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Compte rendu du Conseil des Ministres du 3 septembre 2014  03/09/2014

Un Conseil des ministres s’est tenu, mercredi, à la Présidence de la Polynésie française. Plusieurs dossiers ont été abordés à cette occasion.

Mise en place du Conseil des réformes stratégiques

Par une délibération du 25 août dernier, l’Assemblée de la Polynésie française a créé, sur la proposition du Gouvernement, le conseil des réformes stratégiques pour la Polynésie française. La délibération a été publiée au journal officiel mardi et le Conseil des ministres a approuvé l’arrêté qui précise le fonctionnement du Conseil des réformes stratégiques (CRS) en Conseil des ministres.

Ce conseil constitue la concrétisation d’un engagement pris il y a deux ans. Le conseil des réformes stratégiques doit permettre au Président de la Polynésie française ainsi qu’au Gouvernement de s’entourer de personnalités qui contribueront à faire émerger des idées, des axes de réformes, de dégager une vraie perspective à moyen ou long terme sur des problématiques précises. L’apport du conseil des réformes stratégiques sera d’autant plus utile qu’il doit assister un gouvernement sans cesse soumis à l’urgence et au règlement des difficultés qui se posent au quotidien dans la gestion du Pays.

Le conseil n’a pas vocation à se substituer à l’une ou l’autre des institutions de la Polynésie française ou à des organismes tels que le Haut conseil ou le médiateur, et encore moins au Conseil économique, social et culturel. Il s’agit ici d’un organisme de réflexion, d’expertise et de concertation placé auprès du Président et de lui seul, pour lui donner une vision sur le long terme.

C’est nécessairement un outil de pilotage stratégique au service de l’exécutif. Le Président peut le saisir sur toute question de société, sur tout projet ou sur toute orientation de réforme. C’est pourquoi, la composition de conseil des réformes stratégiques s’appuie sur diverses compétences, principalement dans les questions économiques et stratégiques, juridiques et statutaires, sociales et de développement.

Le Conseil est constitué de 7 personnalités dont le profil et l’expérience se complètent, nommées par le Président, pour une durée de quatre ans. Leur mandat est renouvelable.
La Présidence du CRS a été confiée à Michel PAOLETTI, qui a été le représentant de la Polynésie française au Conseil Economique et Social à Paris. Le Conseil est également constitué de:

-François QUINQUIS, avocat, spécialiste en droit public
-Aline BALDASSARI, chef d’entreprise dans le secteur de la perliculture
-Joël ALLAIN, chef d’entreprise, tourisme et transports aériens
-Yvette TEMAURI, présidente de la Chambre de l’Agriculture
-Jimmy LY, gérant de commerce
-Daniel PALACZ, chef d’entreprise dans le génie civil


Le Conseil des réformes stratégiques rendra ses conclusions dans un rapport remis au Président. Ce dernier n’est toutefois pas tenu par les recommandations du conseil des réformes stratégiques. Il sera en mesure de porter une appréciation sur les politiques publiques, d’anticiper les évolutions de la société polynésienne et d’analyser les questions qu’elles posent à moyen terme, de débattre avec des partenaires extérieurs et de rechercher tous les éclairages qu’il estimera utiles à sa mission.

Il pourra s’appuyer sur les administrations et les établissements publics du Pays, auprès desquels il pourra obtenir tout élément nécessaire à l’exercice de ses missions, mais également solliciter la collaboration d’autres personnes ou entités. Le CRS sera un outil de pilotage de la refondation économique du Pays. Le conseil sera une structure souple et peu coûteuse. Le secrétariat général du gouvernement assurera le secrétariat du conseil des réformes stratégiques, lequel se réunira au moins six fois par an.

Demande de report des championnats du monde de pétanque

Le Conseil des ministres a fait le point sur les championnats du monde de pétanque. A l’unanimité, il a été décidé de demander à la fédération internationale de pétanque de reporter l’événement à l’année prochaine. Une lettre officielle dans ce sens va être envoyée au président de la fédération internationale.

Il a été décidé de ne prendre aucun risque pour la population et le conseil des ministres a été unanime sur le sujet. La Ministre de la Santé a confirmé que le Pays ne disposait pas, à ce jour, des moyens suffisants pour faire face à un tel risque. Naturellement, le système de veille sanitaire de la Polynésie française est actif.

Les dernières informations communiquées par l’OMS (organisation mondiale de la santé) et MSF (Médecins sans frontières) sont plutôt alarmantes, puisqu’il se confirme que l’épidémie n’est plus contrôlée. Il est de la responsabilité du Président et du Gouvernement de préserver la population de tout danger, surtout de dangers de cette nature. Il n’est pas question de céder à une quelconque panique, mais bien de mettre en oeuvre un principe de précaution essentiel face à un risque qui n’est pas minime.

Si la fédération internationale refuse le report de l’événement, celui-ci sera purement et simplement annulé. En tout état de cause, les dédommagements liés à cette annulation seront bien moindre que ceux que le Pays devrait assumer pour faire à un risque épidémiologique de la nature d’Ebola.

Point sur le SMIG

La hausse du coût de la vie pour le mois de juillet a été constatée par l’ISPF (Institut de la Statistique de la Polynésie française) et publiée comme l’Institut doit le faire. Une hausse de 2,29% a été constatée. L’analyse de l’indice fait apparaitre que cette hausse est principalement due à la hausse des billets d’avions internationaux qui auraient augmenté de 25,2%. C’est le constat d’une hausse saisonnière, qui se reproduit chaque année, à pareille période, avec la haute saison.

L’étude indique qu’en dehors des prix du transport aérien international, l’indice diminue de 0,1% en raison de la baisse des prix des produits alimentaires, et donc du panier de la ménagère. Une analyse plus approfondie fait penser qu’il pourrait y avoir une erreur. Le pdg de la compagnie Air Tahiti Nui a fait savoir par communiqué qu’il contestait la hausse indiquée et son mode de calcul. Il lui a été demandé de confirmer cela par un courrier, ce qu’il a fait dès mardi.

Il a donc été demandé à ce qu’il soit procédé à des vérifications. Celles-ci sont en cours. Ce mercredi, le directeur de l’ISPF a convié les responsables des trois compagnies aériennes, Air Tahiti Nui, Air France et Air New Zealand, pour redéfinir les conditions de détermination de l’indice de calcul du transport aérien international. Ils apporteront, si nécessaire, les corrections éventuelles. La confirmation de l’ISPF, qui travaille en toute indépendance, est donc attendue.

Si ces chiffres sont confirmés, un conseil des ministres extraordinaire sera réuni pour les valider et ensuite les publier, et ce afin que la hausse du SMIG puisse être effective sur les salaires de septembre.

Foire agricole du 25 septembre au 5 octobre

Sous l’égide du ministère de l’Agriculture, le service du développement rural (SDR), en partenariat avec la fédération horticole Hei Tini Rau et la chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL), organise la foire agricole sur le site de Motu Ovini (Vaitupa) à Faa’a, du jeudi 25 septembre au dimanche 05 octobre 2014 inclus.
Cette manifestation phare pour le monde agricole, s’inscrit parfaitement dans le cadre de la politique de promotion de la commercialisation des productions locales, en partenariat avec les organisations professionnelles du secteur. Son succès ne se dément pas au fil des années, puisqu’après quasiment 30 ans d’existence, elle draine un nombre toujours plus important de personnes.
Le thème « Ia tupu, ia ‘ua’a, e ia hotu to tatou fenua », « Que germe, que fleurisse, et que fructifie notre pays », sera décliné au travers de 300 stands sur une surface d’exposition de 4 hectares. La transformation des produits agricoles sera mise en avant, avec la mise en place d’un stand de découverte-démonstration des saveurs du fenua, animé par des nouveaux porteurs de projet, des restaurateurs et des diététiciens. D’autres innovations sont au programme de cette édition, avec notamment la mise en place d’une ferme pédagogique, ainsi que la possibilité d’adopter des animaux de compagnie.

Lancement du projet européen « Stratégies territoriales pour l’innovation »

L’innovation étant un des vecteurs de la croissance des pays et territoires d’Outre-mer (PTOM), l’Union européenne a réservé, dans le cadre du 10ème FED régional thématique, une enveloppe d’environ 600 millions Fcfp pour financer un projet d’appui à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques publiques en faveur de l’innovation ainsi qu’au financement de projets pilotes innovants. Une équipe projet de 3 personnes a été recrutée, en avril dernier, par l’Association des Pays et Territoires d’Outre-Mer (OCTA), gestionnaire du projet. La durée du projet est de 4 ans.
L’objectif poursuivi est de contribuer au développement durable des PTOM en les aidant à développer des solutions innovantes pour leur diversification économique et en renforçant ainsi leur compétitivité régionale et mondiale. La participation des PTOM au projet est basée sur le volontariat.
Ainsi, chaque PTOM volontaire pourra:
- d’une part, recevoir un appui méthodologique et une assistance pour élaborer sa propre stratégie d’innovation, assortie d’un plan d’actions et respectant le contexte local et les choix stratégiques de la Polynésie française, tout en bénéficiant d’échanges d’expériences avec les autres PTOM.
- d’autre part, bénéficier éventuellement, d’un financement pour mettre en œuvre un projet pilote, sous réserve d’adoption de sa stratégie territoriale d’innovation .
Pour pouvoir prendre part à ce projet, la Polynésie française doit préalablement se doter:
- D’un « responsable de l’innovation », coordinateur du projet en Polynésie française, nommé par le gouvernement de la Polynésie. Ce responsable aura pour principale mission d’organiser la concertation et les travaux de l’ensemble des ministères, partenaires et acteurs impliqués, afin d’évaluer les opportunités locales d’innovation, de formaliser une stratégie d’innovation et son plan d’actions ;
- D’un « conseil consultatif sur l’innovation », réunissant les acteurs locaux impliqués dans l’innovation (ministères, services, universités, instituts de recherche, PME…). Ce conseil aura pour mission de valider le projet de stratégie territoriale d‘innovation et d’assurer le suivi de sa mise en œuvre.
Dans ce cadre, un « responsable de l’innovation » doit être désigné. Celui-ci coordonnera les travaux pour l’élaboration de la stratégie d’innovation de la Polynésie française et du plan d’actions afférent et assurera l’animation du « conseil consultatif sur l’innovation ».