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Violences en prison : les trois codétenus écopent de huit mois supplémentaires


PAPEETE, le 6 décembre 2016 - Ce mardi, le tribunal correctionnel de Papeete a jugé trois hommes, détenus à Nuutania, accusés d'avoir violenté leur compagnon de cellule.

"Il est juste tombé de l'échelle", affirme l'un des prévenus au président du tribunal. L'homme se défend d'avoir violenté avec deux autres codétenus, leur quatrième compagnon de cellule. A la barre, le gaillard explique que ce dernier se serait fait mal tout seul. Les deux autres prévenus se tiennent près de lui. Eux aussi ne reconnaissent pas les faits.

Un de leur codétenu a déposé plainte contre eux pour violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours. Selon la victime présumée, les violences se sont déroulées dans leur cellule à Nuutania. "Le détenu explique avoir été victime de violences et de brimades dans cette cellule. Il a aussi dit aux enquêteurs avoir été menacé avec un couteau fabriqué de manière artisanale", détaille le président du tribunal. La victime aurait enduré des sévices sexuels mais ces faits n'ont pas été établis durant l'enquête.

Les trois condamnés sont en prison pour avoir commis des viols et agressions sexuelles. Ils purgent des peines allant de sept à 15 ans. "Ce que l'on peut dire c'est que vos dossiers ne plaident pas en votre faveur", note le président.
La victime, elle, a été envoyée à Nuutania pour avoir poursuivi et blessé quelqu'un en marge d'une marche blanche en septembre 2015.

"Il est tombé de l'échelle tout seul"

Pour leur défense, les prévenus expliquent un à un n'avoir jamais touché la victime présumée. "Je n'ai rien fait, je n'ai rien à me reprocher. Il est tombé de l'échelle tout seul", clame l'un d'entre eux. Ces déclarations ne tiennent pas pour le procureur de la République. Le magistrat estime que les blessures de la victime mises en évidence par le certificat médical laissent penser qu'elles ont bien été faites par des individus.

L'avocate des prévenus avance sue les faits révèlent un problème inhérent à la prison. "La violence est au centre de la prison. Il y a plusieurs personnes entassées dans une cellule de même pas 10 mètres carré! La prison a une responsabilité dans ce qu'il se passe à l'intérieur des cellules…" La victime n'étant pas présente à l'audience, l'avocate des prévenus remet en cause ses déclarations.

Reconnus coupables des faits de violences, les trois codétenus ont été condamnés à huit mois d'emprisonnement chacun.

Rédigé par Amelie David le Mardi 6 Décembre 2016 à 16:25 | Lu 4378 fois