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La génétique au service de l’histoire : les Amérindiens aux ancêtres polynésiens


La génétique au service de l’histoire : les Amérindiens aux ancêtres polynésiens
L'analyse génétique d'une tribu indigène du Brésil, appelé les Botocudos a révélé des traces d'ADN polynésienne. Mais alors que la conclusion ajoute une certaine crédibilité à l'idée que les insulaires du Pacifique Sud pourraient avoir atteint les Amériques il y a des centaines, voire des milliers d'années auparavant, des questions restent toutefois sans réponses.
 
Selon une étude menée par des chercheurs de l’université brésilienne de Minas Gerais, à Belo Horizontepubliée dans Pnas, la revue de l’Académie des sciences des États-Unis, des données génétiques ont été extraites de dents de 14 crânes d’indiens de la tribu des Botocudos, conservés dans un musée à Rio de Janeiro. Afin d’être sûrs de cette découverte, les chercheurs ont fait confirmer leur résultat de manière indépendante par un laboratoire brésilien et un autre au Danemark. Il ne fait donc aucun doute que certains Botocudos possédaient des gènes venus d’habitants des îles du Pacifique. Reste à comprendre comment ces gènes sont arrivés au Brésil.

Les Botocudos étaient un peuple de chasseurs-cueilleurs précolombiens qui vivaient au sud-est du Brésil. Ils ont été massacrés par les portugais au XIXe siècle, mais les crânes de quatorze d’entre eux ont été conservés à l’université fédérale de Rio de Janeiro. L’équipe du  généticien brésilien Sergio Pena, a extrait des échantillons d’ADN de chacun de ces crânes. Ils ont découvert que deux des quatorze Botocudos possédaient des séquences d’ADN typiques des Polynésiens de la grande région. 

L’hypothèse la plus logique, selon Pena, serait que les ancêtres des Botocudos se soient métissés avec ceux des Polynésiens avant le peuplement de l’Amérique. Les scientifiques pensent que cela aurait eu lieu il y a 15 000 à 20 000 ans. Des études menées des années auparavant sur la forme des crânes avaient suggéré qu’à l’origine, le continent américain aurait été peuplé par deux groupes distincts : le premier, dont seraient issues la grande majorité des populations natives d’Amérique, s’apparenterait  à des peuples asiatiques. Le deuxième groupe, dont descendraient les Botocudos, serait plus proche de populations africaines, mais aussi des Polynésiens.

Cependant, Le point principal est que les séquences « polynésiennes » de l’ADN des Botocudos ne contiennent pas les mutations qui auraient dû s’accumuler si un métissage entre Polynésiens et Amérindiens ancestraux s’était produit avant le peuplement des Amériques. Cela dit, les chercheurs n’ont encore étudié qu’une partie de l’ADN des quatorze individus. Un examen plus complet de l’ADN n’est pas exclu.

Autre hypothèse envisagé : des navigateurs polynésiens auraient débarqué en Amérique du Sud avant l’arrivée de Christophe Colomb. Cette idée donnerait raison à [une étude publiée en 2007]urlblank:http://www.nature.com/nature/journal/v447/n7145/full/447620b.html  laquelle a démontré que des os de poulet retrouvés sur un site archéologique chilien contenaient de l’ADN polynésien.

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Un lien possible : la patate douce

Toujours selon le Pnas, des résultats complémentaires obtenus à partir de l’étude de la patate douce, viendraient confirmer les éléments cités plus hauts. Une équipe du CIRAD de Montpellier s’est penchée sur l’histoire de ce tubercule, originaire d’Amérique tropicale. Il était cultivé dans les régions montagneuses du Pérou il y a environ 8 000 ans. On a retrouvé la patate en Océanie, sans avoir de certitude sur la manière dont elle y avait atterri.

La chercheuse, Caroline Roullier a comparé les ADN des patates douces modernes à ceux de spécimens historiques datant du XVIIIe, du XIXe et du début du XXe siècle. Les données confirment bien une relation préhistorique entre la Polynésie et l’Amérique du sud. Des navigateurs polynésiens auraient atteint les côtes d’Amérique du Sud, cinq siècles avant Christophe Colomb. De ce voyage, ils auraient rapporté les patates douces vers leurs îles d’origine.
Toutefois, une question reste en suspend : si les Polynésiens s’étaient rendus en Amérique du Sud, ils ont forcément débarqué sur la côte Pacifique.
Comment auraient-ils traversé la barrière des Andes pour aboutir au Brésil ?



La génétique au service de l’histoire : les Amérindiens aux ancêtres polynésiens
D’autres pistes envisagées …

Sergio Pena propose alors deux possibilités, qui seraient cette fois postérieures à la conquête européenne. La première fait référence aux Blackbirders, des kidnappeurs anglais qui se livraient au trafic humain pour fournir de la « main d’œuvre » aux colons australiens. Dans les années 1860, ils auraient embarqué par la ruse quelque 2 000 Polynésiens pour les faire travailler au Pérou.

La seconde s’appuie sur un événement antérieur à l’abolition de l’esclavage : entre 1817 et 1843, les trafiquants d’esclaves ont fait venir de force 120 000 personnes de Madagascar au Brésil. Or les séquences génétiques de type polynésien retrouvées chez les Botocudos pourraient aussi être présentes parmi les populations malgaches. À l’époque, les travailleurs forcés africains se retrouvaient côte à côte dans les plantations avec les Amérindiens, et il est probable qu’une partie d’entre eux ont été emmenés dans des régions où vivaient des Botocudos. Des mélanges ont donc pu se produire.

Une dernière hypothèse qui ne fait pas l’unanimité, a tout de même été avancée : si des Polynésiens sont bien parvenus en Amérique du Sud voilà un millier d’années, certains d’entre eux auraient pu s’y établir puis certains de leurs descendants auraient pu émigrer au Brésil. Mais pour trancher entre les différentes hypothèses, d’autres analyses plus détaillées de l’ADN des Botocudos, sont prévues. Affaire à suivre.

TP

La génétique au service de l’histoire : les Amérindiens aux ancêtres polynésiens

Te tahi mau maritē-‘initia ‘e vētahi o tātou, hō’ē ā mau tupuna

‘Ua ‘ite tātou, e tupuna tō tērā nūna’a e tō tēria atu. Iō tātou nei, rauhuru nūna’a ta’ata ‘e ‘ite hia. Nā te reira ato’a e fa’anānea atu ā te māramarama, te ‘ihi, e te mau tauto’ora’a nō ‘ananāhi. ‘Aita ra tātou i ‘ite te a’a mau nō te raura’a nūna’a e vai nei īo tātou. Hō’ē ā hi’ora’a nō te tahi ā o tō tātou mau tupuna o te i haru hia i te rauhiti 17 ra.

Rave rahi o rātou o te i tāviri hia e teie mau ta’ata nei pi’i hia « Blackbirders ». E feiā horopahī teie o te i riro na ‘ei ‘ōrurehau nō terā ra tau, i fano haere noa ai rātou nā roto i te mau ta’amotu Taratoni ānei, Mitoronetia ānei, nā reira ato’a īo tātou nei, i Pōrīnetia nui (nā poro e hā o te ao mā’ohi) nō te pā’imi i te mau ta’ata ‘e riro i te fa’atītī hia i muri iho.

Ia au te tahi mau pāpa’i, e piti tauatini ta’ata o te i uta hia atu i te fenua nō Pērū, i te matahiti 1860 ra. ‘Ua ha’avare hia rātou mā te fāfau atu e ‘aufau hia mai rātou. Nō tō rātou ti’aturi rahi i tō mau parau ra i tōpa ai nā tino e piti tauatini i roto i te herepata. E herepata nō te mea ‘aita roatu te mau parau  fafaura’a i tāpe’a  noa hia a’e. Te āutara’a, te mamae e te pohe, teie te mau ‘ati i fārerei hia e rātou. Terā rā, e ‘a’ai teie nō te fenua nei. ‘Ua ū ato’a ra o te mau fenua mā’ohi ato’a i te reira fifi.

Te tumu e fa’ahiti hia i teie mau parau,nō te tahi mau mā’imira’a i rave hia e te tahi mau ‘aivāna’a nō peretiria (Brésil). Nā te ‘orometua ‘ihi ta’ata, o Sergio Pena tāne, i tūtava ‘ia ‘ite hia mai te tahi natira’a i rotopū i te tahi āti  Maritē-‘initia pi’i hia « Botocudos », nō te mau pae Peretiria, ‘e i te mau nūna’a mā’ohi nō Pātitifa nei. ‘Ua hi’opo’a hia 14 ivi upo’o o te i vaiiho hia i roto i te hō’ē fare manaha no Peretiria noa ihoa. I’ō nei, ‘ua mahiti mai te mau tuatāpapara’a : vētahi o rātou i te mea fēti’i hia ia tātou.

Te vai ra rā te tahi mau uira’a o te i ‘ore i pāhono hia atu rā : mea nāhea i noa’a hia i teie mau tupuna tō tātou i te tere ti’a roatu i te fenua Peretiria ? Penei a’e, ‘ua noho atu vētahi o rātou i te tahi mau ta’ata-nūna’a ‘ē, mai ia ‘āfirita mā ? O te mea pāpū, ‘ua noa’a atu ra te tahi mau ha’apāpūra’a o te fa’a’ite nei ē, e hua’ai tō tātou i terā mau pae fenua ma.

TP


Rédigé par TP le Mercredi 3 Avril 2013 à 16:12 | Lu 7955 fois