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Saisie historique de plantes interdites à l'importation


3500 plantes dont une grande majorité interdite à l'importation sur le territoire ont été saisies la semaine dernière à Tahiti-Faa'a.
3500 plantes dont une grande majorité interdite à l'importation sur le territoire ont été saisies la semaine dernière à Tahiti-Faa'a.
PAPEETE, le 10 avril 2017 - Les douanes et le service phytosanitaire de la direction de l'environnement ont saisis, la semaine dernière, 3500 plantes dont une grande majorité était interdite à l'importation sur le territoire ou non déclarée. Une enquête administrative est ouverte.

Lundi 3 avril, à Tahiti-Faa’a, les douanes et le département de la protection des végétaux ont fait une saisie record de plantes illégalement importées sur le territoire. Le service des douanes procédaient à un contrôle de routine sur 24 colis déclarés pour une somme de 200 000 francs. Or, après vérifications, les contrôleurs ont qu'il y avait environ 3500 plantes dans ces colis et que la déclaration était vraisemblablement erronée. Le département de la protection des végétaux et le service phytosanitaire ont immédiatement été alerté. Une vérification des plantes a été effectuée. A l'issu de ce contrôle, le département phytosanitaire a constaté que sur 3500 plants (environ 500 kilos) 3000 étaient en infractions, soit parce qu'ils ne figuraient pas sur la liste du permis d'importation, soit parce que ces plantes étaient purement et simplement interdites à l'importation sur le territoire.

Suite à cette découverte, une enquête administrative a été ouverte par le service des douanes tandis que la direction de l'agriculture a déposé une plainte au parquet. Contacté sur le sujet, le service des douanes a refusé de répondre à nos questions, "une enquête est en cours, tous les acteurs n'ont pas encore été entendus, nous ne communiquerons donc pas sur cette affaire". Les plantes quant à elles ont été détruites pour des questions de sécurité phytosanitaire. "L'incinération a duré cinq jours parce que la capacité de destruction de notre incinérateur est de 100 kilos à peu près par jour", révèle Djeen Cheou, ingénieur phytosanitaire au département de la protection des végétaux.

Djeen Cheou, ingénieur phytosanitaire au département de la protection des végétaux.
Djeen Cheou, ingénieur phytosanitaire au département de la protection des végétaux.
Vendredi, en début d'après-midi, le ministère de l'Environnement a posté sur les réseaux sociaux une publication annonçant cette saisie, "plus de 3000 plants interdits à l’importation (orchidées, oiseaux de paradis, anthuriums, gingembre, palmiers, citrus …) ont été saisis par les agents de la direction régionale des douanes et les contrôleurs phytosanitaires du département de la protection des végétaux du service du développement rural. Ces plantes peuvent être porteuses de maladies graves comme le Banana Bunchy Top Virus ou des maladies sur les citrons et mettre en danger la production agricole de notre fenua".

Selon Djeen Cheou, "ces plantes provenaient de métropole, probablement de Rungis (région parisienne, ndlr). Elles étaient destinées aux horticulteurs. Les deux personnes qui ont introduit les plantes sont horticulteurs. C'était très probablement une commande groupée. Ces gens savent très bien qu'il y a une législation".

"Le message que nous souhaitons rappeler est que les usagers doivent respecter la réglementation parce que ces importations sauvages entraînent des conséquences graves pour l'avenir de l'horticulture en Polynésie française. Il faut être conscient qu'il y a beaucoup de maladies bactériennes et virales qui n'existent pas en Polynésie. Soit nous continuons à frauder et à introduire sciemment des maladies en mettant en danger notre faune et notre flore soit nous faisons preuve de civisme et nous respectons la réglementation qui est là pour nous protéger des menaces et maladies extérieures", conclut l'ingénieur phytosanitaire.

Suite à cette saisie, les services des douanes et phytosanitaires vont accentuer les contrôles pour éviter que de nouvelles importations sauvages ne pénètrent sur le territoire.

Maurice Wong, responsable du département de la recherche agronomique au service du Développement rural
Maurice Wong, responsable du département de la recherche agronomique au service du Développement rural
Banana Bunchy Top Virus : "C’est par la population qu’il est entré sur le territoire ; c’est à la population de se responsabiliser"

Dans une interview concernant le Banana Bunchy Top Virus, datant du 13 mars 2017, Maurice Wong, responsable du département de la recherche agronomique au service du Développement rural s'agaçait de l'attitude de certains polynésiens qui font rentrer des plantes illégalement sur le territoire et de ce fait des maladies et insectes qui mettent en danger la faune et la flore du Pays.
Le service du développement rural lance un appel à la surveillance de certaines plantes : les musacées (bananes, fe'i), les zingibéracées ('ōpuhi, torche, curcuma, gingembre…), les aracées (taro, 'ape, taruā…), les commelinacées (misère), les heliconia (oiseaux du paradis), les cannacées (canna). Cet appel n’est pas anodin, et il concerne tout le monde. C’est un acte citoyen pour sauver nos produits de consommation quotidiens. Les bananes, le gingembre et le taro sont des aliments à la base de l’alimentation de nombreux Polynésiens, si nous venions à ne plus en produire assez, ce serait dramatique. Cette maladie atteint tout le monde, pas que les producteurs, mais aussi les jardins privés.
Par ailleurs, cela ne s’arrête pas là, il y a des bananiers et des 'ōpuhi partout en Polynésie, s’ils venaient à disparaître, cela impacterait fortement nos paysages.
Ce virus concerne tout le monde. C’est la population qui l'a fait entrer sur le territoire comme d'autres maladies. Aujourd'hui, c’est à la population de se responsabiliser et de surveiller à ce qu’il n’arrive pas chez eux ou à ce qu’il arrête de se propager.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Lundi 10 Avril 2017 à 14:08 | Lu 11913 fois
           



Commentaires

1.Posté par Paroa le 10/04/2017 18:45 | Alerter
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3 000 000f d'amende ce n'est pas énorme pour ces importateurs. faudrait les condamner à éradiquer l'escargot sur l'île de Rimatara, et la fourmi de feu sur l'île de Rurutu. on peut parier qu'il n'y aura plus de fraude. ils ont été chopés cette fois ci, combien de fois ils auraient réussis à faire passer leur marchandises. pas de cadeau bande de pourritures.

2.Posté par Diké le 10/04/2017 22:20 | Alerter
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LAMENTABLE. de la part de professionnels en plus, parfaitement au courant des obligations à respecter pour que Tahiti reste un paradis... qu'il n'est déjà plus à cause de la cupidité, de la connerie de quelques uns. La pettite fourmi de feu envahit tout désormais et va devenir un fléau..... On essaie de lancer une filière apicole parce que la Polynésie est encore indemne du Varroa, des milliers d'emplois possibles sont en jeu... et demain une espèce de salopard va introduire des abeilles avec le parasite varroa qui détruit les colonies d'abeilles partout sur la planète, et ce sera fichu pour nous. Mais qu'est-ce que les hommes ont dans la cervelle? Dans tous les cas, il y a un toujours un petit pourcentage de la population qui ne veut pas comprendre l'intérêt général des lois et réglements mis en place pour protéger la Société. Pour ceux là il faut des sanctions magistrales et que cela se sache. Je veux les voir au pilori place Tarahoi. Le prochain on lui coupe les mains. Comportez vous comme au "moyen-age" on vous traitera comme au" Moyen-age".

3.Posté par DB le 10/04/2017 22:54 (depuis mobile) | Alerter
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C''est un sujet de securite nationale quasiment pour nous et la.loi doit prevoir de la.prison et des amendes pour les fraudeurs. certaines lois sont abusives comme celle qui interdit les jeux mais ici c''est legitime.

4.Posté par tariparau le 11/04/2017 06:04 | Alerter
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Il ne faut quand même pas exagérer. Il n'y a pas beaucoup d'entrée possible sur le territoire, ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre de ramener des plantes interdites.
Alors arrêter de faire peur à la population par cette mise en garde. Les fraudeurs sont toujours les mêmes et sont connus car important souvent des plantes. Arrêtez les et punissez. Point.
A-t-on puni celui qui a introduit la fourni de feu?

5.Posté par Jean pierre Beaulieu le 11/04/2017 09:17 | Alerter
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En Tahitien aux infos, ils ont cité des noms et sachant de qui elles sont les épouses, je comprend bien que le journal n'ait pas envie de se mouiller.
Ce qui est malheureux, c'est que ce sont bien souvent des gens bien placés, qui ont des passes droit, heureusement qu'il y a encore des fonctionnaires honnêtes.

6.Posté par Mordicus le 11/04/2017 09:29 | Alerter
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Comment on peut être une ordure et un con à ce point !!?? Y'a pas assez de belles plantes ici ?
De la prison ferme et l'interdiction d’exercer, c'est ce qu'ils méritent ! Quand on voit toutes les pestes qui défigurent nos montagnes, le miconia, le falcata, ces fougères piquantes qu'on voit maintenant partout, la fourmi de feu...
Publiez les noms, que ces salopards aient la honte sur 3 générations !

7.Posté par teva le 11/04/2017 12:25 | Alerter
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En 2016 on a decouvert un insecte qui menasse no gingembres, oiseaux de paradis et nos bananes...et ca s attaque au Taro aussi!!!! on peut perdre 70% de nos plantions a cause de ces gens!!!!! Grooosse amande...un example...

8.Posté par Le Vieux le 11/04/2017 12:29 | Alerter
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Il serait bien de vérifier leurs importations des dix dernières années. C'est très facile a effectuer si l'on s'en donne la peine.. Demander une fermeture administrative de leur magasin, un mois par fleur illégales importées. La cupidité de ses gens n'a plus de limites. Oui lorsque l'on sait qui ils sont, leurs noms circulent sur les réseaux. Des plantes venimeuses, voila ce qu'elles sont, laides et venimeuses. ,