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Une modification des zones à risques pour favoriser l’aménagement du Mahana Beach ?


Le projet d'aménagement du Tahiti Mahana Beach prévoit la création d'un remblai de 18 hectares en bordure littorale où seront construits les hôtels. Les concepteurs du projet hawaiien assurent que ce remblai permettra de retrouver la ligne de côte d'avant 1955, avant que des extractions aient lieu à Outumaoro afin de construire l'aéroport de Tahiti Faa'a puis que cette même zone soit en partie remblayée lors de la construction de la RDO. Un littoral qui a beaucoup évolué au cours des dernières décennies.
Le projet d'aménagement du Tahiti Mahana Beach prévoit la création d'un remblai de 18 hectares en bordure littorale où seront construits les hôtels. Les concepteurs du projet hawaiien assurent que ce remblai permettra de retrouver la ligne de côte d'avant 1955, avant que des extractions aient lieu à Outumaoro afin de construire l'aéroport de Tahiti Faa'a puis que cette même zone soit en partie remblayée lors de la construction de la RDO. Un littoral qui a beaucoup évolué au cours des dernières décennies.
PAPEETE, le 25 août 2014. Les élus de l’assemblée de Polynésie française ont adopté ce lundi matin par 38 voix pour (celles de la majorité Tahoeraa) et par 18 voix contre (les groupes d’opposition A Ti’a Porinetia et UPLD), une Loi de Pays qui va permettre de modifier plus simplement que précédemment les PPR (plan de prévention des risques naturels prévisibles) des communes. Ces PPR ont été définis au début des années 2000 et instituent notamment des zones rouges où l’inconstructibilité des terrains est avérée en raison de risques de glissement, d’inondation ou submersion lors des cyclones ou des tsunamis. Toutefois, si les PPR sont établis avec une cartographie précise des zones à risques pour chaque des 48 communes, il n’en est qu’une où cette réglementation s’applique véritablement : Punaauia. La principale commune de la côte Ouest de Tahiti, est en effet la seule à avoir adopté et à mettre en œuvre son PPR depuis une dizaine d’années.

Au cours du débat qui a eu lieu ce lundi matin à l’assemblée, des membres de la majorité Tahoeraa et la seule ministre présente à la séance, Béatrice Chansin (santé, protection sociale et fonction publique), n’ont eu de cesse de réfuter que cette demande d’assouplissement des PPR n’avait aucun lien avec le vaste projet d’aménagement touristique de la zone littorale du Mahana Beach. Dans l’hémicycle territorial, d’autres en ont douté tout aussi vigoureusement. Ainsi, Valentina Cross pour l’UPLD n’a pu s’empêcher de faire le lien avec le «gigantesque projet du Mahana Beach où les risques de tsunamis ou de houle cyclonique sont des difficultés majeures pour cet aménagement». Or, souligne l’élue bleue, la procédure simplifiée de rectification du PPR permet «d’échapper à la procédure d’enquête publique (…) Le conseil des ministres pourrait modifier par arrêté un PPR en passant sous silence des points essentiels (…) Sous couvert de la nécessité de simplifier la procédure de révision des PPR, en fait on se soumet à des enjeux politiques et financiers alors qu’il s’agit de la protection des personnes et des biens».

Du côté d’A Ti’a Porinetia, ce texte a provoqué des réactions similaires en raison de «la portée limitée du texte qui ne concerne en fait que Punaauia et l’actualité de la télénovela, les Feux de Mahana Beach actuellement en tournage» a ironisé Antonio Pérez dénonçant «l’opportunisme» de ce projet. «Ce projet de Loi de Pays ne viserait-il pas une emprise foncière territoriale sur laquelle est prévue le Mahana Beach alors qu’il y a une zone rouge en raison du risque de houle ? La concomitance est pour le moins curieuse. Car un tel zonage contraignant pourrait compromettre le projet». Pour répondre à ces suspicions, Henri Flohr pour le Tahoeraa Huiraatira explique que sur les 48 communes de Polynésie, «seule Punaauia dispose d’un PPR approuvé. Un PPR tellement rigide qu’il empêche le développement économique de Punaauia». Selon lui, la Loi de Pays vise à modifier «le classement d’une zone rouge (interdiction de construire) à une zone bleue (construction autorisée sous certaines conditions) pour lever l’inconstructibilité de certains terrains. Cette loi ne concerne pas le Mahana Beach mais plusieurs projets en attente et notamment celui de la construction de la clinique Cardella». Une déclaration contredite pourtant par les chiffres du dernier recensement de population du Pays où la commune de Punaauia est l’une de celles qui a gagné le plus d’habitants et se positionne désormais au 2e rang des communes les plus peuplées de Polynésie française, juste derrière Faa’a et devant Papeete. La ministre Béatrice Chansin qui n’a pas l’air des plus à l’aise sur ce dossier technique d’aménagement du territoire et de plan de prévention des risques naturels indique aussi «je n’ai pas compris que cette modification était ciblée uniquement sur le Mahana Beach. La volonté est de ne pas pénaliser la seule commune qui a adopté un PPR et qui se retrouve en difficulté sur certains terrains».

Avec une majorité confortable de 38 voix au sein de l’assemblée territoriale, le Tahoeraa Huiraatira n’a eu aucune difficulté à faire approuver le texte. Les deux groupes d’opposition ont voté contre. L’exposé de ce projet a permis toutefois aux maires présents dans l’hémicycle de rappeler les inquiétudes des tavana à s’engager sur l’adoption d’un PPR sur leur commune qui rend inconstructibles de nombreux terrains et engage leurs responsabilités pénales. Les plans de prévention des risques naturels ont été introduits depuis 2001 dans le code de l’aménagement de Polynésie française mais sont loin d’avoir été adoptés par les communes. Les maires rechignent à pénaliser leurs administrés ou à assumer certaines responsabilités, à propos notamment d’écoles ou d’équipements scolaires qui se trouvent précisément dans des zones de risque important de submersion. En clair depuis plus de dix ans, et pour reprendre la formulation d’Antonio Pérez, les tavana polynésiens sont les adeptes de la «politique de l’autruche»…


Pour lire l'intervention complète d'Antonio Pérez, (ATP), CLIQUER ICI

Pour lire l'intervention complète d'Henri Flohr (Tahoeraa), CLIQUER ICI

Gaston Flosse qui présente son projet. Sur ces photos la ligne de côte actuelle et le projet de remblai
Gaston Flosse qui présente son projet. Sur ces photos la ligne de côte actuelle et le projet de remblai

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 25 Août 2014 à 12:32 | Lu 3134 fois
           



Commentaires

1.Posté par MATHIUS le 25/08/2014 13:35 | Alerter
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Depuis l’application du statut d’autonomie interne en Polynésie française, Gaston Flosse et Os-car Temaru détruisent tout développement économique et social possible dans ce pays.
Après la mise en place d’un système politico-social nocif par le gouvernement français pendant les essais nucléaires, Gaston Flosse et Oscar Temaru symbolisent le fléau de la paix sociale des moins de 20 ans ; car, par une aberration morale morbide, ces deux chefs de clans polynésiens confondent démocratie républicaine avec baronnie.
Depuis plus de trente ans, ces deux chefs politiques n’utilisent les subsides de l’État français que pour surpayer une fonction publique dans l’unique but de maintenir leurs pouvoirs sur leur clan respectif.
Chez ces deux humanistes altérés, le cynisme n’a aucune limite, pour exemple : ils accusent la France, (avec justesse), de les avoir laissés faire, (durant leurs mandats aux affaires), sans que le garant de la légalité en Polynésie intervienne sur les actes illégaux, mais ils ne font rien pour que cela change et pour ne pas perdre leurs petits privilèges d’incurie républicaine.

Mais en vérité, l’inconséquence économique de Gaston Flosse et d’Oscar Temaru a pour grave effet de permettre au gouvernement français de ne jamais prendre ses responsabilités en matière économique et sociale pour sortir la Polynésie du système économique social pervers mis en place par la République française sous le général de Gaulle, (de 1962 à1964 pour effectuer les essais nucléaires).
Bien sûr, aujourd’hui les affaires judiciaires, volontairement interminables du président sénateur Gaston Flosse (83 ans), vont finir par lui faire perdre tous ses mandats publics, mais ce dernier deviendra paradoxalement, le premier « parrain » légal d’une collectivité française d’outre-mer.
En réalité, tout cela est possible grâce aux énarques de l’Élysée…
En effet, depuis Mitterrand, je remarque que les énarques de l’Élysée n’ont jamais rien fait pour gêner leurs camarades énarques aux manettes de leur marionnette favorite, Gaston Flosse. Par exemple, les énarques manipulent une décision de justice pour garder les ficelles du pouvoir en Polynésie suite à l’inéligibilité de leur marionnette Gast...

2.Posté par Rio le 25/08/2014 14:07 | Alerter
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"population du payx" :) désolé d'intervenir comme un pou sur cet article au sujet du joujou du vieux du-genou, mais, au sujet de votre feuille de chou (même électronique, un vrai bijou) et sans vous lancer de caillou mais "Péi" (comme le Féi orange...) ne prend point de "x", à moins peut-être d'être apparenté à une perdrix (qui n'est point un hibou)...

3.Posté par Mireille Loubet le 25/08/2014 17:42 | Alerter
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La faute d'orthographe ou de frappe sur le mot Pays, corrigée.... Merci !

4.Posté par simone Grand le 26/08/2014 08:31 | Alerter
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Le risque naturel ne se décrète pas, il est pris en compte
Simone Grand

5.Posté par Gabs le 26/08/2014 21:03 | Alerter
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Le PPR n'a jamais été respecté à Punaauia et le gouvernement s'exempte sur quelque chose qui n'est pas respecté... Trop Top !

Si je comprend bien, en cas de tsunami ou de houles cycloniques, seul le Mahana beach sera épargné parce que le gouvernement en a décidé... Trop Fort les gars !

En tout cas, ça va permettre au propriétaire du terrain derrière Carrefour, également grand patron dans le secteur des hydrocarbures de stocker officiellement ses fûts de carburant......... sans danger ?!

6.Posté par tupai le 27/08/2014 09:50 | Alerter
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encore un qui fait le parallèle Flosse -Temaru, c'est pareil !
Le 1er a dirigé le pays pendant près de 20 ans d’affilée, ce qui aurait dû permettre une politique de développement dans la durée avec des résultats. En réalité, rien.
Dès la fin des essais nucléaires en 96, la question d'un nouveau moteur du développement a été posée par les agences de l'Etat comme l'AFD ou locales comme l'institut de la statistique. La réponse de Flosse a été de créer son mode de scrutin qui devait le rendre imbattable ! Cette triche a été validée par l’état UMP !!!
Le second a travaillé par intermittence dans un contexte d'instabilité de 9 années déclenché par Flosse qui refusait de reconnaître sa défaite en 2004 et rebelotte en 2005. Alors doucement amigo dans tes comparaisons.

7.Posté par Faut pas pousser! le 27/08/2014 11:02 | Alerter
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Tupai, (et pour ton pendant emere qui ne va pas manquer de se manifester) flosse temaru pour moi aussi c kif kif bourricot. Pas besoin de laisser 20 ans temaru au pouvoir pour qu'il démontre son incapacité, différente de celle de Flosse mais tout aussi mortifère. Pour moi qui suis un "bébé flosse temaru" (je n'ai connu qu'eux comme dirigeants...), j'envisage pour nos jeunes un avenir difficile certes (comme pour tous les pays du monde) mais radieux et libéré de ces deux taches!!!

8.Posté par Ninamu le 27/08/2014 13:16 | Alerter
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Bien vu @Gabs ce sera exactement ça
On sait bien qui font les lois, elles sont remaniées au bon vouloir de chaque gouvernement au pouvoir... trop fort, on voit ça vraiment que dans l'administration...

Temaru = Flosse en pire

@matthius
tu as tout dit