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Professeurs stagiaires : le délai laissé à l'Etat pour prendre de nouveaux arrêtés d'affectation a expiré


A gauche, Béatrice Kwon. Au centre, l'avocat des professeurs stagiaires, Me Neuffer
A gauche, Béatrice Kwon. Au centre, l'avocat des professeurs stagiaires, Me Neuffer
Dans son jugement du 9 décembre 2011, le tribunal administratif de Polynésie française annulait tous les arrêtés d'affectation des professeurs "capesiens", et enjoignait le ministre de l'éducation nationale "de prendre une nouvelle décision sur la demande des stagiaires d'effectuer leur année de stage en Polynésie française, dans le délai d'un mois à compter de la date de la notification du présent jugement". Un délai qui vient d'expirer.

Pourtant, à ce jour, le ministère de l'éducation de Polynésie française ne dispose d'aucune information sur l'exécution de cette décision de justice, et les stagiaires n'ont pas reçu d'arrêté d'affectation. "On va attendre encore quelques jours, au cas où le courrier serait parti de Paris, mais pas encore arrivé en Polynésie française" affirme l'une des professeurs stagiaires, Béatrice Kwon. "Pour l'heure, on est bloqués, on ne peut rien faire, si ce n'est regagner nos postes lundi à la rentrée malgré l'annulation de tous nos arrêtés d'affectation", explique-t-elle.

L'avocat des professeurs stagiaires, Me Neuffer, a indiqué à Tahiti Infos qu'il allait engager un recours en exécution du jugement. "L'Etat est dans l'illégalité" a-t-il souligné. "La solution est de se lancer dans une procédure administrative qui peut être assez rapide, ou bien si elle n'aboutit pas, d'aller au contentieux" a-t-il expliqué en substance.

Les professeurs stagiaires ne sont pas au bout de leur peine. Le 13 décembre, le ministère de l'éducation nationale a saisi la cour administrative d'appel de Paris contre le jugement du tribunal administratif du 25 novembre le condamnant à verser une provision financière aux stagiaires, qui n'avaient pas été payés depuis la rentrée d'août, soit depuis quatre mois.

Un recours contre lequel s'élève Moeava Grand, présidente du comité de soutien à l'Éducation en Polynésie française, qui s'interroge : "qu'est-ce qui motive l'État à persécuter ainsi nos jeunes Polynésiens, ayant réussi un concours difficile, et qui ne demandent qu'à former les élèves, dans l'intérêt du Pays?"

Contactés en fin de journée par Tahiti Infos, ni le Vice-rectorat ni le Haut-commissariat n'ont été en mesure de répondre à nos questions.





Le comité de soutien à l'Éducation en Polynésie française appelle la population à soutenir son action en continuant à signer la pétition "pour le respect de l'Autonomie de la Polynésie française dans le domaine de l'éducation" sur le site www.petitionenligne.fr. Des versions papier de cette pétition seront disponibles dans plusieurs lieux publics les samedis 14 et 21 janvier 2012.

le Mardi 10 Janvier 2012 à 16:31 | Lu 2753 fois