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Touriste allemand disparu en Polynésie: le procureur exclut la thèse du cannibalisme


Stefan Ramin, le touriste allemand disparu depuis 10 jours
Stefan Ramin, le touriste allemand disparu depuis 10 jours
PAPEETE, 18 octobre 2011 (AFP) - Le procureur de la République de Polynésie française a exclu tout acte d'anthropophagie pour expliquer la mort probable d'un touriste allemand dans l'archipel des Marquises, alors que les recherches se poursuivaient pour retrouver le meurtrier présumé.

Après la découverte de restes humains calcinés qui seraient ceux de Stefan Ramin, disparu depuis le 9 octobre sur l'île de Nuku Hiva, "on peut affirmer que l'hypothèse du cannibalisme ne peut en aucun cas être évoquée au regard des éléments de l'enquête", a déclaré lundi à l'AFP le procureur José Thorel.

Plusieurs médias, notamment en Allemagne, ont évoqué ces derniers l'hypothèse d'un acte d'anthropophagie pour expliquer cette disparition, probablement suivie de mort.

Pour Marie-Noëlle Ottino-Garanger, anthropologue rattachée au CNRS dont les travaux portent essentiellement sur les Marquises, où elle réside, les allégations "assez lamentables" des derniers jours "blessent" la population locale et reflètent les "fantasmes typiques dans l'esprit de certains Européens".

La chercheuse, interrogée par l'AFP, ajoute que les deux derniers sacrifices humains connus dans cet archipel du Nord de la Polynésie française remontent à la fin du XIXe siècle, des cérémonies qui se déroulaient "à des moments particuliers, notamment pour honorer les ancêtres ou faire une demande" aux dieux.

"Mais n'avaient accès à la chair humaine que les personnes de haut rang capables de supporter ce danger qu'était l'absorption du +mana+ - le pouvoir - du sacrifié. Tout était très codifié et limité à un certain nombre de personnes. Ce n'était pas du cannibalisme avec de grosses marmites", souligne Mme Ottino-Garanger.

Depuis le 10 octobre, une vingtaine de gendarmes dépêchés à Nuku Hiva sont à la recherche d'un chasseur de l'île de 31 ans, Henri Arihano Haiti, suspecté du meurtre du touriste. Les recherches sont désormais étendues à l'ensemble de l'île.

Les militaires ont mis au jour mercredi un important brasier à l'intérieur duquel ils ont découvert des restes humains et notamment des fragments de chair, d'os et de dents.

Selon José Thorel, "il y a des éléments qui permettent de (...) penser" qu'il s'agit bien de la dépouille de Stefan Ramin.

Les enquêteurs disposent du dossier médical du quadragénaire et ont donc pu comparer ses empreintes dentaires avec les restes retrouvés dans le foyer. Les données seraient concordantes. Pour avoir confirmation de l'identité de la victime, des échantillons d'ADN ont été envoyés en métropole et les résultats pourraient être connus plus rapidement que prévu, "mardi ou mercredi", selon le parquet de Papeete.

Selon la compagne de Stefan Ramin, Heike Dorsch, son conjoint serait parti en fond de vallée avec Henri Haiti le 9 octobre, au lendemain de leur rencontre. Ce dernier serait revenu vers elle quelques heures plus tard en lui expliquant que son compagnon avait besoin d'être secouru car il s'était blessé. La jeune femme a raconté avoir ensuite suivi le chasseur dans la vallée. L'homme aurait alors tenté de la violer après l'avoir ligotée à un arbre dont elle serait finalement parvenue à se libérer.

Lundi en fin de journée, Henri Haiti n'avait toujours pas été appréhendé. Sans emploi fixe, ce grand sportif qui résidait au domicile de ses parents avait été condamné en 2005 à six mois de prison ferme pour cambriolage mais n'avait pas d'autres antécédents judiciaires.

Le couple Ramin-Dorsch était arrivé il y a peu dans l'archipel des Marquises à bord du "Baju", un catamaran sur lequel ils effectuaient un tour du monde entamé en 2008.

jbc/mad/bfa

French Polynesia denies cannibals ate German tourist

Henri Haiti disparu depuis 10 jours
Henri Haiti disparu depuis 10 jours
PAPEETE, French Polynesia — The chief prosecutor in French Polynesia has denied reports that a cannibal ate a German tourist believed to have been murdered while visiting the island chain.
Prosecutor Jose Thorel said police were hunting for Henri Arihano Haiti, a local guide who is suspected of having killed 40-year-old German Stefan Ramin, but had no evidence to suggest Ramin had been eaten.
Media reports in Germany and elsewhere have suggested that Ramin, who went missing on the island of Nuku Hiva on October 9 and whose charred remains were found last week, was killed, dismembered and eaten while he visited the island with his girlfriend on a round-the-world sailing trip.
"The theory of cannibalism is in no way a part of our investigation," Thorel told AFP.
Ramin reportedly went missing after anchoring his catamaran near the island and heading to the interior with Haiti, a 31-year-old local guide, leaving behind his girlfriend Heike Dorsch, 37.
Haiti reportedly returned to the boat claiming Ramin had been injured and needed assistance. When Dorsch left the boat he allegedly attempted to sexually assault her and tied her to a tree.
Human remains were found in a charred pit on the island last Wednesday and Thorel said teeth found at the scene matched Ramin's dental records. DNA tests were being conducted to confirm the find, he said.
Thorel said police were carrying out a massive manhunt for Haiti, who had previously served six months in prison on a 2005 burglary conviction.
Reports of cannibalism in Polynesia captured the European imagination when the region was first explored by Westerners, but experts say the practice has not been in use for more than a hundred years.

Rédigé par Par Jean-Baptiste CALVAS le Mardi 18 Octobre 2011 à 05:11 | Lu 3608 fois