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Teva i uta : Papeari a rouvert son CJA


PAPEARI, le 26 février 2015 - Fermé en juin 2011 pour de raisons de sécurité, le Centre de Jeunes Adolescents Farepua de Papeari a rouvert ses portes ce jeudi 26 février. Entièrement reconstruit grâce au contrat de Projets sur un terrain communal, l’établissement pourra recevoir jusqu’à 45 jeunes de Teva i uta.

Pour l’équipe pédagogique du CJA ainsi que pour la commune, la reconstruction du centre était devenue un enjeu important comme l’a rappelé le directeur Pascal Lecurieux dans son discours : « Depuis 3 ans, nous avons quitté les lieux. Nous avons été accueillis par d’autres CJA , (…) mais les difficultés liées à l’éloignement et à la cohabitation ont eu raison de nous, puisque nous avons perdu 70% de notre effectif. » Aujourd’hui, 12 élèves sont inscrits mais le directeur reste optimiste et compte bien rétablir l’effectif de départ, soit 45 élèves d’ici les 3 années à venir.

La nouvelle structure qui compte deux ateliers, une salle de classe ainsi que des bureaux administratifs dont un qui servira exclusivement à la Cellule-Emploi de la prison de Papeari, aura coûté 64 722 681 Fcfp. L’Etat et le Pays ont apporté 40 290 050 Fcfp chacun et la commune a financé les 15 247 631 Fcfp restant. En revanche, la construction du local de la cellule-emploi a entièrement été pris en charge par l’APIJ, l’Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice pour un montant de 9 185 000 Fcfp.

Si aujourd’hui, les élèves sont tous des garçons, il est prévu d’accueillir des jeunes filles d’ici peu. Elles pourront suivre une formation en cuisine et en transformation agro-alimentaire, comme c’était le cas auparavant. Ce programme est très important aux yeux de la ministre de l’éducation, Nicole Fareata Sanquer. Celle-ci a précisé à ce sujet : « Ce serait bien qu’à l’instar de ce qui se fait à Raiatea, le CJA de Teva i uta puisse fournir toute la localité en légumes et fruits. ». Cette dernière a également annoncé qu’elle comptait aller plus loin en permettant aux moniteurs-éducateurs des CJA d’être recrutés définitivement puisqu’actuellement, une large partie de ce personnel encadrant se trouve dans une situation précaire. Leur contrat doit être renouvelé chaque année. Enfin, ce CJA de Teva i uta est le 21e établissement de ce type en Polynésie et ils regroupent 660 élèves.

TP

Nicole Fareata Sanquer, ministre de l’éducation : « Je soutiens les CJA de Polynésie . »

A l’image des CETAD, Centres d’Education aux Technologies Appropriées au Développement, les CJA ont spécialement été créés pour la Polynésie française dans l’objectif de permettre à l’adolescent de s’insérer plus facilement dans la vie active, mais également de se valoriser dans son propre environnement naturel et humain. Il est possible d’y entrer dès l’âge de 12 ans. La ministre de l’éducation polynésienne Nicole Fareata Sanquer tient à développer encore plus cette structure.

Tahiti infos : dans votre discours, vous disiez qu’il faut soutenir et promouvoir les CJA, qu’entendiez-vous par là ?

NFS : « Pour promouvoir les CJA, il est vrai qu’il faut déjà régler les problèmes qui sont à l’intérieur de ces structures. Pour l’ouverture de ce CJA de Teva i uta, tous les locaux et les aménagements sont parfaits, ce qui n’est pas le cas de tous.
Le second problème que l’on rencontre au sein de ces CJA, c’est l’instabilité au niveau du personnel. Je prône pour la stabilité et pour cela, il faut organiser des concours afin que les moniteurs de CJA puissent être validés dans leur fonction et non pas d’être dans une situation précaire où ils signent des contrat annuels. »


Tahiti infos : Quel est donc leur statut pour l’instant ?

NFS : « En fait, ce sont des MEP, Moniteurs Educateurs Pédagogiques et qui font partie de la fonction publique territoriale et donc, il y en a qui en font partie et d’autres pour cause d’absence de concours continuent d’être des contractuels. »

Tahiti infos : Selon vous, quel sera l’avenir des CJA ?

NFS : « Depuis ma prise de fonction, j’ai eu l’occasion de m’attaquer au dossier de cette spécificité Polynésienne et je tiens à préciser que les CJA ont toute leur place dans notre circuit scolaire. La semaine dernière, j’étais en visite à Tumara’a (Raiatea) et j’ai eu l’occasion de visiter le CJA de Vaiaau et là, ils ont développé une véritable activité en produisant toute ce qui est fruits et produits divers aux cantines scolaires.

Et donc, ma vision du CJA est très claire : Tout d’abord, les jeunes peuvent, après l’école primaire, aller dans les CJA pour y apprendre un métier manuel. Ensuite, le CJA est aussi une structure que j’aimerai développer pour accueillir des élèves qui sont au collège et qui sont en grande difficulté scolaire. Là, on les met au CJA en stage d’immersion afin que l’on puisse les mettre à niveau. Là, ils découvriront une autre orientation. Ils auront le choix : soit ils reprennent un cursus normal au collège, soit de pouvoir terminer une formation au CJA. Luttons contre le décrochage et essayons d’apporter une solution à tous les élèves et ce n’est pas parcequ’ils ne se sentent pas bien au collège qu’ils doivent sortir de l’éducation. Le CJA propose des formations qui peuvent être des opportunités donc essayons de développer ces structures. »


L’interêt de la formation au CJA ?

Le cursus en CJA permet aux élèves de préparer :

1. Le Certificat de Formation Générale (CFG) :
Les élèves âgés de 16 ans, scolarisés en CJA seront amenés à passer le CFG. Ce diplôme général caractérise le premier niveau de reconnaissance d’études au plan national.

Pour ces élèves, le certificat de formation générale peut constituer un élément de motivation en vue d’une poursuite d’études ; il n’est pas un pré requis pour l’admission en lycée professionnel. Il représente une première étape vers une formation qualifiante sanctionnée par le certificat d’aptitude professionnelle (CAP), ou le certificat d’aptitude professionnelle au développement (CAPD).

2. Le Certificat d’Aptitude Professionnelle au Développement (CAPD)
Le référentiel de compétences pris en compte pour le CAPD délivré en Centre d’Enseignement aux Technologies Appropriées aux Développement (CETAD) est en de nombreux points semblable à celui utilisé au CJA pour préparer actuellement le Certificat de Formation des Jeunes Adolescents (CFJA). On y retrouve les mêmes champs disciplinaires (à l’exception de l’anglais enseigné en CETAD et de quelques éléments du programme de sciences physiques et chimiques).

Le programme de formation en CJA intègre la totalité des contenus dispensés pour l’obtention du CAPD. L’objectif visé est la poursuite d’étude, notamment par une orientation en CETAD pour un CAPD, ou la préparation au CAP et l’obtention d’un Bac Pro en lycée professionnel pour les élèves dont le niveau atteint est compatible.

3. Le Certificat de Formation des Jeunes Adolescents (CFJA)
Le CFJA est un diplôme conçu et délivré par la Polynésie française, pour les élèves les moins en capacité d’envisager un cursus post-CJA en CAPD, CAP ou Bac Pro. Il confirme des compétences en enseignement général et en enseignement professionnel, et est délivré en dernière année de CJA. Il permet aux élèves de s’insérer dans le monde du travail grâce à une attestation de qualification délivrée par la direction de l’enseignement primaire (DEP).

4. Le Diplôme National du Brevet professionnel (DNB)
Le DNB comporte trois séries : collège, technologique et professionnelle. Les élèves de quatrième année, en fonctions de leurs capacités, sont présentés au DNB série professionnelle, en concertation avec la direction des enseignements secondaires.

Rédigé par TP le Jeudi 26 Février 2015 à 16:12 | Lu 1302 fois