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Rencontre avec les fédérations d’associations de protection de l’environnement


Rencontre avec les fédérations d’associations de protection de l’environnement
Le ministre de l’environnement, de l’énergie et des Mines Jacky Bryant a reçu les deux principales fédérations d’association de protection de l’environnement, le comité No To’u Fenua et la F.A.P.E. Les discussions se sont déroulées dans un climat de grande convivialité et de grande franchise. Elles ont été le moyen pour le ministre d’exprimer ses choix et ses orientations en matière de protection de l’environnement.

Renforcer les sanctions et simplifier les procédures

Les associations sont inquiètes de la lenteur avec laquelle les comportements évoluent. Effectivement, la préservation de notre environnement passe avant tout par des changements radicaux de comportements. Ces changements ne pourront être obtenus que par des programmes de sensibilisation et des sanctions fortes et immédiates. C’est la raison pour laquelle, priorité est donnée à l’analyse des textes existant et à la formulation de sanctions fortes dans un processus simplifié. Au même titre qu’un délit routier est sanctionné par une contravention immédiate voire par un retrait de permis, les comportements polluants doivent être sanctionnés de la même manière : lourdement, immédiatement, sans forcément devoir passer par le biais d‘un procureur.


La gestion des déchets, une compétence communale depuis 2004

Le transfert de compétences réalisé en 2004 par le biais de la loi organique, rend les communes aujourd’hui responsables de la gestion des déchets. Le ministre a souhaité rappeler que le pays doit jouer un rôle accompagnateur dans cette phase de transition et qu’il continuera à jouer ce rôle dans les prochaines années. Mais cet accompagnement aura une fin et la participation du pays à la gestion des déchets sera donc dégressive. La SEP, principalement détenue aujourd’hui par le Pays, devra logiquement ouvrir son capital et sa gestion aux communes. Cela permettra aux maires de participer activement à une gestion coordonnée du traitement des déchets. La mutualisation de leurs moyens réduira le coût collectif à son niveau le plus bas possible. Cet élargissement du directoire de la SEP aux communes devrait se faire rapidement, sa faisabilité étant déjà à l’étude.

Protection des vallées

Le développement hydroélectrique et la destruction des vallées qu’il provoque sont également au cœur des préoccupations des associations. Le ministre a été très clair sur ce sujet : sous sa mandature, aucun nouveau projet hydroélectrique ne verra le jour, annonce en a déjà été faite à l’EDT. Aucune évaluation économique et sociale n’a été réalisée sur ce que représente la destruction d’une vallée. Les porteurs de projets se focalisent uniquement sur une notion de rentabilité et ils ne mettent jamais dans la balance la perte liée à la destruction de la biodiversité, à l’expropriation, à l’atteinte portée aux nappes phréatiques et à l’irréversibilité de la destruction. Les technologies évoluent très vite et de nouveaux processus de production électrique voient le jour, peut-être moins « comptablement rentables » que l’hydroélectricité, mais avant tout plus respectueux de l’environnement.

Nucléaire

Le 2 juillet doit devenir une date de référence, un jour de mémoire. Il faut accepter l’idée qu’il y a eu un avant et un après 2 juillet dans le monde polynésien. Les essais nucléaires ont bouleversé la société polynésienne. Les problèmes actuels identitaires, sociaux, et dans une certaine mesure économiques trouvent leur origine dans le CEP. Faire du 2 juillet une date de mémoire, c’est encourager l’émergence de la vérité sur toute cette période. C’est encourager les écoles à réfléchir sur les conséquences des essais nucléaires dans leur globalité. C’est refuser l’angle idyllique de l’essor économique dont on voit aujourd’hui toute la fragilité et le caractère illusoire… C’est peut-être aussi amorcer une autre forme de relation avec l’Etat et la restauration d’une vérité historique et non plus politique.

Journée(s) de l’environnement

Les associations de protection de l’environnement ont également questionné le ministre sur les événements prévus pour le 5 juin prochain, journée mondiale de l’environnement. Le ministre a souhaité rappeler que le choix du 5 juin est calé sur le cycle naturel de l’hémisphère nord. Le cycle polynésien de la nature est calé sur la période de Matari’i i Ni’a qui marque l’entrée dans l’abondance dans l’hémisphère sud. Le programme du 5 juin est en cours d’élaboration et il sera rapidement communiqué aux associations.

Rédigé par communiqué mu Ministère de l'environnement le Lundi 2 Mai 2011 à 16:46 | Lu 719 fois