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Réforme de la PSG : le gouvernement cherche le soutien orange


Luc Tapeta, chargé de la réforme de la PSG en discussions avec Regis Chang, directeur de la CPS et Marcel Tuihani, président de l'Assemblée, mardi en marge du comité de majorité, à la Présidence
Luc Tapeta, chargé de la réforme de la PSG en discussions avec Regis Chang, directeur de la CPS et Marcel Tuihani, président de l'Assemblée, mardi en marge du comité de majorité, à la Présidence
PAPEETE, 27 janvier 2015 - Un comité de majorité a rassemblé mardi les élus Tahoera’a de l’Assemblée et quatre des cinq parlementaires à la Présidence. Edouard Fritch tente de s’assurer du soutien de sa majorité politique dans la perspective de la nécessaire réforme du système de la Protection sociale généralisée.

Le président Fritch a profité de la présentation des vœux à la majorité pour rendre compte aux élus orange des problématiques du système de santé polynésien dont une série de réformes présentées comme "impopulaires" doit être soumise à l’examen de l’Assemblée dès juin 2015.

Plusieurs réunions tripartites avec les partenaires sociaux, représentants des employeurs et des salariés, est programmée durant le mois de février pour présenter la nécessité de ce changement et rallier l'adhésion. La tâche ne sera pas aisée. Deux grands chantiers doivent déboucher sur un consensus avec les représentants des salariés et du patronat. Sur le front de l’emploi, le gouvernement entend mettre en œuvre la réforme du droit du travail polynésien avant la fin du premier semestre. Et sur le volet social, le grand chantier de l’exécutif sera en 2015 celui de la PSG 2, la réforme du système de santé et de retraites polynésien, et sa batterie de mesures difficiles, qui devra être mise en œuvre en concertation.

Dans ce contexte, le gouvernement ne peut négliger la recherche d’une unité sans faille de sa majorité. La présentation de la problématique du système de santé et de retraites polynésien a été faite par Luc Tapeta, pendant près de trois heures aux élus, mardi matin à la Présidence. Les 38 représentants Tahoera'a étaient conviés, ainsi que les cinq parlementaires. Dans l'après-midi, un point a été fait sur les conditions du retour de l'Etat au financement du RST, liées à la réforme du système de santé. Un point sur la tranche 2015-2020 du Contrat de projets Etat-Pays a été fait en fin de journée.

Pour 2015, en ce qui concerne la PSG, diverses mesures décrites comme "impopulaires" sont annoncées depuis mi-novembre par le vice-président, Nuihau Laurey. Après 20 ans d’existence, la Protection sociale généralisée commence l’année avec un déficit cumulé de près de 20 milliards Fcfp, dont 6 milliards Fcfp de résultat négatif pour le seul Régime général des salariés. Ce déficit sera compensé en partie par un nouveau prélèvement dans le fonds de réserves des retraites. Les finances du RST prévoyaient de terminer 2014 en déficit de 6,6 milliards.

"aller un peu plus vite"

Même constat alarmant sur le volet des retraites : "on a des éléments arithmétiques tout simples", constatait Nuihau Laurey, lors d’un entretien accordé à Tahiti infos le 20 janvier : "En 1995 au moment de la mise en place de cette Protection sociale généralisée, on avait 9 000 retraités, aujourd'hui nous sommes à 32 000. En 1995, six actifs finançaient une personne retraitée, aujourd'hui on ne dispose plus que d'un peu moins de deux actifs pour un retraité. On voit bien le niveau de déséquilibre qui a été atteint. Le seuil critique de la décision pour lancer une réforme est déjà dépassé".

Concernant les retraites, dès cette année la réforme devrait porter sur un allongement à 40 ans de la durée de cotisation, aujourd’hui encore de 35 ans, et sur une nouvelle augmentation des taux de cotisation, déjà augmentés de 16,77 à 18,15% début 2014. Le Pays envisage également une réforme en profondeur des paramètres de la tranche B du système de retraites, pour la part des salaires mensuels supérieurs à 254000 Fcfp.

"Ce qui est important c’est que cet échange ait eu lieu avec les représentants de l’Assemblée", a apprécié mardi à la mi-journée Teura Iriti, sénatrice et président du groupe Tahoera’a à l’Assemblée. "Maintenant, ce que nous attendons patiemment ce sont les propositions pour cette PSG 2. (…) Mais ce que nous demandons surtout c’est d’aller un peu plus vite. Nous sommes tout de même dans la troisième année. Nous arrivons bientôt à échéance du mandat. Nous avons un programme au niveau de la majorité. Nous voulons vraiment répondre à cette attente de notre population qui a cru et qui croit toujours en nous. (…) L’essentiel pour nous c’est de tenir notre programme, notre rôle à l’Assemblée est de veiller à ça".

Le rapport de l'Igas enfin transmis aux élus

Plus de trois mois après avoir circulé, officieusement, auprès de toutes les personnes intéressées par le sujet de la protection sociale généralisée en Polynésie, le rapport "confidentiel" de l'Igas (Inspection générales des affaires sociales) a été enfin distribué ce mardi à tous les représentants de l'assemblée de Polynésie. C'est le président de l'assemblée qui a transmis, ce mardi, ce rapport aux élus territoriaux dans leur courrier après que lui-même l'ait obtenu du président du Pays, Edouard Fritch.

Une mission spéciale de l'Igas, réclamée par le précédent gouvernement polynésien était venue enquêter sur le terrain en décembre 2013. A l'origine, le rapport complet était attendu pour mars 2014 puis pour juin, pour juillet et ainsi de suite… Les premières copies numériques de ce rapport –daté de juin 2014- ont commencé à circuler au début du mois d'octobre, quelques semaines seulement après que le gouvernement d'Edouard Fritch ne soit constitué.

Depuis cette circulation "sous le manteau", nombreuses ont été les interpellations des élus à l'assemblée territoriale pour qu'une copie leur soit remise. Or, le nouveau gouvernement polynésien comme le précédent déclarait toujours ne pas l'avoir reçu officiellement ! Désormais, le rapport sur "le financement du régime de solidarité de la Polynésie française et des politiques de santé" n'est plus confidentiel.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 27 Janvier 2015 à 15:47 | Lu 1455 fois
           



Commentaires

1.Posté par jean Pierre beaulieu le 28/01/2015 07:57 | Alerter
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Cette réforme est on ne peut plus nécessaire, sinon dans peu de temps la retraite de ceux qui ont travaillé dur pour l'obtenir ne sera plus qu'un souvenir.
Au vu de ce qui se passe à l'assemblée et des déséquilibres qui sont initiés au sein même du parti orange, j'ai peur pour l'avenir.

2.Posté par tuhoi le 28/01/2015 13:40 | Alerter
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et si nos vedettes politiques laissaient leur orgueil au vestiaire ...pour retrouver la solidité indispensable au traitement de ce dossiers; ils sont capables de montrer leur talent au service du pays...on les estime pour ça

3.Posté par zozo le 28/01/2015 17:18 | Alerter
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Encore 6 milliard ponctionnés dans la caisse des retraites pour abonder le régimes général des salariés ! Cela va porter la somme due à la caisse de retraite à 18 milliard (IGAS) ! Et on parle de l'urgence de réformer les retraites alors que l'urgence c'est d'appliquer les mesures préconisées pour les régimes maladie . Mais là on touche à nos très chers TAOTES , PHARMACIENS, PARAMEDICAUX et à leur busines bien juteux. C'est plus facile de taper sur les salariés et de continuer à louer à fond perdu des cliniques archaïques ; faut bien continuer à aider les anciens du TAHOERA dans leur busines immobilier c'est pas les organisations syndicales qui vont bouger. Trop gavées au subvention et poste en tout genre type CSTPFO, MEDEF