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Sénatoriales : les Grands Electeurs appelés au vote le 28 septembre


PAPEETE, le 1er septembre 2014 - Les élections sénatoriales auront lieu le 28 septembre, et les sièges de nos deux sénateurs vont être remis en jeu. Mais les citoyens lambda n’auront pas à se déplacer : seuls les Grands Électeurs sont convoqués. Le mode d’emploi et les enjeux de cette élection qui réserve peu de surprises.

Les élections sénatoriales passionnent peu, pourtant dans le système institutionnel de la République française, le Sénat partage le pouvoir législatif avec l’Assemblée Nationale, et a donc un rôle important. Mais les citoyens ne sont pas appelés à voter, la campagne a donc du mal à les atteindre.

Les sénateurs sont élus pour 6 ans et la chambre est renouvelée par moitié tous les trois ans. Difficile à suivre, mais une chose est certaine : nos deux sénateurs polynésiens, Gaston Flosse et Richard Tuheiava (qui se présente à sa propre succession sans que l’on connaisse encore sa colistière), sont tous deux arrivés en fin de mandat et voient leurs sièges renouvelés.

Pour les remplacer, ce ne sont pas les citoyens qui voteront, mais les Grands Électeurs. La France en compte 87 534, et la Polynésie 714 répartis entre :
- les députés et sénateurs (5)
- les représentants de l’Assemblée de Polynésie française (57)
- les délégués des conseils municipaux des 116 sections électorales (652)

À noter, Édouard Fritch est à la fois député et représentant, le total des Grands Électeurs s’établit du coup à 713 cette année. Ils ont tous l’obligation légale de voter, ou ils risquent une amende de 12 000 Fcfp.

L’élection en pratique

L’élection se déroulera par un scrutin majoritaire à deux tours. Les deux votes se dérouleront le 28 septembre au lycée Gauguin : le premier tour le matin avant 11h, et le second entre 15h30 et 17h30. Chaque candidat et son suppléant (ils ne peuvent pas être du même sexe) devront se déclarer auprès des services du Haut-commissariat entre le lundi 8 septembre et le vendredi 12 septembre prochain.


Il est possible pour un parti de présenter une liste, et donc d’avoir un bulletin de vote avec les deux colistiers et leurs suppléants. C’est probablement ce que fera le Tahoeraa avec Teura Iriti et Vincent Dubois (plus leurs deux suppléants). D’autres, comme Jacky Brillant pour Heuira-Les Verts, iront seul. Les Grands Électeurs pourront ensuite panacher leur choix en rayant les noms indésirables de leur bulletin.

Favoris : le Tahoeraa à Tahiti et l’UMP en France

Dans nos îles, le Tahoeraa est bien placé pour l’emporter grâce à son contrôle de l’Assemblée et à sa victoire aux dernières municipales. L’élection de Cyril Tetuanui pour diriger le SPCPF est un signe de la domination du parti orange.

Au niveau national, c’est une victoire de la droite qui est attendue, suite au raz-de-marée de l’UMP et du FN aux municipales de mars, bien que des changements dans le mode de scrutin et les divisions à droite pourraient provoquer quelques surprises. Le Sénat n’était passé à gauche qu’en 2011, pour la première fois depuis le début de la Vème République.

Des sénateurs sortants peu présents dans l’hémicycle

Comme beaucoup de députés et sénateurs venant de l’Outre-mer, nos deux sénateurs étaient globalement absents du Sénat. Selon le site Nossenateurs.fr, qui recense l’activité parlementaire de nos élus sur les 12 derniers mois, Richard Tuheiava est classé dans les 100 pires sénateurs de la République en ce qui concerne les présences et interventions à l’hémicycle et en commission. Par contre, avec trois propositions de loi déposées juste l’année dernière, il se retrouve dans le peloton de tête.

De son côté, Gaston Flosse est tout simplement à 0 dans tous les indicateurs suivis par le site : ces 12 derniers mois, il n’a pas mis les pieds au palais du Luxembourg. La dernière activité recensée du sénateur Flosse est une question écrite en avril 2009 posée au secrétaire d'État chargé de l'outre-mer à propos du statut de la Polynésie.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 1 Septembre 2014 à 16:58 | Lu 1305 fois
           



Commentaires

1.Posté par Kaddour le 02/09/2014 11:03 | Alerter
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Et ces gens se prétendent "représentants du Peuple" !!!
Présents ou pas à la chambre, les indemnités (plus que confortables !!) tombent dans leur poches régulièrement... Les héritiers directs des privilèges que la nuit du 4 Août avaient tentée de supprimer, se portent bien ! Une belle maison de retraite pour vieux politiciens !
Le sénat digne représentant de la royauté !!! Quand on sait , en plus, le peu de pouvoir de cette chambre !!! Le grand scandale de la République !!!

2.Posté par emere cunning le 03/09/2014 07:23 | Alerter
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Ô surprise hier soir à la télé, on dirait que ni Tevaro ni personne ne veut aller « au casse-pipe » à ATP. Leur bonne essscuse, les condamnations non exécutées (à leur doigt et œil) de Gaston Flosse, Président du Pays ET du Taho’eraa. En vérité, je vous le dis, une seule chose les intéresse, le pouvoir et « allez dégage, que je m’y mette » (devenu le dicton du siècle en tout et partout, c'est à craindre). Et Polynésie 1ère de révéler qu’ils rêvent en douce d’une « alliance » et de ministres dans le gouvernement d’Edouard Fritch, plus influençable, si celui ci venait à prendre les commandes du Pays. Autant dire que « c’est pour mieux te manger, mon enfant » (comme disait l’autre loup). C’est qu’on a tous vu à l’œuvre le Tevaro avec Rony, GTS, et même E Fritch dont il a tenté de marchander la place aux dernières Territoriales. Et rebelote les opportunistes revanchards (à friser la haine), c’est parti pour une « alliance constructive » ! Faites-moi pas rire.
La meilleure, Nicole Bouteau n’avait qu’une chos' à déclarer, ATP ne s’alliera pas avec les… bleus ! La pauvre, elle aurait enfin compris qu’il y a des trahisons que la population ne pardonne pas, pour ne pas dire jamais vu le chaos laissé par les indépendantistes que l’autonomiste qu’elle disait être n’a pas hésité à rallier en 2004 !