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Outrage à agents : mandat de dépôt pour le violent repenti


PAPEETE, 17 octobre 2016 - La fête d’anniversaire de son beau-père s’était mal terminée, samedi dernier, à cause de lui. Un trentenaire de Faa’a comparaissait lundi en justice pour outrage à agents de la force publique, violences, et détention de cannabis. Le tribunal l’a condamné à 3 mois ferme avec mandat de dépôt.

Lors du procès en comparution immédiate, les quatre gendarmes victimes se sont déclarés partie civile. Ils demandent de 10 000 Fcfp à 30 000 Fcfp de préjudice matériel et moral. Samedi soir lors d’une intervention, ils se sont retrouvés face à Armand.

Après s’être imposé sans invitation à la fête d’anniversaire de son beau-père, au domicile de ce dernier samedi à Faa’a, Armand, 30 ans, sans emploi, père de deux enfants (14 et 5 ans) et en froid avec sa concubine, s’était livré à une importante consommation d’alcool, après 7 mois de sevrage sous l’égide de la Croix bleue. Il avait fumé quelques "sticks" de cannabis aussi. Puis, son état se dégradant, il fut pris d’un grand agacement croyant constater que l’un des convives faisait du charme à la mère de ses enfants. Et c’est de là que tout dérapa. Aujourd’hui, la mémoire lui fait défaut : "je ne me souviens pas exactement tout ce qui s’est passé ce soir-là", assure-t-il à la barre lundi, moins de deux jours après.

Entendu le dimanche sa belle-sœur témoigne : "Il criait des grossièretés sur tout le monde", se souvient-elle. "Il a bousculé ma mère qui est tombée, puis mon beau-père, pour aller porter des coups sur Gilbert".

Un hématome sur l’œil, Armand porte encore les traces d’une soirée mouvementée. Pieds nus, baraqué, il se tient là, timidement, face au tribunal. "Je souhaite dire pardon", lance-t-il sur le ton de la sincérité en direction des quatre gendarmes assis côte à côte dans la salle d’audience. "Je n’étais pas dans mon état. J’ai plein de problèmes dans moi : pardon".

"Nous avons tenté de le raisonner pendant plusieurs minutes", se souvient un des gendarmes. "Nous avons été outragés à ce moment-là. On a dû faire usage de la force. Il nous a fallu quelques minutes pour la maîtriser : il ne se laissait pas faire". "C’est à ce moment-là que j’ai pris un coup au visage", explique un autre gendarme qui sera également victime d’une entorse à la cheville, suite à cette intervention.

Une fois maîtrisé et placé dans le véhicule de gendarmerie, les insultes continuent. "Il a craché sur un camarade", témoigne un des gendarmes. Arrivé à la brigade de gendarmerie, des insultes encore.

Armand fait déjà l’objet de plusieurs condamnations pour violence, sur sa concubine, son fils aîné, dont la dernière en 2015.

Le procureur de la République a requis lundi une peine de 9 mois de prison assortie d’un sursis mise à l’épreuve d’une durée de 2 ans, avec obligation de soins et obligation d’indemniser ses victimes. Le tribunal l’a condamné à 9 mois de prison dont 6 avec sursis et prononcé le mandat de dépôt. Armand passera les trois prochains mois à Nuutania où il a été transféré sous bonne escorte lundi après-midi.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 17 Octobre 2016 à 15:59 | Lu 1927 fois