Reims, France | AFP | vendredi 05/02/2021 - Pour "l'enfer" infligé à Tony, mort à trois ans sous les coups en 2016, le parquet a requis vendredi 30 ans de réclusion criminelle à l'encontre du beau-père "tueur" et cinq ans d'emprisonnement dont un avec sursis pour la mère au silence "complice".
Au fil des trois mois de cohabitation du couple, avant l'issue mortelle en novembre, "l'appartement est devenu un abattoir", avec Loïc Vantal "comme tueur", a lancé devant les assises de la Marne l'avocat général Matthieu Bourrette qui a assorti la peine de Vantal de 15 ans de sûreté.
Selon lui, les coups qui ont plu sur l'enfant, jusqu'à ce qu'il succombe à un éclatement de la rate et du pancréas le 26 novembre 2016, étaient mus par une "méchanceté gratuite" associée à "l'égocentrisme".
"C'est la présence de Tony dans le couple qui pose problème. Sa figure, son existence deviennent insupportable à Vantal", pointe le magistrat.
L'accusé, 28 ans, avec déjà sept condamnations pour violences à son actif, après une enfance difficile marquée par la violence de son propre père, "a encore des pas à faire sur le sentiment de culpabilité", ajoute-t-il.
Jeudi, Loïc Vantal avait reconnu les avalanches de coup - "je pouvais pas m'arrêter de taper" - et avoir entraîné la mort de l'enfant, mais sans le tuer "volontairement".
Vantal "banalise", "n'a pas honte", il "parle sans pathos, sans émotion", a fustigé M. Arnaud Gervais, avocat du père de Tony.
Le "silence d'une mère"
Contre Caroline Letoile, 19 ans au moment des faits, jugée pour "non-dénonciation de mauvais traitements" et "non-assistance à personne en danger", l'avocat général a requis cinq ans d'emprisonnement dont un avec sursis.
Au sein du duo, sans formation ni emploi, "Vantal n'est pas le seul responsable. Il fallait le silence de Caroline Letoile dont il avait besoin", le "silence d'une mère qui a fini par faire tant de bruit", un silence "toujours complice et menteur", a-t-il lancé.
Alors que la jeune femme avait plaidé la "peur" de son compagnon, dans une tentative confuse de justifier sa passivité, il a jugé qu'elle avait fermé les yeux par "peur des conséquences pour elle-même et pour Vantal", pour "ne pas perdre" son compagnon.
"Vous n'avez pas tué. Mais vous avez fait pire. La morale vous condamnera plus sévèrement que la justice. Pour tous, vous êtes la complice", a-t-il interpellé l'accusée, décrite comme "immature" par les experts avec un passif de harcèlement scolaire et de sous-estime de soi.
Caroline Letoile, qui s'était affirmée jeudi "responsable mais pas coupable", est "jugée aujourd'hui a minima", avait pour sa part déploré M. Gervais, relevant qu'elle aurait eu "des milliers d'occasions de sauver Tony".
"La justice a été clémente, voire faillible à l'égard des témoins", a aussi relevé l'avocat général, alors que le procès, ouvert lundi, a mis en évidence que beaucoup, dans l'entourage du couple, étaient au courant ou se doutaient de l'existence de maltraitances.
Mais il a appelé le jury à ne pas "se tromper de procès": "ne faisons pas le débat du silence des voisins mais celui du couple".
"70% des Français (...) pensent que s'il n'y a pas de preuve on ne fait rien. Le doute doit profiter à l'enfant", avait rappelé Me Rodolphe Costantino, représentant de l'association Enfance et Partage.
Le verdict est attendu dans la soirée.
Au fil des trois mois de cohabitation du couple, avant l'issue mortelle en novembre, "l'appartement est devenu un abattoir", avec Loïc Vantal "comme tueur", a lancé devant les assises de la Marne l'avocat général Matthieu Bourrette qui a assorti la peine de Vantal de 15 ans de sûreté.
Selon lui, les coups qui ont plu sur l'enfant, jusqu'à ce qu'il succombe à un éclatement de la rate et du pancréas le 26 novembre 2016, étaient mus par une "méchanceté gratuite" associée à "l'égocentrisme".
"C'est la présence de Tony dans le couple qui pose problème. Sa figure, son existence deviennent insupportable à Vantal", pointe le magistrat.
L'accusé, 28 ans, avec déjà sept condamnations pour violences à son actif, après une enfance difficile marquée par la violence de son propre père, "a encore des pas à faire sur le sentiment de culpabilité", ajoute-t-il.
Jeudi, Loïc Vantal avait reconnu les avalanches de coup - "je pouvais pas m'arrêter de taper" - et avoir entraîné la mort de l'enfant, mais sans le tuer "volontairement".
Vantal "banalise", "n'a pas honte", il "parle sans pathos, sans émotion", a fustigé M. Arnaud Gervais, avocat du père de Tony.
Le "silence d'une mère"
Contre Caroline Letoile, 19 ans au moment des faits, jugée pour "non-dénonciation de mauvais traitements" et "non-assistance à personne en danger", l'avocat général a requis cinq ans d'emprisonnement dont un avec sursis.
Au sein du duo, sans formation ni emploi, "Vantal n'est pas le seul responsable. Il fallait le silence de Caroline Letoile dont il avait besoin", le "silence d'une mère qui a fini par faire tant de bruit", un silence "toujours complice et menteur", a-t-il lancé.
Alors que la jeune femme avait plaidé la "peur" de son compagnon, dans une tentative confuse de justifier sa passivité, il a jugé qu'elle avait fermé les yeux par "peur des conséquences pour elle-même et pour Vantal", pour "ne pas perdre" son compagnon.
"Vous n'avez pas tué. Mais vous avez fait pire. La morale vous condamnera plus sévèrement que la justice. Pour tous, vous êtes la complice", a-t-il interpellé l'accusée, décrite comme "immature" par les experts avec un passif de harcèlement scolaire et de sous-estime de soi.
Caroline Letoile, qui s'était affirmée jeudi "responsable mais pas coupable", est "jugée aujourd'hui a minima", avait pour sa part déploré M. Gervais, relevant qu'elle aurait eu "des milliers d'occasions de sauver Tony".
"La justice a été clémente, voire faillible à l'égard des témoins", a aussi relevé l'avocat général, alors que le procès, ouvert lundi, a mis en évidence que beaucoup, dans l'entourage du couple, étaient au courant ou se doutaient de l'existence de maltraitances.
Mais il a appelé le jury à ne pas "se tromper de procès": "ne faisons pas le débat du silence des voisins mais celui du couple".
"70% des Français (...) pensent que s'il n'y a pas de preuve on ne fait rien. Le doute doit profiter à l'enfant", avait rappelé Me Rodolphe Costantino, représentant de l'association Enfance et Partage.
Le verdict est attendu dans la soirée.