mise en place du RSA, le Revenu de Solidarité Active qu’il souhaite voir appliquer sur le Fenua. « Cette mesure devrait toucher environ 100 000 polynésiens. Actuellement, elle concerne 1,8 million de bénéficiaires en métropole et en outre-mer, donc, je ne pense pas que l’ajout de 100 000 polynésiens mettra en difficulté le budget social de la France ». Pour l’instant, seuls les Départements d’Outre-mer bénéficient du RSA. Dans la même lignée, Emile Vernier souhaiterait également la mise en place du RSI, le Régime Social des Indépendants, lequel permettrait, entre autre, aux entrepreneurs individuels de bénéficier d’une retraite de base, ainsi que d’une retraite complémentaire dans le cadre d’une départementalisation. A l’heure actuelle, les ressortissants du RST n’ont pas droit à la retraite.

Au-delà de toute cette argumentation, le « Rassemblement pour le Respect des Populations Polynésiennes » souhaite avant tout redonner la parole au peuple par l’organisation de deux referendums sur l’indépendance et la départementalisation. « La départementalisation que nous préconisons n’aura aucun caractère définitif, ce qui veut dire qu’on souhaite mettre en place une période transitoire, pour 10, voire 20 ans. Après, on reviendra vers le peuple pour connaître son souhait pour le futur. On veut éviter de faire comme Oscar qui agit comme bon lui semble, sans même demander l’avis des polynésiens !»

TP


Rédigé par () le Lundi 18 Février 2013 à 13:00 | Lu 3397 fois