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Pape o Tahiti, la suite !


PAPEETE, le 19 octobre 2017 - L’étudiante en master d’histoire à l’université de Polynésie française Hirirau Pou a monté Pape o Tahiti. Une exposition sur l’eau qui a eu lieu à la bibliothèque de l’université. Son travail qui a nourri l’événement ne va pas s’arrêter là. Elle réfléchit notamment à la mise en place de panneaux de présentation de sites remarquables tout autour de l’île de Tahiti.

L’exposition Pape o Tahiti devait durer un mois. Ouverte le 11 septembre 2017, elle a finalement été prolongée jusqu’au 14 octobre. "Elle a eu du succès" reconnaît Hirirau Pou à l’origine de l’événement. "Les étudiants s’intéressent de très près à leur culture. Ils ne savent pas toujours ce qui se cache derrière un site : les légendes, les anecdotes qui y sont rattachées. Mais ils ont envie de les connaître." L’étudiante en master d’enseignement à l’Espe revient sur son projet dont elle n’espérait pas tant.

L’histoire, sa matière préférée

Au lycée, en terminale, Hirirau Pou a suivi une prépa HEC. "Mais ça ne m’a pas plu", raconte-t-elle. "À la fin de l’année, mes parents m’ont demandé un peu sous pression de trouver quelque chose pour la suite. J’aimais l’histoire, c’était ma matière préférée, je me suis donc inscrite en licence d’histoire." Mais à l’époque, c’était en 2014, c’est un choix par défaut. Au fil du temps, de ses recherches et travaux, des cours suivis, Hirirau Pou s’est finalement aperçu qu’elle était sur le bon chemin.

En troisième année, deux voies se sont présentées à elle. "Chaque année les étudiants peuvent soit faire un voyage d’étude en fin d’année, soit faire un stage. Le voyage d’étude demande toutefois beaucoup de temps pour rassembler les fonds, j’ai préféré me consacrer à mes cours et j’ai donc opté pour le stage."

Ce stage, non obligatoire mais recommandé, pouvait être réalisé en entreprise, en administration, en bureau d’étude, voire en organisation non gouvernementale, à condition qu’il s’inscrive dans une des thématiques suivantes : la géographie, l’aménagement, l’environnement, l’histoire, et l’archéologie. Il fallait qu’il dure entre 7 et 15 jours. "J’ai tout de suite pensé à un stage en rapport avec la culture polynésienne et le patrimoine. J’ai cherché au service de la culture et du patrimoine, au GIE Tahiti tourisme…" Et puis, un jour, elle a fait la connaissance de l’association Tahiti héritage.

"J’ai découvert un vrai trésor."

Hirirau Pou, en parcourant un journal, est tombée sur un article de Tahiti Héritage qui racontait une légende. "Il s’agissait d’une légende de mon île des Tuamotu dont je suis originaire, une légende peu connue dont seuls les matahiapo de l’île avaient encore connaissance. Ce qui m’a réjouit et beaucoup intrigué. J’ai fait des recherches sur Tahiti Héritage et, sur leur site, j’ai découvert un vrai trésor."

C’est ainsi que l’étudiante a jeté son dévolu sur l’association pour réaliser son stage. "J’ai contacté son président." Lequel venait d’être sollicité par la Polynésienne des eaux pour l’organisation d’une journée culturelle à l’occasion de la célébration des vingt-cinq ans de l’entreprise.

Le projet consistait à organiser un grand tour de l’île à la manière traditionnelle, c’est-à-dire dans des trucks polynésiens, avec des orchestres locaux. La Polynésienne des eaux fêtait ainsi son anniversaire avec ses employés. Tahiti Héritage était chargé d’apporter une touche de culture à cette journée récréative. Le truck, et les salariés, devait s’arrêter dans divers sites remarquables sélectionnés au préalable.

"Mon travail a consisté à organiser un itinéraire structuré, correspondant au thème de l’eau", rapporte Hirirau Pou. Le but principal était de parcourir les sites avec des éléments historiques, symboliques, légendaires. Au total huit sites ont été retenus : la vallée de la Fautaua, la Pointe Vénus, la source de Vaipihioro, le trou du souffleur, les trois cascades, la cascade Vaihi, les jardins d’eau de Vaiparii et la source Vaima.

Organiser l’expédition

"J’avais pour mission d’organiser au mieux cette expédition, de faire des recherches sur chaque lieu sélectionné et d’établir une fiche complète de tous les éléments se rapportant aux sites : légendes, photos, anecdotes, témoignages… J’ai consulté des mémoires et thèses rédigés, lu des ouvrages, rencontré des personnes ressources."

À ce propos, l’étudiante précise : "ce qui m’a posé problème, notamment dans cette phase de recherche, a été la pratique de la langue tahitienne. Que ce soit pour des textes ou des récits anciens, ou bien encore pour discuter avec des personnes âgées. Le fait de ne pas pratiquer la langue tahitienne couramment ne m’a pas facilité la tâche. Mais ce fut un moyen pour moi de me remettre en question".

Exposition, panneaux, livret, brochures…

Le travail effectué pour cette journée ne pouvait pas en rester là. Aussi Hirirau Pou et l’association Tahiti Héritage sont allés plus loin. Une exposition (Pape o Tahiti) a vu le jour, organisée en panneaux reprenant les sites présentés lors du tour de l’île festif de la Polynésienne des eaux. L’exposition est terminée et ce n’est toujours pas assez.

Il est maintenant question d’utiliser les textes et illustrations qui ont servis à l’exposition pour réaliser des panneaux explicatifs à installer sur les huit sites. "On aimerait aussi faire un livret, des brochures à distribuer." Reste à trouver les fonds.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 19 Octobre 2017 à 10:03 | Lu 7037 fois