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Vodafone installe un réseau 4G à Tahiti


PAPEETE, le 9 mars 2017 - Vodafone a annoncé ce matin que son réseau 4G de dernière génération sera lancé dans la grande agglomération urbaine d'ici la fin de l'année. Il offrira des débits 4 fois plus rapides que la technologie 3G, et sera déjà prêt pour les futures évolutions techniques. L'OPT pourrait présenter son propre plan de déploiement la semaine prochaine.

Patrick Moux (vice-président de Vodafone Polynésie) et Thomas Lefebvre-Segard (directeur général), en compagnie de l'équipe de déploiement de Vodafone, mobilisée actuellement sur la 4G.
Patrick Moux (vice-président de Vodafone Polynésie) et Thomas Lefebvre-Segard (directeur général), en compagnie de l'équipe de déploiement de Vodafone, mobilisée actuellement sur la 4G.
En fin d'année, les abonnés Vodafone passant par la grande agglomération verront une différence subtile sur les écrans de leurs smartphones : le logo 3G (ou "H+") sera remplacé par le logo 4G. Car Vodafone a annoncé ce jeudi 9 mars qu'il allait investir entre 500 et 800 millions de francs cfp pour mettre à jour son réseau afin de proposer la 4G, étendre la couverture 3G et se préparer au prochain standard. Vodafone est en train de tester les appareils de trois équipementiers différents et de mettre à jour tout son système technique avant de faire son choix final.

Le calendrier annoncé par Vodafone prévoit un déploiement sur la grande agglomération d'ici la fin de l'année – nos confrères de Tahiti Pacifique précisant même que l'objectif interne est une mise en service en novembre. Le reste de Tahiti sera couvert en 2018.

La grosse nouveauté qu'apportera la 4G tient à la vitesse de la connexion à l'internet mobile. Vodafone promet que ce nouveau réseau sera quatre fois plus rapide que l'actuel. "En parlant de débits pratiques et non théoriques, nos clients 3G actuels ont un débit allant déjà de 8 à 10 Mb/s, que nous mesurons sur nos serveurs. Il est bien plus rapide et plus fiable que le réseau concurrent. Sur le réseau 4G, nos clients seront à 20Mb/s au départ, puis rapidement à 30 Mb/s et éventuellement au-delà" assure Thomas Lefebvre-Segard, directeur général de Vodafone Polynésie.

Le directeur technique de Vodafone, Philippe Wrzecionek, présente à la presse le datacenter de Vodafone. C'est un bunker construit près de la station Shell de la RDO, d'où est contrôlé tout le réseau voix, 3G et maintenant 4G de l'opérateur.
Le directeur technique de Vodafone, Philippe Wrzecionek, présente à la presse le datacenter de Vodafone. C'est un bunker construit près de la station Shell de la RDO, d'où est contrôlé tout le réseau voix, 3G et maintenant 4G de l'opérateur.
Le vice-président de Vodafone Polynésie, Patrick Moux, assure que les efforts de l'entreprise pour déployer la 4G ne ralentiront pas ses investissements dans son réseau 3G. "Au niveau technologique, la 3G a 13 ans mais a connu plusieurs améliorations. On est passé à la 3,5G puis à la 3.75G, le réseau que nous avons installé, qui est le meilleur disponible. Nous allons continuer à le développer et à l'améliorer, d'abord parce que tous les smartphones du marché ne sont pas encore compatibles 4G, et aussi parce que nous voulons continuer à proposer le meilleur réseau à nos abonnés dans toutes les situations."

"NOTRE PARTENARIAT AVEC VODAFONE NOUS PERMET D'AVOIR LES MEILLEURS TECHNOLOGIES DISPONIBLES"

Ces investissements dans la 4G seront également l'occasion pour Vodafone Polynésie de préparer son réseau à l'arrivée de la 5G. Cette technologie est déjà testée aux États-Unis et au Japon, mais ses standards ne sont pas encore définis. "D'abord, avoir un bon réseau 4G est indispensable pour les réseaux 5G. Et les équipements que nous allons installer devront être compatibles avec les futures technologies 5G" note Patrick Moux.

Depuis l'ouverture de son réseau et de sa 11ème boutique à Bora Bora, Vodafone Polynésie emploie 110 salariés. L'entreprise aux capitaux 100% polynésiens a investi 11 milliards dans l'économie locale depuis son ouverture en 2013.
Depuis l'ouverture de son réseau et de sa 11ème boutique à Bora Bora, Vodafone Polynésie emploie 110 salariés. L'entreprise aux capitaux 100% polynésiens a investi 11 milliards dans l'économie locale depuis son ouverture en 2013.
Il souligne que si son entreprise est capable de mettre en concurrence les principaux équipementiers internationaux, c'est grâce à la licence Vodafone : "On entend parfois dire que Vodafone, c'est une entreprise étrangère, que quand les clients payent leurs factures, l'argent repart à Londres ou en Chine, mais c'est entièrement faux. Vodafone est une entreprise avec 100% d'investisseurs locaux, 110 salariés locaux et qui a investi autour de 11 milliards de francs pour créer des infrastructures pour la Polynésie et des services pour la population. Il ne faut pas oublier non plus que grâce à notre arrivée en 2013, les prix ont baissé de 30 à 40%, et que nous sommes toujours les moins chers ! Nous nous appelons Vodafone Polynésie, mais c'est juste une licence qui nous permet d'avoir l'expertise technique du numéro 1 mondial et surtout d'être en position de négocier avec les équipementiers malgré la toute petite taille de notre marché. S'ils nous snobent ou ne nous offrent pas des conditions intéressantes, ils peuvent perdre tout Vodafone et ses 600 milliards de francs d'investissements annuels ! Et pour nous, si notre service client, notre réseau 3G ou même la qualité des appels n'est pas aux standards de Vodafone international, nous aurions des problèmes, c'est contrôlé. C'est comme ça que nous pouvons avoir le meilleur réseau à un prix plus avantageux que l'opérateur concurrent."

L'OPT TESTE LA 4G DEPUIS… 2013

Cette annonce de Vodafone vient couper l'herbe sous le pied de l'OPT, qui teste la 4G sur son réseau depuis 2013 mais n'a toujours pas déployé cette technologie. Quelques allusions des cadres supérieurs du groupe laissent penser que l'annonce du déploiement de ce réseau sera faite lors du Digital Festival Tahiti, qui démarre le 16 mars. Viti a également déployé son propre réseau 4G LTE longtemps avant l'OPT, mais celui-ci est réservé à ses abonnés à l'internet fixe "sans abonnement téléphonique et sans fil".

On voit que l'opérateur historique, dont les équipes sont mobilisées sur le terrain pour installer la fibre optique, sera le dernier à dévoiler ses cartes sur la 4G alors que ses premiers essais de cette technologie ont eu lieu il y a quatre ans.


>> Le chiffre : 60 000, le nombre de clients Vodafone au 1er mars 2017

Tout le matériel nécessaire pour constituer un réseau 4G : des émetteurs de nouvelle génération qui gèrent la 3G, la 4G et sont prêtes pour la 5G ; Des cartes de contrôle pour le datacenter ; un emetteru/récepteur de faisceaux hertziens pour relier les infrastructures Vodafone ("Vu le prix que demandait l'OPT pour nous louer sa fibre, on a remboursé ce réseau hertzien en 18 mois !" assure Patrick Moux)
Tout le matériel nécessaire pour constituer un réseau 4G : des émetteurs de nouvelle génération qui gèrent la 3G, la 4G et sont prêtes pour la 5G ; Des cartes de contrôle pour le datacenter ; un emetteru/récepteur de faisceaux hertziens pour relier les infrastructures Vodafone ("Vu le prix que demandait l'OPT pour nous louer sa fibre, on a remboursé ce réseau hertzien en 18 mois !" assure Patrick Moux)
La 4G multipliera les débits par 4

Vodafone a déjà un réseau 3G de dernière génération (version 3.75), qui offre des débits théoriques de 40 Mb/s. Chez le client final, le débit atteint 8 à 10 Mb/s.

Le futur réseau 4G, lui, dépassera les 100 Mb/s de débit théorique, avec le potentiel d'atteindre le Gb/s dans quelques années ! Selon Thomas Lefebvre-Segard, directeur général de Vodafone Polynésie, dès la fin de l'année les clients couverts par le réseau 4G profiteront en pratique de débits dépassant les 20 Mb/s, avec une montée progressive de ces débits "si les tarifs de gros de Honotua descendent enfin, comme partout ailleurs dans le reste du monde. Aujourd'hui le mégabit nous coûte 50 fois plus cher à Tahiti qu'il ne coûte aux opérateurs en France !"

Le directeur précise que l'ouverture des vannes sur Honotua est le seul facteur qui limite les services potentiels que l'opérateur aimerait proposer à ses clients. Il n'en cite aucun, mais les opérateurs métropolitains tirent aujourd'hui de gros revenus des offres de musique en streaming ou des WebTV… qui consomment beaucoup de données.




Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 9 Mars 2017 à 15:10 | Lu 11656 fois