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Police nationale : Heiroa, un jeune investi dans ses missions


Avec le groupe de sécurité et de proximité, Heiroa intervient dans les établissements scolaires. L'équipe est chapeautée par le Brigadier-Chef Johan Sacault.
Avec le groupe de sécurité et de proximité, Heiroa intervient dans les établissements scolaires. L'équipe est chapeautée par le Brigadier-Chef Johan Sacault.
PAPEETE, le 12 octobre 2018 - Heiroa a 24 ans et il effectue un stage de six mois au sein de la Direction de la sécurité publique (DSP), en tant que service civique. Sa mission, intervenir avec les unités de la DSP dans le domaine de la prévention, notamment avec le groupe de sécurité et de proximité, en milieu scolaire.

Il avait choisi la voie de l'enseignement, mais le destin en a décidé autrement. Heiroa Teipoarii est, depuis le 3 septembre, engagé en tant que service civique à la Direction de la sécurité publique (DSP). Un milieu qui était loin de l'intéresser au départ, et, "depuis que je fais mon service civique ici, j'ai vraiment envie d'en faire mon métier", explique-t-il.

Durant six mois, Heiroa fréquentera les locaux de la DSP. Sa mission principale est "d'accompagner les Policiers intervenant en milieux scolaires (PIMS) pour faire de la prévention contre la violence, la drogue", prévient-t-il, et de rajouter : "Durant les premières interventions, je n'intervenais pas, je ne faisais qu'observer. Et comme ça se répète, eh bien, je connais l'intervention plus ou moins par cœur, et je sais ce qu'il y a à dire. Les PIMS parlent de la violence, des réseaux sociaux… J'apporte aussi mes petites histoires, et vu que je suis jeune, eh bien, j'ai un meilleur contact avec les élèves." Les policiers interviennent dans les établissements scolaires (primaires et secondaires NDLR), "deux à quatre fois par jour".

À part cela, "Heiroa est à l'aise également en informatique. Donc, il peut nous aider à faire les tableaux des visites des élèves, ou à faire un petit résumé des personnes qui viennent dans nos locaux, afin de tenir des statistiques. De temps en temps, il vient nous aider très ponctuellement dans d’autres services, mais toujours en relation avec les missions de prévention", assure le Major Pierre Estall, agent affecté à l’État-major et tuteur de Heiroa.

Depuis ses débuts au sein de la DSP, Heiroa apprend chaque jour et dans ce milieu, le "secret professionnel" est primordial. "Une fois, j'ai vu une personnalité arriver et ça m'a fait bizarre de la voir dans nos locaux. On se pose pleins de questions, pourquoi il est là ? Est-ce que c'est une victime ou un mis en cause ? On n'a pas forcément de réponses", assure-t-il.

Ses journées sont donc bien remplies. Heiroa travaille tous les jours de 8 heures à 16h30, il perçoit un salaire de 70 000 francs, et même si cela peut paraître insuffisant, Heiroa est bien content d'avoir quelque chose à la fin du mois. Il sait aussi que cette occasion ne se représentera plus, donc, il profite au maximum de cette nouvelle expérience.

Après avoir passé les concours de gardien de la paix et de gendarme, Heiroa vise maintenant le concours d'Adjoint de la sécurité, prévu à la fin de l'année. Fa'aitoito Heiroa !


Brigadier-chef Johan Sacault
Chef du Groupe de sécurité et de proximité (GSP) à la DSP – Policier intervenant en milieux scolaires (PIMS)

"Il participe activement à notre prévention"


"Le GSP est composé de quatre fonctionnaires et nous sommes en charge de la prévention dans les établissements scolaires de Papeete et de Pirae. On va dans les écoles, on fait de la prévention. Les sujets peuvent être diverses, selon la demande du chef de l'établissement, ça va du cyber-harcèlement, du danger d'internet, aux dangers des drogues.
Heiroa est le deuxième service civique que nous avons. Il nous accompagne et il participe activement à notre prévention. On voit qu'il utilise des termes qui parlent plus aux jeunes. Donc, nous avons à apprendre de lui, comme lui a à apprendre de nous. En tant que civil, il ne peut pas participer aux contrôles routiers ou aux activités de police en général. Par contre, lors de nos interventions de prévention, il y a un planning qui est établi et il vient avec nous.
"


Major Pierre Estall
Affecté à l’État-major et tuteur de Heiroa


Quelles sont ses missions ?
"Heiroa avait le profil qu'on cherchait. Il intervient avec les policiers dans le milieu scolaire, et sa venue a apporté un œil différent, une sensibilité différente et ça lui permet aussi d'échanger avec les jeunes. Ensuite, quand on reçoit des demandes de stages venant des collèges, il assure l'accueil –s'il n'est pas sollicité par ses missions de prévention- Ça permet ainsi de dégager des policiers pour qu'ils puissent retourner sur la voie publique. Auparavant, cette tâche était assurée par deux mūto'i."

Il y a aussi le secret professionnel ?
"Nous avons un code de déontologie et en particulier le secret professionnel. Nous avons des sujets sensibles qu'il faudra ne pas dévoiler. Heiroa sera amené à voir et à entendre certaines choses, qu'il ne faudra pas divulguer à l'extérieur pour la sécurité de l'enquête."

Le service civique suscite des vocations au final ?
"En effet, maintenant, on fait tout pour qu'il profite des opportunités qui vont s'ouvrir à lui durant les six mois. En l'inscrivant, par exemple, à des concours."


Heiroa (en tricot blanc) a accompagné, vendredi, trois collégiens en stage à la DSP.
Heiroa (en tricot blanc) a accompagné, vendredi, trois collégiens en stage à la DSP.

le Vendredi 12 Octobre 2018 à 15:45 | Lu 5073 fois