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Un "avion-scanner" pour prédire les risques de tsunami


La carte, temporaire, de la côte de Moorea tirée de ces relevés topo-bathymétriques (crédit : Service de l'Urbanisme)
La carte, temporaire, de la côte de Moorea tirée de ces relevés topo-bathymétriques (crédit : Service de l'Urbanisme)
PAPEETE, le 13 juillet 2015 - Le mois dernier, un avion a sillonné les Îles du Vent pour effectuer des relevés très précis de la hauteur des sols et des fonds sous-marins côtiers. Des données qui vont maintenant être analysées très précisément pour modéliser les risques lors des fortes houles ou des tsunamis.

Tout s'est accéléré très vite. La Présidence en parlait en 2012, un appel d'offre a été effectué en 2014 et la société qui en est sortie vainqueur a effectué les relevés du 10 au 30 juin derniers, pour un coût de 55 millions Fcfp. La Polynésie dispose désormais de relevés topo-bathymétriques précis au centimètre près de la côte Nord de Tahiti et de toute la côte de Moorea et de Bora Bora.


L'avion qui effectué les relevés LIDAR (crédit : SHOM)
L'avion qui effectué les relevés LIDAR (crédit : SHOM)
C'est un avion Beechcraft King Air A90 de la société Fugro Lads Corporation qui a effectué ces relevés cartographiques et topographiques avec un LIDAR ("light detection and ranging"). Cette technologie utilise un laser installé sur un avion, qui "scanne" d'une certaine manière le sol et les fonds marins (jusqu'à 40 mètres de profondeur dans notre cas) afin d'en créer une carte en trois dimensions précise au centimètre près.

Le service de l’urbanisme du Pays a donc commandé ces données à Frugo Lads, la société Dynamic Aviation et au Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (le SHOM). Le SHOM est déjà très actif en Polynésie puisque l'Atalante, un navire de la Marine nationale, effectue régulièrement des relevés bathymétriques de nos fonds sous-marins pour lui. Sa dernière mission date d'ailleurs du début de l'année, et ces données permettront d'évaluer le risque tsunami autour de Moruroa…

LES RISQUES DE SUBMERSION DE TAHITI, MOOREA ET BORA BORA

Mais là il s'agit de dangers plus habituels qui nous menacent. Selon le service de l'Urbanisme, "cette opération s'inscrit dans une volonté du Pays de mieux appréhender les risques de submersion marine, qu'il s'agisse des très fortes houles cycloniques voire des tsunamis, ou plus fréquemment des fortes houles de Sud. Le littoral des îles de Bora Bora et Moorea ainsi que la côte Nord de Tahiti ont été retenus en raison de la forte urbanisation et de l'enjeu touristique majeur. La phase de réalisation concrète de l'opération a consisté en des survols en journée des zones à basse altitude (400 m)."

Les relevés atteignent toutes les espérances du Pays. La précision des cartes est déjà supérieure à 95%, et elle augmentera jusqu'à 100%, après trois à quatre mois de travail pour vérifier et croiser les relevés avec d'autres sources topographiques. Une fois vérifiées, ces données seront utilisées dans des modèles informatiques et des super-ordinateurs pour modéliser les effets des fortes houles ou des tsunamis sur les côtes affectées. Des bureaux d'étude devraient en être chargés dès 2016.

Si les résultats sont concluants, les opérations seront étendues à d'autres littoraux de la Polynésie, notamment ceux les moins protégés par les récifs littoraux.

Comment sont effectués ces relevés LIDAR aéroportés.
Comment sont effectués ces relevés LIDAR aéroportés.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 13 Juillet 2015 à 16:47 | Lu 2510 fois
           



Commentaires

1.Posté par Xenos le 14/07/2015 09:06 | Alerter
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Le principal risque en Polynésie, ce n'est pas le risque de tsunami. Les études précédentes et l'histoire l'ont clairement montré.

Le risque principal, c'est celui des glissements de terrains, particulièrement dans les nouveaux lotissements.

Mais ça, ce n'est pas très populaire...

2.Posté par TevaTamahine le 14/07/2015 17:02 | Alerter
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La gestion du risque, c'est un nouveau métier. Effectivement @Xenos le risque de tsunami n'est pas élevé en Polynésie mais c'est un phénomène qui frappe les esprits. Les risques de glissements de terrains comme tu l'indiques sont ignorés, pas très électoraliste de frapper les terrains d'inconstructibilité. Il y a aussi les dépôts de gaz et carburant à Motu Uta dans l'alignement de la piste, là c'est un risque réelle et continue, mais l'inconscience est générale. Un soi-disant protocole dont on ne connait même pas les termes et les contraintes a été signé entre les responsables et l'Etat pour un déplacement dans les prochaines années, celui signé il y a une dizaine d'années n'a jamais été respecté. J'y pense et puis j'oublie.

3.Posté par Le Vieux le 15/07/2015 15:52 | Alerter
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Pour ceux qui suivent rappelez-vous, Giscard et les avions renifleurs. Une escroquerie de plus ....