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Pêche au thon dans le Pacifique : le syndrome de la Commission baleinière


Pêche au thon dans le Pacifique : le syndrome de la Commission baleinière
HONOLULU, lundi 13 décembre 2010 (Flash d'Océanie) – La dernière réunion de la commission thonière sur le Pacifique central et occidental, qui vient de s’achever en fin de semaine dernière à Honolulu (Hawaii), semble avoir laissé un goût d’inachevé à certains participants, dont certains, rassemblés au sein d’une nouvelle organisation n’hésitent pas à critiquer ouvertement ce qu’ils considèrent comme l’immobilisme de ce genre de réunions.
Ce rassemblement de la Commission thonière a néanmoins débouché sur une résolution concernant directement la mise en place de mesures spéciales pour une zone située entre les îles Cook et la Polynésie française, où l’activité de pêche illicite et non signalée est fréquente.
Mais sur l’épineux sujet de la protection et de la meilleure gestion des espèces de thon les plus menacées, comme en premier lieu le thon obèse (Big Eye), les réactions de déceptions se sont multipliées à l’issue de cette réunion.
Le groupement des pays signataires de l’ « Accord de Nauru » s’est montré le plus virulent face à l’échec d’une motion qui était pourtant censée limiter de manière plus radicale la surpêche du thon obèse.

L’agacement poli de la FFA

Plus modérée, une autre organisation régionale spécialisée dans la pêche, sous l’égide du Forum des Îles du Pacifique, la FFA (Forum Fisheries Agency, basée à Honiara, îles Salomon), a évoqué ce sentiment d’ « inachevé » à la clôture de cette réunion (qui se déroulait dans la station balnéaire de Ko Olina), dont l’examen de nombreux points a tout simplement été reporté à l’an prochain… en décembre 2011.
« Les pays insulaires du Pacifique sont les gardiens des derniers stocks de thon sain au monde, ils gèrent une superficie maritime de trente millions de kilomètres carrés, avec le soutien technique et les services de la FFA. Les membres de la FFA participent à la commission thonière (…) avec d’autres nations pêcheuses (comme les nations asiatiques, l’Union Européenne et les États-Unis) pour mettre en place des règles en matière de pêche dans cette zone du Pacifique central et occidental », a déclaré la FFA dans un communiqué poli.
Moins en nuance, le communiqué des partenaires de l’accord de Nauru (États Fédérés de Micronésie, Kiribati, îles Marshall, Nauru, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon et Tuvalu) qui, dans un autre communiqué, « expriment leur déception concernant les résultats » de cette réunion d’Honolulu.

Le coup de semonce des PNA

Ces partenaires, qui se désignent sous l’acronyme de PNA (Parties to the Nauru Agreement), estiment contrôler pas moins de vingt cinq pour cent des ressources mondiales en thon.
« Nous sommes venus à cette réunion avec des propositions spécifiques dont nous pensions que la commission tiendrait compte dans la gestion des ressources thonières de la région. Mais il semble désormais clair que cette commission est incapable de prendre des décisions, comme cela a été évident cette semaine (dernière) et comme en témoigne aussi la longue liste de points qui ont été remis à l’avenir. (Cette commission) est en train de devenir empêchée par l’inflexibilité des États pêcheurs dès qu’il s’agit d’aborder le sujet des thons obèse et jaune (Yellowfin) », n’a pas hésité à lancer Glen Joseph (îles Marshall), l’actuel Président du groupe PNA.
Tout comme, dans un domaine voisin, la Commission baleinière internationale (CBI), la Commission thonière océanienne comporte au sein de ses membres tout aussi bien des États riverains que des États qualifiés de « distants », pour la plupart pêcheurs.

Le syndrome de la CBI

Et tout comme la CBI, les oppositions croissantes entre ceux qui privilégient la protection des espèces exploitées et ceux qui appartiennent à la filière de la pêche, entraînent généralement une incapacité de ces organisations à prendre toute décision non consensuelle.
Tout en intégrant les membres de la FFA (17), la Commission thonière qui estime représenter 54 pour cent des ressources mondiales de thon) y rajoute les nations pêcheuses « distantes », pour donner au total la liste suivante :
Australie, Chine, Canada, îles Cook, Union Européenne, États Fédérés de Micronésie, États-Unis d’Amérique, Fidji, France, Japon, Kiribati, Corée du Sud, îles Marshall, Nauru, Nouvelle-Zélande, Niue, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Samoa, îles Salomon, Taïwan, Tonga, Tuvalu et Vanuatu.

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Rédigé par PaD le Dimanche 12 Décembre 2010 à 20:44 | Lu 1573 fois