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Retard du versement du FIP, inquiétudes autour de la situation financière du Pays


Retard du versement du FIP, inquiétudes autour de la situation financière du Pays
Elles s’amplifient depuis les déclarations catastrophistes d’Oscar Temaru, qui annonçait récemment que le pays ne pourrait plus payer ses fonctionnaires. Les inquiétudes autour de la situation financière du Pays se font de plus en plus vives au sein de la classe politique. Elles ont été l’objet de longs échanges à l’assemblée de Polynésie française mardi. La situation du FIP (fonds intercommunal de péréquation), auquel le pays n’a pas versé sa quote-part depuis trois mois maintenant, préoccupe principalement l’opposition.
« Nous sommes donc en retard de 90 jours maintenant » a rappelé Jean-Christophe Bouissou mardi matin ». Le statut prévoit que 17% des recettes fiscales soient versées aux communes. Or ces recettes sont en baisse cette année encore : de 10% environ, soit 8 milliards. « Il faut que le gouvernement joue cartes sur table et nous dise précisément quelle est la situation de trésorerie, et quelles recettes sont attendues. En tout cas, on peut dire que le gouvernement œuvre dans une grande opacité, nous n’avons pas de réponses claires » s’inquiète Jean-Christophe Bouissou.
« Nous aurons versé les 12 milliards dus annuellement aux communes d’ici le 31 décembre » s’engage de côté Antony Géros. Pour compenser la baisse des recettes fiscales, et trouver cet argent, le Pays entend réduire ses dépenses. C’est ce qu’explique le ministre de l’économie Pierre Frébault : « il est sûr que les recettes sont à la baisse, donc il m’appartient de revoir également à la baisse les dépenses. Le paiement des fonctionnaires, et le remboursement de la dette seront prioritaires. Pour le reste, on redéfinit les priorités ». A la question : « pourrez-vous payer les fonctionnaires jusqu’à la fin de l’année », le ministre n’a pas souhaité répondre.


Retard du versement du FIP, inquiétudes autour de la situation financière du Pays
Et les réponses apportées ce mardi matin par le gouvernement ne satisfont pas les tavana présents dans l’hémicycle. Philip Schyle, représentant non-inscrit, fait part de son inquiétude. « On commence à envisager de poser un recours contre le pays pour lui réclamer le remboursement de la quote-part qu’il n’aura pas versé. La question est posée, nous sommes encore dans une phase de rencontres à l’amiable pour trouver une solution acceptable pour tous » explique le maire de Arue.
Si les réserves de sa ville seront suffisantes pour payer les agents communaux, il n’en va pas de même partout. « C’est très variable d’une commune à l’autre » confie P. Schyle. « A partir de ce maintenant, c’est la trésorerie de chaque commune qui va prendre le relais. J’ai eu quelques échos de communes prises à la gorge. Je sais que les maires sont en train de faire leurs calculs, et que certains devront faire des choix, voire ne pas payer les fournisseurs ce qui serait catastrophiques. Certains pensent aussi réduire les salaires de leurs agents, en diminuant le temps de travail » s’alarme le maire de Arue.

Rédigé par FK le Mardi 25 Octobre 2011 à 18:32 | Lu 1216 fois