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Procès en appel des emplois fictifs : décision le 7 février prochain


Procès en appel des emplois fictifs : décision le 7 février prochain
Epilogue de l'évocation en appel de l'affaire dite des emplois fictifs, jeudi 8 novembre, les plaidoiries de la défense se sont achevées en fin de matinée par celle du bâtonnier Jean-Yves Le Borgne, avocat de Gaston Flosse, qui a réclamé la relaxe de son client.
La décision du Tribunal est mise en délibérée et sera rendue le 7 février 2013.

Dans cette affaire, l'avocat général a requis la relaxe de 18 des 41 prévenus et notamment celles de Michel Buillard et de René Temeharo. Il a en revanche demandé une peine mixte pour le sénateur Gaston Flosse, de quatre ans d’emprisonnement dont deux avec sursis et mise à l'épreuve, 10 millions Fcfp d’amende, le paiement de dommages et intérêts à la partie civile, et cinq ans de privation des droits civils, civiques et de famille.

L’accusation a maintenu les délits de prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics reproché à l’ancien président du gouvernement de Polynésie française, par le jugement de première instance, en octobre 2011.

Pendant plus de dix ans, le sénateur Gaston Flosse est accusé d'avoir monté un système clientéliste, dédié à sa cause et à celle de son parti politique, et par lequel la présidence et l'assemblée avaient rémunéré en contrats-cabinet des personnes qui ne travaillaient pas toujours pour ces institutions.

Maître Boussier, avocat de la Polynésie française et de l’Assemblée de Polynésie française, parties civiles dans ce procès, a dénoncé une "gabegie sans nom", et un préjudice infligé à la collectivité évalué à 2.8 Mds Fcfp en 2004, alors que 626 agents était employés en contrat-cabinet de la présidence, poste budgétaire multiplié par 6 en 10 ans.

Les avocats du sénateur ont défendu la thèse d'un "procès politique", allant jusqu'à s'interroger sur la légitimité du tribunal de juger, dans le cadre d'un acte "d'archéologie judiciaire", l'opportunité d'une action politique alors que son rôle est d'apprécier la légalité des choses. "Un homme politique est toujours dans la prise d'intérêts, mais rarement dans la prise illégale d'intérêt", a aussi fait observer le bâtonnier Le Borgne. "Il est condamné à faire ce que souhaite le peuple".

Le tribunal donnera son jugement le 7 février prochain, alors que l'ancien homme fort du pays attend également, pour le 15 janvier 2013, la décision du tribunal correctionnel dans le cadre de l'affaire dite Haddad-Flosse pour laquelle il était jugé le mois dernier.

Il est soupçonné, dans cet autre dossier, d'avoir perçu près de 140 millions Fcfp de l'homme d'affaires Hubert Haddad, entre 1993 et 2005, en échange de l'attribution de marchés publicitaires. Le procureur a requis cinq ans de prison et 10 millions Fcfp d'amende, alors que l'Office des postes et télécommunications, partie civile, a demandé la condamnation de Gaston Flosse et Hubert Haddad, solidairement, au paiement d'un préjudice matériel de 492,8 millions Fcfp.

Procès en appel des emplois fictifs : décision le 7 février prochain
Jean-Yves Le Borgne : "lorsque l’on s’attaque à l’opportunité d’une décision politique, on est dans le jugement politique"

Depuis l’ouverture des débats, vous dénoncez un procès politique. En quoi cet angle permet-il de disculper votre client ?

Jean-Yves Le Borgne : A partir du moment où le fait d’aider une fédération sportive, un syndicat, une commune, n’est pas illégal, on peut néanmoins dire : Je pense qu’il n’aurait pas dû le faire. Je pense que le « je pense qu’il n’aurait pas dû le faire » est un jugement politique.
J’ai dit tout simplement que lorsque l’on s’attaque à l’opportunité d’une décision politique, on est dans le jugement politique, on est dans le jugement de l’électeur. Quand on s’attaque à la légalité d’une décision politique, on est dans un véritable débat judiciaire. Or ici, la légalité d’une quelconque décision n’est pas en cause. C’est la raison pour laquelle je dis qu’il s’agit d’un procès politique.


Contestez-vous la légitimité de la cour à statuer sur cette affaire ?

Jean-Yves Le Borgne : Je pense que la cour doit se rendre compte qu’on l’a saisi d’un jugement sur une action qui, au fil des ans, n’est autre qu’une action politique. Aussi doit-elle se retrancher pour dire qu’elle n’a pas à prononcer de jugement politique : je n’accuse pas la cour de faire un procès politique ; mais je la mets en garde contre l’idée qui pourrait être la sienne, si elle suivait le cours des choses.

Procès en appel des emplois fictifs : décision le 7 février prochain
Gaston Flosse : "je pense que je ne devrais pas avoir plus que Chirac"

Le délibéré a été fixé au 7 février prochain, vous risquez l’inéligibilité, quelle va être votre stratégie à compter d’aujourd’hui au Tahoera’a ?

Gaston Flosse : J’attends les jugements. Ici je vais faire appel et j’irai en cassation, bien évidemment. Quant aux élections, le deuxième tour est au mois de mai. Le temps d’installer l’assemblée, de faire élire le président, d’installer le gouvernement : je pense que nous allons nous trouver fin mai début juin sans qu’aucune décision ne m’interdise, si la majorité de la population me faisait confiance pour assumer des responsabilités.

Cela veut-il dire que vous conduirez la liste Tahoera’a.

Gaston Flosse : Ah oui. Enfin, je soumettrai ma candidature aux primaires qui auront lieu, pour Moorea le 18 janvier et pour Tahiti le 19. (…)

Pensez-vous que ces deux procès (Haddad-Flosse et Emplois fictifs, ndlr) peuvent nuire à votre campagne électorale ?

Gaston Flosse : Non, pas du tout. La preuve, hier soir j’avais une réunion publique à Teahupoo, il y avait une centaine de personnes et les gens étaient là contents qu’il y ait plus de monde à notre réunion qu’à celle d’Oscar Temaru.

Maître Le Borgne s’est beaucoup attaché à dénoncer un procès politique dans sa plaidoirie. Vous sentez-vous la victime d’un complot politique ?

Gaston Flosse : Non, il ne faut pas non plus exagérer. Je fais confiance dans la justice, après tout ce qui a excellemment été dit par mes conseils. Je pense que je ne devrais pas avoir plus que Chirac.(Emplois fictifs de la mairie de Paris : comdamné à deux ans avec sursis en décembre 2011 - il n'a pas fait appel, ndlr)


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 8 Novembre 2012 à 11:47 | Lu 1558 fois
           



Commentaires

1.Posté par 4aout89 le 08/11/2012 12:51 | Alerter
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Un, plus que probable, pourvoi en cassation sera-il suspensif concernant une éventuelle privation des droits civiques ou sera-t-il empêché pour les territoriales ?

2.Posté par raumanahei le 08/11/2012 19:53 | Alerter
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La justice a deux vitesses, lorsque l'on a de l'argent on passe a travers des filets, pour le reste direction NUUTANIA?

3.Posté par taataTAHITI le 08/11/2012 20:17 | Alerter
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ce sont les traders qui vont s'amuser...

_"15 millions qu'il sera condamné !"
_ qui dit mieux?

_ "TIAMARA'A"

4.Posté par teriitau le 09/11/2012 08:06 | Alerter
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Teriitau,

Gaston Flosse : "je pense que je ne devrais pas avoir plus que Chirac" Mais il n'a pas fait appel, lui. Conclusion c'est bien d'une condamnation, définitive celle-là qu'il a écopé. Et puis prendre l'exemple du procès Chirac quelle outrecuidance. Je crois que GF n'a pas de miroir pour se regarder ou "se raser le matin" !!!!

Autre conclusion : si, par malheur, GF redevient président, nous aurons à la tête du pays un déjà condamné (cf affaire sushis et autres), susceptible de deux autres condamnations plus graves celles-là ( affaire Haddada/OPT le 15/01/13 ; emplois fictifs 07/02/13). Nous courrons le risque davoir peut être en 2013 un président condamné et en sursis de condamnation.

Vive la communauté des ripoux !!!!!

Teriitau

Teriitau


5.Posté par Teiva 33 le 09/11/2012 13:37 | Alerter
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a taata tahii : tenu 15 briques qu'il ne sera pas condamné !!! DEPARTEMENTALISATION

à Teriitau poste 4 : Pourquoi "si par malheureu, GF redevient président" ???? Mais ce sera un bonheur, cela vroudra dire au moins que les pignoufes du gouvernement actuel auront été "INjectés dehors"...

La cassation ne sera pas suspensif.... Pfff !!! Il pourra ainsi remettre le pays sur les rails de l'espoir déjà et ensuite du retour de la confiance et de l'emploi... que les autres pignoufes ont été incapables de nous offrir... Ils n'ont même été capable de nous donner l'espoir de jours meilleurs...

6.Posté par teriitau le 10/11/2012 09:14 | Alerter
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a TEIVA,

"la cassation ne sera pas suspensif". C'est quoi ce truc ???? :

1 -Dans ta phrase, il faut accorder la proposition "suspensif" avec le déterminant "la" qui est du féminin. Révise ta grammaire

2 - Ta phrase n'a pas de sens. La Cour de Cassation est la " Plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français. Elle juge en dernier recours les affaires civiles, commerciales, sociales et criminelles". Tu as bien lu DERNIER RECOURS. La CCass rend des arrêts qui sont de deux types:
a : Soit elle casse l'arrêt de la Cour d'Appel. Elle donne donc gain de cause à ton "mentor". L'affaire devra être jugée de nouveau devant une CA ;
b : Soit elle rejette le pourvoi de ton "mentor". La solution donnée par la CA est dans ce cas juste et doit être respectée. La sentence prononcée par la CA s'applique et d'innocent ton "mentor" devient un "condamné"

Quand on ne maîtrise pas le code judiciaire on s'abstient de commentaire sauf à se rendre ridicule.

BWE

Teriitau

7.Posté par Rio le 12/11/2012 14:53 | Alerter
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Pas formidable l'angle de prise de vue pour la photo...

8.Posté par Teiva 33 le 13/11/2012 14:11 | Alerter
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a Teriitau poste 6 : "Quand on ne maîtrise pas le code judiciaire on s'abstient de commentaire sauf à se rendre ridicule" pourquoi t'es juriste ?

9.Posté par teriitau le 13/11/2012 18:04 | Alerter
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A Teiva 33,

Quelle importance ?

Le propre d'un article est : clarté, concision (cf Tacite modèle dans cet exercice).

Redondance, verbosité, prolixité nul intérêt.

rahi Te Aroha

Teriitau