Tahiti, le 20 mai 2023. Selon la garde nationale Mexicaine, une quarantaine d'emballages contenant de l'ice ont été découverts dans des figurines de tortues à destination de Tahiti.
L'information, relayée ce samedi matin par nos confrères de TNTV a été vivement relayée par les médias locaux. La saisie s'est produite dans l'État de Querétaro. Une quarantaine de sachets d'ice ont été découverts dans des tortues en faïence à destination de Tahiti. C'est ce même genre de tortues que l'on trouve dans les curios un peu partout dans les magasins à touristes du centre-ville de Papeete.
C'est au Mexique que la plateforme de l'ice en Polynésie française se fournit régulièrement. Ainsi, c'est dans ce même État de Querétaro que se fournissait les principaux dealers de l'épisode Sarah Nui, jugés il y a trois ans. Les investigations avaient permis la découverte de l’installation d’un “réseau structuré” depuis le Mexique où “Alfonsi, proche du cartel de Sinaloa, approvisionnait en grandes quantités plusieurs réseaux polynésiens en ice”. A cet effet, il était aidé par son associé, Maitai Danielson, qui “bénéficiait de la double nationalité franco-américaine” et qui pouvait donc “effectuer sans problème des allers-retours Mexique-USA, facilitant ainsi les remontées d’argent vers Alfonsi et les envois d’ice depuis les USA alors qu’Alfonsi était cantonné au Mexique en raison d’une interdiction du territoire américain”, expliquaient les enquêteurs alors. La drogue était déjà conditionnée dans des objets divers.
La chute d'un gang aurait-elle incité un autre à prendre le relais ?
Tahiti, le 16 août 2021 - Les douanes de Polynésie française avaient retrouvé 27 grammes d'ice dans un carton appartenant à une femme de 52 ans, à son retour de Los Angeles samedi dernier. Jugée en comparution immédiate pour acquisition, importation et détention de stupéfiants, elle a été condamnée à dix huit mois de prison ferme à l'issue de l'audience.
Les douanes de l'aéroport de Tahiti Faa'a avaient opéré un contrôle minutieux d'un carton appartenant à la quinquagénaire, à son retour de Los Angeles samedi dernier. Après avoir cassé les pieds de lampes qui se trouvaient à l'intérieur les agents retrouvent 27 grammes d'ice dans des sachets imbibés de piment. Pour cette dame, qui affirme ne rien connaître au monde du narcotrafic, c'est son fournisseur qui aurait conditionné la drogue pour “tromper les chiens.”
Jugée en comparution immédiate lundi après-midi à Papeete, la mère et jeune grand-mère de 52 ans explique avoir acheté le produit pour 500 dollars à un dealer de Venice Beach, sans l'objectif d'écouler les cristaux à Tahiti .“Ici, j'ai un commerce de vente en ligne de sacs à main. Je voulais récupérer des articles et j'avais peur que les frontières ferment avec la situation sanitaire”, se justifie la quinquagénaire devant le tribunal.
La mère d'un importateur d'ice
Deux éléments viennent remettre en cause sa crédibilité pour les magistrats. En plus de détenir son commerce de vente en ligne, elle est patentée en bijouterie, et est propriétaire d'un snack/cafétéria dans le lycée de son fils cadet de 16 ans. Ses revenus sont estimés entre 200 000 et 500 000 Fcfp par mois. Par ailleurs, il s'avère qu'elle est la mère d'un des importateurs condamnés dans l'affaire Sarah Nui 2. Celui-ci purge actuellement sa peine sous bracelet électronique au domicile de sa mère, où il vit avec sa femme et son enfant de sept mois.
Pour le procureur, “ce n'est pas une simple mule aux abois financiers, mais une cheffe d'entreprise insérée qui poursuit le business de son fils aîné en donnant le mauvais exemple au cadet.” Il dénonce à la fois l'alibi du voyage d'affaires pour déjouer les contrôles et un “cercle de sociabilité malsain” qu'entretiendrait madame quand elle parle de ses amis toxicomanes.
Le tribunal suit les réquisitions du parquet et de la représentante des douanes en la condamnant à une amende douanière de 8 100 000 Fcfp (le montant du chiffre d'affaires potentiel, avec le prix du gramme à 300 000 Fcfp) et à une peine de 24 mois de prison dont six avec sursis, assortie d'un mandat de dépôt.
"Goûter l'ice c'est l'adopter"
Le conseil a ensuite pris le soin d'indiquer que les quantités d'ice dans ce trafic étaient beaucoup moins importantes comparées à d'autres affaires jugées par le tribunal ces derniers mois. "Kikilove c'était 23 kilos. Les Dubaquier 9 kilos. Pour ce dossier on est à 800 grammes", a insisté Me Hellec. Avant d'ajouter, "comparé aussi à d'autres affaires où le trafic était vraiment bien organisé et structuré, nous avons affaire ici à une organisation d'amateur. Une grande partie de l'ice importée étaient en fait consommée par Moerani Marlier et ses comparses."
Pour clôturer des débats, tous les prévenus étaient invités à prendre la parole une dernière fois. Tous ont témoigné, avec ou plus moins de sincérité, sur les ravages de l'ice sur leur vie. "Gouter l'ice c'est l'adopter. Il ne faut jamais commencer en fumer", s'est exclamé Moerani Marlier. A bon entendeur.