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Temaru "s'est trompé d'époque", juge son prédécesseur Tong Sang


Temaru "s'est trompé d'époque", juge son prédécesseur Tong Sang
PARIS, 5 septembre 2011 (AFP) - Le président polynésien indépendantiste Oscar Temaru "s'est trompé d'époque" en parlant de "mettre fin à 170 ans de colonisation" de la France dans cet archipel du Pacifique, a estimé lundi son prédécesseur autonomiste Gaston Tong Sang.

M. Temaru souhaite obtenir le soutien d'une majorité de pays au Forum des îles du Pacifique (6-9 septembre à Auckland) pour demander une réinscription de la Polynésie française à la liste de l'ONU des territoires non autonomes à décoloniser. L'Assemblée polynésienne a voté le 18 août en ce sens, les indépendantistes ayant eu la majorité grâce à des voix d'élus autonomistes.

"Oscar Temaru s'est trompé d'époque, il a un siècle de retard", a dénoncé M. Tong Sang, lors d'une conférence de presse à Paris au siège de l'UMP, parlant de "propos déplacés".

"La Polynésie dispose d'un statut de pays autonome consacré par la Constitution française avec des dirigeants élus et les pleines compétences dans les domaines économiques, sociaux, culturels", a-t-il défendu,"je ne sais pas comment on peut appeler ça une colonisation".

Pour lui, la démarche de M. Temaru relève de "la manoeuvre politicienne pour détourner l'attention et pour ne pas avouer son incapacité à gérer le pays et à le sortir de la crise économique et sociale".

Les élus "fermement opposés" à cette éventuelle réinscription ont écrit au secrétaire général du Forum, lui faisant part de "l'illégitimité" et de la probable "illégalité" de cette résolution.

"Je vois mal le Forum se prononcer dessus, les pays (notamment les petits pays du Pacifique susceptibles de soutenir M. Temaru, ndlr) ont besoin d'être informés", a fait valoir M. Tong Sang, qui fait partie de la délégation française qui se rend en Nouvelle-Zélande avec le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.

L'ancien président polynésien, ainsi que deux autres présidents de groupes autonomistes à l'Assemblée locale, ont déposé fin août un recours devant le tribunal administratif pour faire annuler le vote de cette résolution.

sla/pa/fm

Rédigé par AFP le Lundi 5 Septembre 2011 à 04:55 | Lu 1283 fois