Tahiti Infos

Patrimoine marin des îles marquises : 1ère mission d’un vaste programme


Photo prise pendant la première mission du programme PALIMMA-TE HAA TUMU O TE TAI MOANA .
Photo prise pendant la première mission du programme PALIMMA-TE HAA TUMU O TE TAI MOANA .
Depuis le 28 mai dernier, le programme de gestion et de valorisation du patrimoine terrestre et maritime nommé PALIMMA-TE HAA TUMU O TE TAI MOANA (qui signifie Patrimoine lié à la mer en langue marquisienne), a démarré par une première mission de recensement effectuée dans le groupe sud des îles Marquises.

PALIMMA-TE HAA TUMU O TE TAI MOANA est un programme coordonné par l’Agence des aires marines protégées et la fédération culturelle et environnementale des Marquises Motu Haka, avec le chef de projet Marquises UNESCO et de scientifiques de l’IRD (archéologues et ethnologues) issus des unités mixtes de recherche PALOC et EIO. Répartie sur une période de deux années, ce programme a également associé les populations de Fatu Hiva, Hiva Oa et Tahuata dans une première phase de recensement du patrimoine culturel lié au littoral et à la mer des îles Marquises.

Sophie-Dorothée Duron, coordinatrice du programme PALIMMA et chef de l’antenne de l’Agence des aires marines protégées en Polynésie Française, jointe par téléphone ce mercredi matin, n’a pas caché sa satisfaction de la réussite de cette première mission : « C’est incroyable comme toute les populations que nous avons rencontré se sont investis. Nous avons vraiment été bien reçus partout où on s’est rendu. Il faut dire que le projet était déjà en train de naître en 2011. Le programme va durer deux ans, à l’issue desquelles on procèdera à une restitution complète des travaux. »

La fédération Motu Haka a été choisie pour porter le projet. En fait, cette dernière est chargée de recenser toutes les personnes ressources de l’archipel, ainsi que de recruter des référents, étudiants pour la plupart. Leur rôle : rencontrer les anciens dont le savoir tend à disparaître, afin de relever tous les éléments précieux à la sauvegarde de la culture marquisienne. Cela est valable pour les deux groupes d’îles, Nord et Sud.

Le programme PALIMMA marque bien la constitution de la première équipe de référents « patrimoine » des Marquises. Toti Teikiehuupoko, président de Motu Haka, explique : « Pour ce projet et pour ceux qui suivent, nous avons eu le souhait de former un référent « patrimoine » dans chaque île habitée. Le premier projet pour eux concerne la mer, d’autres suivront. Ils contribueront, certes, à la collecte de données auprès de la population lors d’ateliers, d’exercices de cartographie participatives, de discussions collectives ou d’entretiens individuels. Mais ils seront surtout les dépositaires de cet engagement en faveur de la culture, maritime notamment. Ces référents ont tous reçu le parrainage des membres de l’académie marquisienne qui se sont tous investis dans le projet. Si notre projet de valorisation du patrimoine de l’archipel des Marquises a été comparé à une pirogue, aujourd’hui lorsque je vois ces jeunes, je peux assurer que nous sommes portés par une vague incroyable qui n’est pas prête de s’arrêter ». Le rôle des académiciens de la Fédération Motu Haka est crucial, tant au niveau du recensement des personnes ressources, qu’en tant que porteur de projet.

L’importance donc de la discussion avec les porteurs de savoirs est en effet fondamentale. « Le peuplement de ces îles du Pacifique remonte aux alentours de 800 ap JC. Il a eu lieu par la mer et démontre les connaissances remarquables que ce peuple détenait concernant l’océan. Mais dans cette culture de tradition orale, qui a connu un effondrement démographique à la suite des contacts avec les navigateurs européens, bien des connaissances n’ont pas été transmises. Seule la mémoire des hommes et la transmission permettent de porter jusqu’à nous l’importance de certains sites, modes de gestion traditionnels des ressources naturelles ou encore des légendes du monde marin », explique Pierre Ottino et Marie-Noelle Ottino, archéologue à l’IRD et ethnologue de l’UMR PALOC.

Pour finir, Sophie Dorothée-Duron donne des précisions sur la suite du programme : « On y retourne du 23 juin au 12 juillet groupe nord. On sera le même nbr de personnes. La conclusion se fera à l’issue de la première mission, à Nuku Hiva. Cependant, la restitution de tous les travaux se fera, elle, en début 2014. Il y a encore beaucoup de travail, mais tout ce recensement est important pour l’avenir de l’archipel, car les enjeux sont grands : la langue, les légendes, les histoires et les traditions. Tout est lié. Tahiti-Infos ne manquera pas de relayer les conclusions de chaque mission.

TP


Patrimoine marin des îles marquises : 1ère mission d’un vaste programme
PALIMMA - TE HAA TUMU O TE TAI MOANA, e hana taetae oko nö tö tätou o'io'i.

I tënei meàma pao iho nei, u kave tetahi püpü ènana oko nui tïtahi hana nö te kapu mai i te tau kite e vai nei iö tätou, te henua ènana è te fenua ènata. A tahi nei à tenei hakatu hana e hanaia nei iö te henua. U katahi nui te piika nui Motu Haka, më te tau hakaiki nö na motu e ono, a ti'i më te paoto timata nei te hana pätoko i te tau ava tai nui, mete UNESCO 'e te pü hana IRD. I tö àtou nei keke, vaè à te piika Motu Haka i te ùmihi i tïtahi tau po'i hou nö te hakapahi iä àtou mä oto i te tau huaahaè. Ina, e tutuki àtou i te tau koko'ua mete tau pakahio nö te kapo mai i tö àtou èo.

E hanaia tenei hakatu hana i oto i te tau motu paotu. E hana taetae oko tena nö te hakavai i tö tätou kite i tä tätou mou toiki. Ihea tö tätou avaiia i tenei ava ? 'Oinei titahi tumu tekao e hakahitiia e hua po'i aà. Nö te kouteeia e tahi, u apuu te tau äti nö Fatu Iva, Tahuata me Hiva oa iä àtou nei. Tïmata te hana ma te tau uiia maakau i uka iho i te tau kite nö te tai : 'eäha te tau memao e vai ana i à'o ake ? 'eäha te tau ikoa ? Mei hea ana mai tënei puke memau ? E nä me hakaùa te tau uiia maakau.

Koakoa pao o Sophie Dorothee Duron i te tau tekao i oaka mai e àtou. E hua matou i te keke nö Ua pou, Nuku Hiva me Ua huka. Mea uo o tö au koekoe i te hua i'à. E noho atu mätou i ko e toù àtapu. E hua mai ihoa mätou i uka iho i tenei tumu tekao i tenei ava e tata mai nei.

TP

Rédigé par TP le Mercredi 19 Juin 2013 à 15:19 | Lu 1052 fois