Robert Jacquet, le douanier qui a trouvé les deux penu avec Tamara Maric, du bureau archéologie du service de la culture et du patrimoine qui a procédé à leur authetification.
FAA’A, jeudi 25 octobre 2012. C’est une saisie historique que les douaniers de la brigade de Faa’a ont réalisé le 14 juillet dernier, dans les bagages d’un passager américain qui quittait le territoire, à destination de Hawaï. Historique au sens littéral du terme, puisqu’il s’agit de deux penu. Ces pilons, en basalte, qui datent de la période pré-européenne (18e siècle et précédents) sont des objets issus de l’archéologie polynésienne. En ce sens, ils sont interdits d’exportation sans autorisation, depuis un arrêté du 10 janvier 1962, car ils font partie du patrimoine local.
C’est la première fois que les services des douanes en Polynésie font ce type de saisie. Une coopération avec le service de la culture et du patrimoine a été immédiatement mise en place après la découverte des deux objets, afin de vérifier leur authenticité et les textes réglementant leur interdiction d’exportation. Pour sortir ces objets du territoire, il faut effectivement présenter une autorisation du gouvernement. «Les objets de fabrication ancienne ou portant des inscriptions ou traces quelconques intéressant la culture pré-historique polynésienne ne peuvent être exportés sans une autorisation du chef du territoire» précise l’arrêté de 1962. Dans la liste énonciative des objets visés par cet arrêté figure en tête de liste, les pilons.
C’est grâce à la perspicacité d’un douanier polynésien que ces deux objets ont pu être saisis, car les penu sont des objets bien connus de la culture polynésienne. Ce passager américain, amateur d’antiquités et d’œuvres d’art, auteur d’ouvrages dans le domaine de l’archéologie est ciblé par les agents du contrôle. Il effectuait au mois de juillet dernier un court séjour. Après la découverte des deux penu dans ses bagages, il a déclaré les avoir acheté à un particulier, a priori à Moorea. Aucune facture, aucun document n’attestait de cette transaction, et la valeur marchande de ces objets reste inconnue.
Tamara Maric, du bureau d’archéologie a procédé à une expertise de ces deux penu en les comparant notamment avec d’autres pilons polynésiens. L’un est un penu de type classique de Tahiti, l’autre de type Maupiti. «L’un des deux pilons est encore recouvert de terre charbonneuse, il a pu être trouvé à côté d’un four ou un foyer, mais on ne peut pas savoir s’il la découverte de cet objet était fortuite ou provenant de fouilles illégales. On sait en revanche qu’il existe un marché pour l’art océanien qui a connu une montée des prix très importante. Il y a certainement des acquéreurs potentiels pour ces objets». L’ouverture en juin 2006, et le succès à Paris du musée du quai Branly témoigne de cet engouement mondial pour les arts et civilisations non occidentales.
On peut imaginer que ce voyageur, amateur d’art était déjà venu sur le territoire précédemment. Ces vérifications font toujours l’objet de correspondance entre les douanes de Polynésie et ce ressortissant américain. Ce dernier ayant accepté l’abandon des objets saisis à la douane, l’affaire s’arrêtera probablement là. Les deux penu saisis sont donc officiellement désormais la propriété des douanes de la Polynésie française «qui aura à cœur de rendre ces objets à la Polynésie» précisait le chargé de communication des douanes de Polynésie, Marc Jannier. Aucune décision n’a été prise pour l’instant, mais vraisemblablement les deux penu seront remis prochainement au Musée de Tahiti. Les douanes sont essentiellement connues pour leur mission fiscale à l'importation, beaucoup moins pour la défense du patrimoine culturel avec des contrôles à l'exportation. Les voyageurs mal intentionnés sont désormais prévenus.
C’est la première fois que les services des douanes en Polynésie font ce type de saisie. Une coopération avec le service de la culture et du patrimoine a été immédiatement mise en place après la découverte des deux objets, afin de vérifier leur authenticité et les textes réglementant leur interdiction d’exportation. Pour sortir ces objets du territoire, il faut effectivement présenter une autorisation du gouvernement. «Les objets de fabrication ancienne ou portant des inscriptions ou traces quelconques intéressant la culture pré-historique polynésienne ne peuvent être exportés sans une autorisation du chef du territoire» précise l’arrêté de 1962. Dans la liste énonciative des objets visés par cet arrêté figure en tête de liste, les pilons.
C’est grâce à la perspicacité d’un douanier polynésien que ces deux objets ont pu être saisis, car les penu sont des objets bien connus de la culture polynésienne. Ce passager américain, amateur d’antiquités et d’œuvres d’art, auteur d’ouvrages dans le domaine de l’archéologie est ciblé par les agents du contrôle. Il effectuait au mois de juillet dernier un court séjour. Après la découverte des deux penu dans ses bagages, il a déclaré les avoir acheté à un particulier, a priori à Moorea. Aucune facture, aucun document n’attestait de cette transaction, et la valeur marchande de ces objets reste inconnue.
Tamara Maric, du bureau d’archéologie a procédé à une expertise de ces deux penu en les comparant notamment avec d’autres pilons polynésiens. L’un est un penu de type classique de Tahiti, l’autre de type Maupiti. «L’un des deux pilons est encore recouvert de terre charbonneuse, il a pu être trouvé à côté d’un four ou un foyer, mais on ne peut pas savoir s’il la découverte de cet objet était fortuite ou provenant de fouilles illégales. On sait en revanche qu’il existe un marché pour l’art océanien qui a connu une montée des prix très importante. Il y a certainement des acquéreurs potentiels pour ces objets». L’ouverture en juin 2006, et le succès à Paris du musée du quai Branly témoigne de cet engouement mondial pour les arts et civilisations non occidentales.
On peut imaginer que ce voyageur, amateur d’art était déjà venu sur le territoire précédemment. Ces vérifications font toujours l’objet de correspondance entre les douanes de Polynésie et ce ressortissant américain. Ce dernier ayant accepté l’abandon des objets saisis à la douane, l’affaire s’arrêtera probablement là. Les deux penu saisis sont donc officiellement désormais la propriété des douanes de la Polynésie française «qui aura à cœur de rendre ces objets à la Polynésie» précisait le chargé de communication des douanes de Polynésie, Marc Jannier. Aucune décision n’a été prise pour l’instant, mais vraisemblablement les deux penu seront remis prochainement au Musée de Tahiti. Les douanes sont essentiellement connues pour leur mission fiscale à l'importation, beaucoup moins pour la défense du patrimoine culturel avec des contrôles à l'exportation. Les voyageurs mal intentionnés sont désormais prévenus.
Lors de la conférence de presse ce jeudi après-midi à l'aéroport de Faa'a.
Les deux penu saisis. L'un a visiblement séjourné longtemps en mer.
