TAHITI INFOS, les informations de Tahitihttps://www.tahiti-infos.com/2024-03-29T12:29:48+01:00Webzine Maker-17.5477766-149.5869644https://www.tahiti-infos.com/favicon.icohttps://www.tahiti-infos.com/var/style/logo.jpg?v=1659645312Te Hakamanu, la légende rééditée2022-05-11T09:39:00+02:00https://www.tahiti-infos.com/Te-Hakamanu-la-legende-reeditee_a209175.htmlhttps://www.tahiti-infos.com/photo/art/imagette/64489954-46219505.jpg2022-05-11T09:32:00+02:00Delphine Barrais
TAHITI, le 10 mai 2022 - Les éditions Haere Pō remettent à disposition des lecteurs le très attendu Te Hakamanu, la danse de l’oiseau. Quelques modifications ont été apportées à la version de 1990 depuis longtemps épuisée. Mais l’ouvrage reste bilingue.
Te Hakamanu, la danse de l’oiseau, une légende marquisienne, avait été éditée en 1990 par Haere Pō. L’ouvrage, bilingue, illustré, assorti d’une version audio était épuisé depuis longtemps. Il était réclamé notamment par les enseignants qui sont comblés depuis peu. Il vient d’être réédité.
Il est présenté dans un format à l’italienne avec un accès à la version française d’un côté, et un accès à la version marquisienne de l’autre. "Ce qui était une demande de Débora Kimitete", précise Robert Koenig, l’éditeur. Son utilisation est plus simple. Au cœur du livre se trouvent quelques pages qui reviennent sur la genèse du livre et son contexte.
Une danse emblématique
Les auteurs, dont Lucien Kimitete, et tous ceux qui ont permis à ce projet de voir le jour, sont nombreux. Leurs noms figurent dans le livre. Les illustrations, déjà présentées dans la première édition, sont signées Caty Banneville.
En préface, Georges Toti Teikiehuupoko, président de la Fédération culturelle et environnementale Motu Haka, directeur de l’Académie marquisienne saisit l’occasion pour évoquer le souvenir d’une histoire sous-jacente, celle de la tribu des Naiki, détentrice de la danse du Hakamanu. Une danse, longtemps interdite, devenue emblématique du Henua Ènana.
La traduction marquisienne de la légende de 1990 a été revue pour être plus conforme à l’écriture telle qu’elle est présentée à l’académie.
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Aux Marquises : éclairer le présent avec des ouvrages du passé2021-08-03T08:08:00+02:00https://www.tahiti-infos.com/Aux-Marquises-eclairer-le-present-avec-des-ouvrages-du-passe_a202547.htmlhttps://www.tahiti-infos.com/photo/art/imagette/58077161-42920788.jpg2021-08-03T07:56:00+02:00Delphine Barrais
TAHITI, le 2 août 2021 - Robert Koenig nous propose une plongée dans le passé marquisien pour donner du sens au quotidien contemporain. Il invite à la (re)lecture de deux ouvrages, Kena, la légende du tatouage marquisien par Karl von den Steinen et Récit aux îles Marquises 1797-1799 par William Pascoe Crook.
Les Marquises ont été au cœur des attentions ces dernières semaines. Candidates à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, l'archipel espère une reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle du "Bien îles Marquises" comprenant neuf sites répartis sur les cinq îles principales. L’inscription visée est mixte, combinant nature et culture.
Nature et culture, deux mots à la mode, deux mots clés pour Karl von des Steinen, auteur de Kena, la légende du tatouage marquisien et William Pascoe Crook, auteur de Récit aux îles Marquises 1797-1799. Ces deux ouvrages ont été publiés par Haere Pō, la maison d’édition fondée par Robert et Denise Koenig.
"Les deux manuscrits ont très exactement un siècle d’écart", constate Robert Koenig. Ce qui permet d’une part de prendre conscience de l’évolution naturelle et culturelle de la Terre des Hommes depuis 120 et 220 ans. En effet, l’ethnologue Karl von den Steinen est arrivé aux Marquises en 1897, il a noté dans son carnet de terrain les paroles de la conteuse Tahiaoteani de Puamau, entre 1897 et 1898. William Pascoe Crook a, lui, débarqué aux Marquises en 1797 à bord du Duff. Il a été témoin privilégié de la vie quotidienne des lieux, des coutumes, attentes et résistances des Marquisiens lors des premiers contacts.
Le passé éclaire toujours le présent
"En lisant l’un et l’autre des textes, on peut découvrir combien les Marquises ont changé", rapporte Robert Koenig. "La vie traditionnelle a beaucoup évolué." Une plongée dans le passé éclaire toujours le présent. Les décisions d’aujourd’hui sont portées par les événements et les choix d’hier. La comparaison des textes des deux auteurs le prouve encore une fois.
Pour Robert Koenig, William Pascoe Crook était un jeune homme, simple ferblantier, qui savait tout au plus lire et écrire. Il était curieux comme James Morrison du Bounty et avait pour mission de savoir s’il était possible de prévoir une mission d’évangélisation aux Marquises. Parce qu’il a pris la peine d’apprendre et de parler leur langue, il est devenu un témoin privilégié. Il avait ce "don" des langues. Dans son récit, il a rapporté les paroles de Kiatonui, un des grands chefs de l’île de Nukuhiva, qui l’avait ainsi apostrophé : "Comment Mr Crook peut-il prétendre connaître Dieu, alors qu’il ne sait même pas distinguer un arbre d’un autre ?"
Karl von den Steinen était, lui, un médecin psychiatre qui, avant d’aller aux marquises, avait séjourné chez les Jivaro du Brésil. Ethnologue, il avait aussi une mission, à savoir ramener des objets authentique pour nourrir le musée ethnographique de Berlin. Ce dernier venant tout juste d’être inauguré. Mais Karl von des Steinen a répété qu'il regrettait "être arrivé 50 ans trop tard".
C’est une société traditionnelle qui a accueilli William Pascoe Crook pendant près de deux ans. À l’époque, elle devait faire face à ces calamités naturelles que sont la sécheresse et la famine qui en découle mais aussi aux nouveaux produits qu’apportent et échangent les voyageurs occidentaux, les baleiniers et les beachcombers, en particulier l’alcool et les armes à feu. À cette époque, les habitants devaient être aux alentours de 100 000. Lorsque Karl bon den Steinen arriva, les famines n’étaient plus que des mythes, mais la population avait été décimée par la variole. Il ne restait sans doute que 2 à 3 000 habitants. "Et ce n’est pas tout, la relation à l’autre avait aussi changé du fait de la violence, de la généralisation des armes à feu, de présence grandissante de l’alcool", complète Robert Koenig. Côté nature, de nouvelles espèces prenaient place. Au fil du temps, les grands thèmes restent, mais les perspectives, les enjeux et les intentions évoluent. C’est ce que montrent ces textes, à lire, et relire.
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Loïc Josse donne la parole aux Marquisiens2021-06-21T03:37:00+02:00https://www.tahiti-infos.com/Loic-Josse-donne-la-parole-aux-Marquisiens_a201565.htmlhttps://www.tahiti-infos.com/photo/art/imagette/57226530-42431744.jpg2021-06-21T03:00:00+02:00Delphine Barrais
TAHITI, le 20 juin 2021 - “Marquises, si lointaine Terre des Hommes” est le titre du livre paru chez Nevicata, dans la collection L’âme des peuples. Il est l’œuvre de Loïc Josse qui a séjourné à plusieurs reprises dans l’archipel. Il propose un récit suivi d'entretiens, notamment, ceux de Debora Kimittete et de Ben Teikitutoua.
Les éditions belges Nevicata proposent une collection intitulée L’âme des peuples. Et c’est pour elle que Loïc Josse a pris la plume. Il signe “Marquises, si lointaine terre des hommes” paru en juin.
Loïc Josse a longtemps été libraire à Saint-Malo. Il est passionné de mer, de voyages et de littérature. Conférencier sur l’Aranui, il a séjourné à plusieurs reprises, plusieurs mois, aux Marquises, sillonnant dans différentes îles de l’archipel. “Je reste à chaque fois entre deux et quatre mois depuis 2015 et, même si j’ai eu la chance de visiter toutes les îles, je connais surtout Ua Pou et Tahuata”, précise celui qui est tombé amoureux de la Terre des hommes.
Il s’en explique : “Je crois qu’il y a deux raisons à cela, d’abord, je suis Breton et je crois que quelque chose nous relie profondément. C’est du domaine de la mer et de l’insularité. Ensuite, outre les paysages, j’ai été frappé par la résilience de ce peuple”. Un terme “à la mode et qui m’énerve mais qui dit bien cette capacité des Marquisiens, dont on disait qu’ils allaient disparaître, à faire (re)vivre leur culture”.
Loïc Josse insiste en rappelant que les Marquisiens sont toujours là en dépit des interdictions et épidémies qui ont décimé les femmes et les hommes de Te fenua enata. “Aujourd’hui on les connaît partout dans le monde via le Patutiki, le Matavaa”. Il dit avoir été “bluffé” et “profondément impressionné”. Il ajoute avoir eu la chance de faire de belles et intenses rencontres.
Passeur de mémoire
Il a fait la connaissance de son éditeur à l’occasion du festival international de littérature Les Étonnants voyageurs. “Il m’a demandé si je ne voulais pas écrire quelque chose sur la Polynésie”, rapporte Loïc Josse. Il a tout de suite imaginé consacrer un volume entier de l’âme des peuples aux Marquises compte tenu de leur “originalité”. Un deuxième tome sur les Îles Sous-le-Vent et les Tuamotu suivra.
Pour cette initiative, à savoir raconter l’âme des Marquisiens, Loïc Josse se définit plus comme “un passeur de mémoire” que comme un “écrivain”. Tout ce qu’il a rédigé jusqu’alors a été historique. Il s’est déjà intéressé à la Bretagne, la pêche et la navigation de cette région. Il ne voulait pas “d’un carnet de voyage supplémentaire” ou d’un “catalogue touristique” car il en existe déjà “une multitude”. L’objectif, là, était de rassembler “ce que disent et pensent les gens, ce qu’ils ont à dire, eux, là-bas”.
Pour écrire son récit, il s’est appuyé sur les nombreux liens qu’il a tissés, les rencontres qu’il a faites, les mots échangés et récoltés sur place. L’ouvrage comprend en plus trois entretiens, des témoignages de figures emblématiques de la Terre des hommes. Il y a le couple Pierre et Marie-Noëlle Ottino-Garanger pour leur travail mais aussi leur démarche : l’archéologie participative. “Je ne crois pas avoir vu ça ailleurs”. Il y a également Débora Kimitete, épouse de feu Lucien Kimitete. Celle-ci revient sur les actions entreprises par son mari qui ont donné un élan à son peuple. Enfin, Ben Teikitutoua, artisan du renouveau culturel, a lui aussi la parole.
Loïc Josse décrit : “Ils parlent de leur histoire, du quotidien aujourd’hui, des perspectives, je me suis mis en retrait”. Il aimerait que cela donne envie aux lecteurs de faire ce que lui a pu faire, se rendre aux Marquises et s’entretenir avec les Marquises. Un jour, peut-être ?
Une présentation de l’ouvrage
Les îles Marquises portent la marque d’hommes dont le peuple a failli disparaître, rompus à préserver leur culture et leur originalité. La symphonie turquoise des lagons polynésiens s’arrête ici, au pied de ces fascinants contreforts montagneux qui, jadis, hypnotisèrent Paul Gauguin et Jacques Brel. Les Marquises ne sont pas qu’une terre paradisiaque. Leur relief est rude. Leurs vallées sont hors d’atteinte. Les Marquisiens ont combattu pour voir enfin reconnues leurs racines, source de leur exceptionnelle résilience et de leur force pour surmonter les meurtrissures de leur passé. Ce petit livre n’est pas un guide. Il raconte les Marquises à travers l’histoire, les témoignages et les livres. Il tend aux Marquisiens le miroir de leur immémoriale solitude. Parce que pour comprendre ce peuple insulaire et fier, l’écouter est la première des règles. Un grand récit suivi d’entretiens avec Pierre et Marie-Noëlle Ottino-Garanger, Debora Kimitete et Ben Teikitutoua.
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Un séminaire pour soutenir les maires des Marquises2018-09-04T03:50:00+02:00https://www.tahiti-infos.com/Un-seminaire-pour-soutenir-les-maires-des-Marquises_a174720.htmlhttps://www.tahiti-infos.com/photo/art/imagette/25160460-26582025.jpg2018-09-04T03:33:00+02:00
Papeete, le 3 septembre 2018- Un séminaire destiné à soutenir les maires des Marquises a eu lieu vendredi 31 août dernier, à Nuku Hiva. Organisé par l'administrateur de l'archipel, Thierry Humbert, cette réunion, rassemblant les six maires des Marquises et des membres du conseil communautaire, a été l’occasion d’évoquer des sujets figurant au cœur des préoccupations quotidiennes des élus marquisiens.
Pas moins de neuf intervenants de l'Etat et du Pays, se sont succédé tout au long de l'après-midi, dont trois intervenants pour le compte du Pays. La directrice de la Délégations pour le développement des Communes (DDC), Lisa Juventin, a présenté le bilan des financements pour les Marquises et les recommandations sur la formalisation des dossiers. La Direction de l’agriculture et la Direction de la biosécurité, représentées respectivement par les vétérinaires, Valérie Antras et Audrey Szymanowicz, sont intervenues sur la dernière Loi du Pays portant sur le gibier de chasse.
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Michel Onfray filme les Marquises2016-07-27T20:45:00+02:00https://www.tahiti-infos.com/Michel-Onfray-filme-les-Marquises_a151322.htmlhttps://www.tahiti-infos.com/photo/art/imagette/9939627-16115905.jpg2016-07-27T20:23:00+02:00Delphine Barrais
Papeete, le 27 juillet 2016 - L'auteur du Traité d'athéologie réfléchit sur la question de la décadence avec une série de six épisodes d'un documentaire filmé aux Marquises. Comment naît, vit puis meurt une civilisation ? Peut-on restaurer une civilisation qui s'effondre ? Peut-on préserver sa mémoire ? s'interroge Michel Onfray. La série est diffusée via lepoint.fr.
Le philosophe Michel Onfray s'est rendu en Polynésie, aux Marquises. Il en est revenu avec une série documentaire de six épisodes dans laquelle il est question de religion que d'athéisme, de paganisme que de philosophie, de grands explorateurs que de civilisations disparues, de populations autochtones que d'artistes immortels, de nature luxuriante que de modernes projets. "En cherchant dans le passé des Marquises, on aura l'occasion de découvrir des choses de notre présent ce qui induira quelques conjectures sur notre futur", annonce Michel Onfray.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site lepoint.fr.
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La bibliothèque de Nuku Hiva souffle sa première bougie2016-05-18T19:56:00+02:00https://www.tahiti-infos.com/La-bibliotheque-de-Nuku-Hiva-souffle-sa-premiere-bougie_a148689.htmlhttps://www.tahiti-infos.com/photo/art/imagette/9497297-15243170.jpg2016-05-18T02:47:00+02:00Delphine Barrais
PAPEETE, le 17 mai 2016 - Elle aura un an le 29 mai prochain. Pour l’occasion, la bibliothèque de Nuku Hiva fait les choses en grand. Un vernissage est prévu et une exposition sur le thème "Les 100 ans de Nuku Hiva" se profile. Héloïse Rigal et Tehina Huukena qui assurent le bon fonctionnement de l’espace de lecture publique se plient en quatre. Elles qui attendaient une centaine d’adhérents au cours de la première année en comptent plus de 220 aujourd’hui.
La bibliothèque de Nuku Hiva est nichée à Taiohae, au cœur de la Maison pour tous. Un petit complexe coloré où se trouvent une salle de formation et un espace adapté pour les personnes âgées. Pour la trouver, en venant de l’aéroport, empruntez la route qui mène au village principal. Au stop, sur le front de mer tournez à gauche, puis bifurquez une nouvelle fois à gauche juste avant l’arbre à saucisses. Elle est là, derrière le fare pote'e. Elle est ouverte tous les jours de la semaine, recevant le grand public et les scolaires.
Héloïse Rigal qui a porté le projet espérait l’inscription d’une centaine d’adhérents au cours de la première année, elle en compte aujourd’hui 220. "Ce qui représente bien plus de 220 lecteurs puisque les cartes sont pour une famille", précise-t-elle. Elle a rêvé d’environ 3 000 références de livres et magazines, elle en a 8 000. Elle envisageait d’ouvrir seulement une ou deux journées dans la semaine, elle ne peut plus fermer un seul de jour de la semaine. "On voit des gens de tout âge, de tout horizon. Ils viennent de Taiohae mais pas seulement. Certains visiteurs vivent ailleurs, dans les vallées."
La bibliothèque se découpe en quatre espaces : un coin enfant, largement occupé lorsqu’Héloïse Rigal ouvre un livre et se lance dans une lecture à voix haute, des rayons romans, des vitrines et étagères avec un fonds polynésien et un coin travail où se trouvent des ordinateurs avec accès à internet. "Ils servent aux habitants qui souhaitent préparer des dossiers, aux lycéens, à tous ceux qui ne sont pas équipés chez eux et/ou qui ont besoin de conseils."
Cocktail et exposition
Pour fêter l’événement, à savoir la première année de vie et le succès de la bibliothèque, Héloïse Rigal et Tehina Huukena, animatrices et gestionnaires, vont organiser un petit cocktail, invitant tous les acteurs qui ont participé de près ou de loin à l’aventure. Elles ont aussi prévu une exposition sur les 100 ans de Nuku Hiva. "Nous voyons passer un grand nombre de personnes, dont des personnes âgées qui sont la mémoire de cette île. Nous voulions, fixer et diffuser une partie de leur souvenir pour les nouvelles générations."
Toute cette histoire a commencé il y a quatre ans. Héloïse Rigal venait d’arriver en famille sur l’île. Assistante de gestion en PME/PMI, elle s’est rapprochée de l’école primaire. Elle y a achevé un projet de bibliothèque en cours à son arrivée. Le maire, Benoît Kautai, invité à l’inauguration de l’espace de lecture, constatant les efforts menés a proposé à Héloïse Rigal de répéter l’opération à une toute autre échelle. "Il m’a demandé de monter une bibliothèque municipale. Il m’a fallu deux ans pour réussir."
Pendant ces deux années, elle a récolté des ouvrages auprès de touristes de passages, d’habitants, de l’église, du collège, de la mairie. L’association Polynélivre à Tahiti a fait deux envois de cartons pleins. Puis, Héloïse Rigal a nettoyé, réparé quand c’était nécessaire, référencé, couvert, codifié, enregistré dans un logiciel adapté chaque livre. "Un travail de fourmi", résume-t-elle. Elle a été rejointe dans sa tâche par Tehina Huukena. Les portes de la bibliothèque municipale de Nuku Hiva se sont finalement ouvertes le 29 mai 2015. "Pendant une semaine on a eu personne, puis les visiteurs sont venus au compte-goutte." Depuis le public est au rendez-vous quotidiennement. Deux fois par semaine, c’est le duo de bibliothécaires qui se rend dans les établissements scolaires.
Héloïse Rigal quitte la Polynésie en juillet. Tehina Huukena prend les rênes de la structure. Elle est à la recherche d’une personne qui pourra venir lui prêter main forte. Car en plus des animations, de l’accueil, de la réception de nouveaux ouvrages, il faut prendre soin des livres déjà en stock. Avec l’humidité, les mouches maçonnes et les rats menacent les écrits.
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Un matavaa au coeur de la nature - Retour en images sur le festival des Marquises2016-01-07T01:25:00+01:00https://www.tahiti-infos.com/Un-matavaa-au-coeur-de-la-nature-Retour-en-images-sur-le-festival-des-Marquises_a142445.htmlhttps://www.tahiti-infos.com/photo/art/imagette/8718603-13770592.jpg2015-12-29T03:12:00+01:00Noémie Debot-Ducloyer
Hiva Oa - le 28 décembre 2015 - A Taaoa et à Atuona, sur l'île d'hIva Oa, les danses et les chants ont pris toute leur ampleur et ont fait vibrer le public pour le dixième festival des arts des îles Marquises.
A peine arrivé, les vibrations des pahu (tambours) se font ressentir, les chants des femmes s'élèvent. Sur le le Tohua Upeke à Taaoa sur l'île de Hiva Oa, les groupes se succèdent : Fatuiva, Tahuata, Nuku Hiva et même Rikitea. Toujours avec l'idée du retour aux sources, thème de ce festival, les danseurs ont mis en scène leurs traditions. La religion était très présente, comme lors des représentations de la veille, la mort aussi avec des chants tristes et puissants de femmes. Avant et après leur passage, chaque troupe faisait une prière afin que tout se passe bien.
Au milieu de la végétation très dense, chaque spectateur s'asseyait sur les pierres et se laissait porter. Les danseurs viennent au festival pour donner le meilleur d'eux-mêmes et faire vivre leur culture. Les groupes ne concourent pas, ils s'admirent les uns les autres. Les costumes étaient souvent confectionnés avec des végétaux, simple mais harmonieux. La couleur verte prédominait pour de nombreux groupes. Les couronnes de têtes étaient odorantes. La délégation de Nuku Hiva a mis trois mois pour se préparer. Cinq jours par semaine, il a fallu réunir 209 danseurs pour les répétitions." Nous n'avons pas fait de casting, tout le monde a pu participer", indique Tetahai, le chef de groupe de Nuku Hiva. Au total, ils sont près de 300 à avoir fait le déplacement à Hiva Oa depuis Nuku Hiva. Les danses de Taaoa ont été cloturées par un raari de Taaoa, c'est un chant traditionnel qui l'histoire de la princesse de Taaoa
Des journalistes venus du monde entier
Le festival n'est accessible qu'à une poignée de journalistes à cause de l'éloignement des Marquises. Shelly est venue de Californie pour voir le Matavaa. Epoustouflée par la beauté du lieu, elle revendra ses photos dans de grands magazines américains spécialisés dans le "lifestyle". Tout comme la suissesse Ingrid qui essaye de comprendre la signification des danses mais il n'a pas toujours été facile pour elle de faire parler les Marquisiens à propos de leur danse. Plus que de raconter leurs gestes, ils les vivent.
De l'artisanat au village et du kaikai
Au village d'Atuona, les artisans ont vendu de nombreux bijoux en os sculpté, des colliers de graines, des tapa de fatuiva, des fultes nasales ... De quoi faire le plein pour les cadeaux de Noël. Touristes et Marquisiens pouvaient également se faire tatouer par des professionnels.
Un bon festival ne peut pas se passer d'un bon kaikai (repas). La veille, un grand repas communautaire avait été organisé par toutes les îles. Près de 400 kg de chèvres et 600 kg de cochons avaient été préparés. Pendant un jour et demi, les fours marquisiens avaient été mis en route ! Avant d'avaler les premières bouchées du kaikai, la prière a été dite. Puis chacun s'est installé avec sa feuille de bambou à même le sol. Marquisiens, touristes et passagers de l'Aranui 5 ont pu déguster le porc fumé, la chèvre, le 'uru, le poisson de fond, le traditionnel poisson cru ou encore le poe. Le tout arrosé copieusement de lait de coco.
A la fin du festival, chacun repart le ventre plein mais surtout avec des chants plein la tête et des images uniques au monde. Certains ont même des litchis dans les poches amenés par les habitants de Rikitea aux Gambier...
La danse de l'oiseau et la danse du cochon
La danse de l'oiseau est une danse sensuelle, "douce, pas une danse virile, pas une danse de guerrier", explique Tetahai, le chef de groupe de Nuku Hiva. "C'est une danse relationnelle entre un homme et une femme qui prouvent leur amour grâce à l'oiseau", continue-t-il.Une des danseuses de sa troupe aime cette danse car "c'est quelque chose qui vient d'au fond de moi, il faut etre gracieuse. J'aime la danse, j'aime ma culture, pour moi c'est la plus belle danse qui existe", s'enthousiasme-t-elle.
La danse du cochon a été exécutée par les hommes des différentes délégations. C'est une danse typiquement marquisienne. " Seuls les marquises maitrisent cette danse avec un son grave et venant de la gorge", confirme Tetahai. Le son guttural de la danse du cochon est très difficile à faire, il faut plusieurs années pour le développer.
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