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Un maire espagnol met en garde contre les femmes seules dans les ascenseurs


Un maire espagnol met en garde contre les femmes seules dans les ascenseurs
MADRID, 22 août 2014 (AFP) - Faites attention quand vous entrez dans un ascenseur seul avec une femme, elle pourrait "arracher son soutien-gorge" et vous accuser à tort d'agression: ce sont les mots d'un maire espagnol qui a dû présenter vendredi ses excuses, en pleine polémique autour du viol.

"Imaginez que vous entrez dans un ascenseur et qu'il y a une fille qui veut vous nuire, qui entre avec vous, arrache son soutien-gorge et la jupe et sort en criant en disant que vous avez tenté de l'agresser", a déclaré Francisco Javier Leon de la Riva, maire conservateur de Valladolid (centre).

"J'ai certaines réticences à entrer dans un ascenseur" avec une femme seule, a-t-il dit lors d'un entretien diffusé jeudi par la radio Onda Cero.

L'accusant d'"alimenter le spectre des fausses accusations" de viols et de "manquer de respect envers les femmes", la Secrétaire chargée de l'égalité au parti socialiste espagnol (PSOE), Carmen Monton, a affirmé vendredi dans un communiqué que "seules 0,01% des plaintes pour violences machistes sont fausses".

L'association d'aide aux victimes d'agressions sexuelles et de mauvais traitements de Valladolid (Adavasymt) a elle demandé la démission du maire, qu'elle accuse de parler de "manière frivole" du viol.

Francisco Javier Leon de la Riva a présenté ses excuses devant la presse vendredi "à ceux qui ont été offensés", affirmant que ses mots avaient été "mal interprétés".

Ses propos tombent en pleine polémique autour de conseils destinés aux femmes et publiés sur le site du ministère de l'Intérieur espagnol, pour éviter les viols.

Il leur est notamment conseillé de ne pas marcher dans des rues isolées "surtout la nuit", d'"envisager" d'acheter un sifflet pour éloigner les agresseurs et d'"éviter d'entrer dans un ascenseur quand il est occupé par un inconnu". A celles vivant seules, on recommande de "fermer les rideaux la nuit pour éviter les regards indiscrets".

"La réalité dépasse la fiction: (le ministère de) l'Intérieur conseille de fermer les rideaux pour éviter les viols", s'est indigné une responsable du PSOE, Susana Sumelzo, sur Twitter, tandis que Carmen Monton dénonçait "une façon de faire peur, de culpabiliser les femmes et d'éviter les responsabilités".

Face à la polémique, le ministère de l'Intérieur a demandé à la police qui a rédigé cette liste "d'actualiser ses conseils" pour être plus en phase avec "l'époque actuelle", a indiqué à l'AFP un porte-parole, affirmant qu'elle était en ligne "depuis au moins dix ans", soit aussi sous le précédent gouvernement socialiste.

Rédigé par () le Vendredi 22 Août 2014 à 06:10 | Lu 842 fois