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​Matavai, une passion mise en bouteille


Tahiti, le 20 juillet 2020 - Les bières artisanales Matavai sont nées en mai à Arue. Elles sont brassées par un trio de passionnés à la tête duquel se trouve Matthieu Daumont, un entrepreneur qui a tout lâché pour réaliser son rêve.
 
Voilà déjà plusieurs mois que la brasserie artisanale Matavai a été installée dans un atelier discret à Arue. Sur place, les odeurs d’épices, de houblon et de céréales émanent de splendides cuves en inox plaquées en acajou, qui ont été acquises en Bretagne par Matthieu Daumont, le créateur des bières Matavai.
 
Petit-fils de vigneron, Matthieu Daumont a toujours travaillé dans le domaine des vins et spiritueux. Après avoir notamment passé 13 ans en qualité de responsable marketing dans le groupe Brapac, il a eu envie de mettre en place son "propre projet" : "Je suis parti de l’idée qu’il y a de la place pour une nouvelle brasserie artisanale en Polynésie car cela se développe partout dans le monde, notamment en France métropolitaine où ce domaine a littéralement 'explosé'". Pour mettre son projet en place, cet entrepreneur tout juste quadragénaire s’est mis à la recherche d’une brasserie : "Ce n’était pas évident car je cherchais quelque chose de particulier, une brasserie d’occasion, simple et robuste". Dans sa quête, il est tombé sur la "Brasserie du bout du monde", une brasserie artisanale bretonne installée dans la presqu’île de Crozon dans le Finistère. Le patron vendait sa brasserie anglaise en inox pour s’agrandir. En juin 2019, Matthieu Daumont a racheté cette brasserie et tel qu’il le dit joliment, elle "a pris la mer" quelques mois plus tard pour être amenée à Tahiti.
 

​Profession brasseur professionnel

En Bretagne, Matthieu Daumont n’a pas trouvé que la brasserie de ses rêves. Il a aussi déniché un jeune brasseur professionnel, Loan Le Moal, qui a tout quitté pour rejoindre Tahiti et prendre part au voyage Matavai. A la brasserie, il apporte son savoir-faire et dose les ingrédients : "Nous sommes sur un processus artisanal de matières premières nobles. D’abord, nous procédons au concassage en cassant le grain pour avoir accès à l’amidon qui est le sucre qu’il contient. Nous utilisons ce sucre pour faire fermenter la levure. Nous l’extrayons grâce à de l’eau. Ensuite, nous le portons à ébullition et nous ajoutons le houblon et les épices selon la recette que l’on réalise." Blonde, blanche, ambrée ou triple, chaque bière a sa propre recette tel que l’explique le jeune brasseur de 25 ans : "Si la base de céréales crues est la même pour toutes ces bières, chacune d’entre elles a ses spécificités. Pour la blanche, nous travaillons beaucoup sur les épices alors que pour la blonde ou pour des bières un peu plus structurées telles que la triple ou l’ambrée, on travaille sur le houblon pour apporter une certaine amertume."
 

​Des accords que l’on ignore

Dans cette aventure, il y a donc Matthieu et Loan mais il y aussi Jérémy Brément. Ce sommelier de formation n’a pas hésité une seule seconde quand son ami Matthieu lui a proposé de participer à cette aventure humaine dont ils parlaient depuis déjà deux ans. A la brasserie, il est celui qui communique et qui est en charge de la commercialisation des bières. Tel qu’il l’explique, il a pour objectif de "faire vivre" ce projet après la partie fabrication et pense notamment à travailler sur les accords entre la bière et la nourriture : "Lorsque l’on dîne ou on déjeune, on pense à faire des accords avec le vin mais pas forcément la bière. Or, il y a autant de diversité dans les bières que dans les vins."
 
Alors que la Matavai séduit les amateurs depuis son lancement, Jérémy Brément conclut en une phrase sur ce qui a dominé ce projet : "On ne peut pas se lancer dans une telle aventure si le maître-mot n’est pas la passion".
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 20 Juillet 2020 à 10:30 | Lu 4391 fois