Nadia Berrahou, Léo Marais et la classe de terminale TASSP
PAPEETE, le 29 avril 2015 - Comment faire découvrir aux lycéens le rôle d'un conseil municipal ? Le processus de l'élection d'un maire ? Le travail de l'intercommunalité ? Une classe du Lycée professionnel de Mahina a tenté une expérience originale en jouant le rôle des conseils municipaux de trois communes de Tahiti et en négociant un projet d'assainissement des eaux à 8 milliards de francs… Apprentissage garanti !
Ce mercredi matin de 8h30 à 11h, la classe de terminale TASSP du Lycée professionnel Atima de Mahina a joué à la politique. Les élèves ont tenu le rôle des conseils municipaux de Pirae, Arue et Mahina. Il leur a fallu élire un maire (et dès le départ les candidates, qui semblaient devoir être élues à l'unanimité, se sont retrouvées avec une opposition au sein de leur conseil), puis négocier rudement entre les différentes communes un projet d'assainissement des eaux usées.
Léo Marais en prof d'éducation civique
La séance, animée par Léo Marais (adjoint au maire d'Arue) qui a apporté dans ses valises un vrai projet en cours d'élaboration, fut animée. En deux heures, les élèves ont découvert les joies et les vicissitudes de la politique locale, sans jamais avoir à écouter une leçon ennuyeuse.
Comment en sont-ils arrivés là ? Dans leur programme de géographie, les élèves de terminale TASSP ont un cours nommé "acteurs et enjeux de l'aménagement du territoire". Un sujet qui semble particulièrement abscons pour ces jeunes se destinant aux métiers d'aide à la personne. Mais en le liant à un autre cours, "Parole et spectacle" en français, et en invitant Léo Marais pour animer le cours, leur professeure Mme Berrahou a réussi le tour de force de le rendre absolument passionnant.
Outre le cours, abordé de façon déguisée, c'était aussi un exercice de citoyenneté : voir comment s'organise une élection, comment se met en place un conseil municipal, comment ils prennent des décisions, et jusqu'à l'objectif final de mettre en place ce projet intercommunal.
Le projet sur lequel ils ont planché est celui du SIVU visant à mettre en place un traitement des eaux usées entre les villes de Pirae et d'Arue, qui sera peut-être à terme rejoint par Mahina. Ce projet à 8 milliards Fcfp créera une station d'épuration à Arue.
Ce mercredi matin de 8h30 à 11h, la classe de terminale TASSP du Lycée professionnel Atima de Mahina a joué à la politique. Les élèves ont tenu le rôle des conseils municipaux de Pirae, Arue et Mahina. Il leur a fallu élire un maire (et dès le départ les candidates, qui semblaient devoir être élues à l'unanimité, se sont retrouvées avec une opposition au sein de leur conseil), puis négocier rudement entre les différentes communes un projet d'assainissement des eaux usées.
Léo Marais en prof d'éducation civique
La séance, animée par Léo Marais (adjoint au maire d'Arue) qui a apporté dans ses valises un vrai projet en cours d'élaboration, fut animée. En deux heures, les élèves ont découvert les joies et les vicissitudes de la politique locale, sans jamais avoir à écouter une leçon ennuyeuse.
Comment en sont-ils arrivés là ? Dans leur programme de géographie, les élèves de terminale TASSP ont un cours nommé "acteurs et enjeux de l'aménagement du territoire". Un sujet qui semble particulièrement abscons pour ces jeunes se destinant aux métiers d'aide à la personne. Mais en le liant à un autre cours, "Parole et spectacle" en français, et en invitant Léo Marais pour animer le cours, leur professeure Mme Berrahou a réussi le tour de force de le rendre absolument passionnant.
Outre le cours, abordé de façon déguisée, c'était aussi un exercice de citoyenneté : voir comment s'organise une élection, comment se met en place un conseil municipal, comment ils prennent des décisions, et jusqu'à l'objectif final de mettre en place ce projet intercommunal.
Le projet sur lequel ils ont planché est celui du SIVU visant à mettre en place un traitement des eaux usées entre les villes de Pirae et d'Arue, qui sera peut-être à terme rejoint par Mahina. Ce projet à 8 milliards Fcfp créera une station d'épuration à Arue.
Maeva, entourée de son conseil municipal
Maeva, maire de Pirae
"Ce sont mes conseillères qui m'ont poussée à me présenter, parce qu'elles ne voulaient pas y aller, donc j'ai accepté cette lourde responsabilité. Là, on va essayer de faire tout notre possible – je dis bien essayer, je ne promets presque rien – pour donner à notre commune de l'eau potable et un lagon propre.
Avant ce petit jeu, la politique ne m'intéressait pas du tout. Maintenant, ça peut aller. Depuis qu'elles m'ont élue maire, je dois prendre cette responsabilité à cœur !"
"Ce sont mes conseillères qui m'ont poussée à me présenter, parce qu'elles ne voulaient pas y aller, donc j'ai accepté cette lourde responsabilité. Là, on va essayer de faire tout notre possible – je dis bien essayer, je ne promets presque rien – pour donner à notre commune de l'eau potable et un lagon propre.
Avant ce petit jeu, la politique ne m'intéressait pas du tout. Maintenant, ça peut aller. Depuis qu'elles m'ont élue maire, je dois prendre cette responsabilité à cœur !"
Céline et l'un de ses conseillers municipaux
Céline, maire de Mahina
"Oui c'est étrange d'arriver à l'école un mercredi matin et d'être élue maire, c'est la première fois que ça se passe. Mais comme (Léo Marais) l'a dit, c'est ludique et en même temps on apprend.
Concernant la politique, ça ne m'intéressait pas spécialement, même si je regarde les informations. Mais c'est vrai qu'en jouant, c'est intéressant, on apprend des choses et on s'amuse vraiment. Plus tard, j'aimerai être infirmière. Savoir comment fonctionne un conseil municipal ce ne sera pas forcément très utile pour ce métier, mais pour la vie citoyenne, ce sera très important. Là j'ai 17 ans, et l'année prochaine je pourrai voter, et j'ai hâte !"
"Oui c'est étrange d'arriver à l'école un mercredi matin et d'être élue maire, c'est la première fois que ça se passe. Mais comme (Léo Marais) l'a dit, c'est ludique et en même temps on apprend.
Concernant la politique, ça ne m'intéressait pas spécialement, même si je regarde les informations. Mais c'est vrai qu'en jouant, c'est intéressant, on apprend des choses et on s'amuse vraiment. Plus tard, j'aimerai être infirmière. Savoir comment fonctionne un conseil municipal ce ne sera pas forcément très utile pour ce métier, mais pour la vie citoyenne, ce sera très important. Là j'ai 17 ans, et l'année prochaine je pourrai voter, et j'ai hâte !"
Léo Marais en train d'organiser des élections
Léo Marais (Frédéric Dafnier), 8ème adjoint au maire d'Arue
"La séance dure deux heures, et j'essaie de faire en sorte de leur donner des bases. J'ai été écolier, et je me souviens que quand je suis arrivé pour la première fois de ma vie en position de conseiller municipal, je ne savais pas trop ce que c'était. Alors je me dis que si on peut éviter à une partie de ces élèves de tout découvrir le jour où ça leur arrivera, et d'avoir en amont déjà des idées et un petit travail là-dessus, ce serait bien. Je veux juste leur montrer, simplement et de manière interactive, ce qu'est un citoyen ou un administré qui s'engage dans la vie de la commune. On a peut-être dans cette classe les futurs conseillers municipaux ou les futurs tavana de la Polynésie !"
L'homme politique, chanteur et entrepreneur a accepté cette invitation auprès de ces jeunes pour défier les clichés : "Nous sommes assez réducteurs avec la jeunesse d'aujourd'hui, on a le discours facile 'ils sont chiants, ils ne font pas ci ou ça', mais en même temps est-ce qu'on se donne vraiment les moyens d'aller vers eux de temps en temps de manière différente ? C'est à nous de le faire. L'éveil politique, ça ce fait comme Nadia est en train de le faire."
"La séance dure deux heures, et j'essaie de faire en sorte de leur donner des bases. J'ai été écolier, et je me souviens que quand je suis arrivé pour la première fois de ma vie en position de conseiller municipal, je ne savais pas trop ce que c'était. Alors je me dis que si on peut éviter à une partie de ces élèves de tout découvrir le jour où ça leur arrivera, et d'avoir en amont déjà des idées et un petit travail là-dessus, ce serait bien. Je veux juste leur montrer, simplement et de manière interactive, ce qu'est un citoyen ou un administré qui s'engage dans la vie de la commune. On a peut-être dans cette classe les futurs conseillers municipaux ou les futurs tavana de la Polynésie !"
L'homme politique, chanteur et entrepreneur a accepté cette invitation auprès de ces jeunes pour défier les clichés : "Nous sommes assez réducteurs avec la jeunesse d'aujourd'hui, on a le discours facile 'ils sont chiants, ils ne font pas ci ou ça', mais en même temps est-ce qu'on se donne vraiment les moyens d'aller vers eux de temps en temps de manière différente ? C'est à nous de le faire. L'éveil politique, ça ce fait comme Nadia est en train de le faire."
Nadia Berrahou, professeure de Français et d'Histoire-Géographie
"À travers ces exercices et ces jeux de rôle sur comment on élit un maire, les candidatures… Ils voient comment on communique, comment on se place en tant que leader. En plus là, en tant que futurs citoyens, ils vont comprendre leur rôle en tant qu'administrés, à quoi peut servir leur bulletin de vote. Et tous les termes que j'ai abordés avec eux avant : développement durable, équité territoriale, problèmes environnementaux, compétitivité ; maintenant ils en auront une vision beaucoup plus intéressante et concrète.
Pour le cours "acteurs et enjeux de l'aménagement du territoire", en général les manuels ne contiennent que des exemples métropolitains, et ça ne leur parle pas du tout. J'avais envie qu'ils aient une vision concrète. Ça les aidera pour le bac à retenir cette leçon qui n'est absolument pas évidente."
"À travers ces exercices et ces jeux de rôle sur comment on élit un maire, les candidatures… Ils voient comment on communique, comment on se place en tant que leader. En plus là, en tant que futurs citoyens, ils vont comprendre leur rôle en tant qu'administrés, à quoi peut servir leur bulletin de vote. Et tous les termes que j'ai abordés avec eux avant : développement durable, équité territoriale, problèmes environnementaux, compétitivité ; maintenant ils en auront une vision beaucoup plus intéressante et concrète.
Pour le cours "acteurs et enjeux de l'aménagement du territoire", en général les manuels ne contiennent que des exemples métropolitains, et ça ne leur parle pas du tout. J'avais envie qu'ils aient une vision concrète. Ça les aidera pour le bac à retenir cette leçon qui n'est absolument pas évidente."
