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"Redoublement exceptionnel", "palier d'orientation en 3e" : la grogne du Snetaa-Fo


Yann Lucas, secrétaire territorial du Snetaa-FO Polynésie, et Maheanuu Routhier, secrétaire territorial adjoint de Snetaa-FO.
Yann Lucas, secrétaire territorial du Snetaa-FO Polynésie, et Maheanuu Routhier, secrétaire territorial adjoint de Snetaa-FO.
PAPEETE, le 11 janvier 2017. Le Snetaa-FO s'inquiète des nouvelles dispositions qui doivent être appliquées dans le système éducatif polynésien. Au coeur de leur mécontentement : le "redoublement exceptionnel" et le "palier d'orientation en 3e".

Dans le cadre de l'examen du projet de loi du Pays relatif à la Charte de l'éducation, le Conseil économique social et culturel a entendu lundi une série d'intervenants du monde de l'éducation pour recueillir leur avis. Parmi eux, le Snetaa-FO. Le syndicat en a profité pour faire part de son "opposition concernant certaines dispositions nouvelles pour le système éducatif polynésien". Dans le collimateur du syndicat : "la création du palier d'orientation 3e", "l'apprentissage sous statut scolaire" et la "mise en place du redoublement exceptionnel", explique Yann Lucas, secrétaire territorial du Snetaa-FO Polynésie.

Avec la création du palier d'orientation en 3e, le syndicat regrette que des élèves ne puissent pas être "orientés après la 5e vers des CJA et des Cetad pour suivre un enseignement professionnel adapté et de proximité". "Cette mesure créera sans nul doute nombre de difficultés tant pour les élèves que pour les personnels", s'inquiète Yann Lucas.

Autre point d'inquiétude : le redoublement qui est "exceptionnel" depuis la rentrée 2015 en France. Le redoublement y est possible dans seulement deux cas de figure (une longue absence ou lorsque l'élève en fin de 3e et de second ne peut pas aller dans la filière qu'il désirait) et après accord écrit des parents.
"Le redoublement ne doit pas être assimilé à une sanction mais comme la possibilité pour l'élève de se remettre en cause et de mieux se préparer à ses choix d'orientation", souligne Yann Lucas.

Le syndicat reste vigilant aussi sur l'avenir des Cetad. La dotation globale pour la prochaine rentrée sera évoquée en commission technique paritaire mercredi prochain. Le syndicat surveillera le nombre de postes attribués au Cetad.
Jusqu'à 2016, les Cetad préparaient les élèves à l’obtention d’un CAPD dans différentes filières. Les élèves y étaient orientés après la 5e. Le Pays souhaite mettre en place des formations diplômantes de type CAP, ce sont des certificats polynésiens d’aptitude professionnelle (CPAP) pour les élèves après la 3e.

Le syndicat s'interroge sur "la prise en charge adaptée de ces élèves". "Ils sont remis dans le collège général alors que ce ne sont pas des élèves à l'aise avec les matières générales", note Yann Lucas.



Rédigé par Mélanie Thomas le Mercredi 11 Janvier 2017 à 11:12 | Lu 3487 fois
           



Commentaires

1.Posté par Le Vieux le 11/01/2017 16:13 | Alerter
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Je connais personnellement un garçon qui a redoublé une fois en primaire. Mis au CETAD durant deux ou trois ans dans les îles, il a ensuite passé un BEP chaudronnerie a Papeete. Puis un BAC technique du même métier. Et un BTS chaudronnerie construction métalliques en deux ans d'étude en métropole au lycée de Felletin. Voila voila. Il n'aurait pas redoublé, certainement qu'il n'aurait jamais eu de bases solides pour continuer son parcourt.

2.Posté par tortue verte le 12/01/2017 20:16 | Alerter
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Le redoublement exceptionnel, ça fait belle lurette qu'il est appliqué au collège par les chefs d'établissement, en Métropole comme ici. C'est Sarkozy qui, a l'époque, en calculant le coût financier d'un redoublement pour la société, a fait donner des directives pour qu'il n'y en ait presque plus.