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Des professeurs et étudiants manifestent à l'université de Polynésie française

PAPEETE, 9 octobre 2010 (AFP) - Deux cent cinquante étudiants et trente-cinq professeurs ont manifesté, vendredi, contre la réforme de l'université de la Polynésie française (UPF), a constaté un correspondant de l'AFP.


Des professeurs et étudiants manifestent à l'université de Polynésie française
Les représentants des professeurs et des étudiants, qui ont marché sur le campus, ont été reçus par la présidente Louise Peltzer, lors d'une réunion qu'ils ont décrite comme "tendue et sans nouvelle proposition concrète".

Les étudiants comptent bloquer, lundi, la réunion du Conseil Scientifique de l'UPF.

Le plan quadriennal 2012-2015 de cette université a notamment pour ambition de professionnaliser les diplômes et d'améliorer le taux de réussite, 82% des étudiants quittant l'UPF sans diplôme, selon sa présidente. Mais cette réforme prévoit aussi de supprimer plusieurs formations.

Près de 1.200 étudiants (sur les 3.000 que compte l'UPF) ont signé une pétition contre deux points de cette réforme: la suppression de la licence d'anglais et des "masters enseignements".

Professeurs et étudiants dénoncent aussi "un climat de peur". "J'ai des collègues qui sont venus me voir pour me dire qu'ils sympathisent avec nous mais que ce serait préjudiciable à leur carrière. Il y a eu des intimidations côté profs et aussi côté étudiants", a affirmé à l'AFP le professeur de lettres Andreas Pfersmann, secrétaire adjoint du syndicat SNESUP-FSU en Polynésie, majoritaire chez les enseignants.

"Il y a eu des menaces publiques du genre +si vous faites la grève, vous n'êtes pas sûrs d'avoir votre licence+", a ajouté Arnaud Busseuil, l'un des porte-parole du "Mouvement démocratique des étudiants".

Le vice-président de l'université, Eric Conte, qui a préparé ce plan quadriennal, assure que la réflexion sur la carte de formation s'est faite "dans la concertation". "Nous avons décidé de lutter contre l'échec et de professionnaliser notre université, et lorsque l'on bouleverse les choses, il y a des mécontentements", a-t-il ajouté.

"La suppression de la licence d'anglais, c'est une aberration" selon le professeur d'anglais Serge Dunis, qui rappelle que le "Pacifique est une région anglophone".

ml/frd/ed

Rédigé par AFP le Samedi 9 Octobre 2010 à 05:58 | Lu 2394 fois