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Nucléaire : Fritch veut " réclamer une réhabilitation des milieux naturels"


Edouard Fritch a répondu par courrier à une question posée par l'élue Tavini Eliane Tevahitua.
Edouard Fritch a répondu par courrier à une question posée par l'élue Tavini Eliane Tevahitua.
PAPEETE, le 17 septembre 2018. Interpellé par l'élue Tavini Eliane Tevahitua sur les conséquences des essais nucléaires sur notre environnement, le président du Pays a indiqué qu'il souhaite "réclamer une réhabilitation des milieux naturels de ces atolls".

Début août, la représentante du Tavini Huira'atira à l'assemblée Eliane Tevahitua a interpellé le président du Pays sur le "préjudice (écologique) grave et irréversible infligé par la puissance administrante à notre patrimoine naturel commun " causé par les essais nucléaires et les "milliers de tonnes déchets radioactifs" immergés. Au nom du code de l'environnement polynésien, l'élue de Tarahoi demande au président du Pays de saisir "les juridictions compétentes pour condamner l’État français en raison du préjudice grave et irréversible infligé (…) à notre patrimoine naturel commun" et que l'Etat " procède à la décontamination réelle et effective des sites d’immersion des déchets ainsi que des sols, sous-sols et lagons de ces deux atolls".

Dans sa réponse de quatre pages, Edouard Fritch indique : "Jusqu'au sommet de l'Etat, on sait que je ne lâche rien sur cette attente de vérité et de justice sur le fait nucléaire". "La gestion des terres polluées aux hydrocarbures et aux métaux lourds de Hao est l'objet d'échanges nourris et parfois tendus. (..) Mais nous avançons pas à pas vers des solutions acceptables", assure-t-il.
"Concernant la surveillance des sites (...), j'ai demandé, lors des commissions d'information qui se sont déroulées en mars 2017 et en juin 2018, que l'Etat fasse participer des experts indépendants, de préférence universitaires (car les universitaires ont une obligation statutaire d'objectivité) à la définition du protocole de suivi et aux campagnes de prélèvements. J'ai l'intention d'aller plus loin et de réclamer une réhabilitation des milieux naturels de ces atolls", souligne-t-il.
Le 22 février 2016, lors de sa venue, François Hollande, alors président de la République, avait reconnu que les trente années d'expérimentation nucléaire à Moruroa et Fangataufa par le biais de 193 essais nucléaires (dont 41 atmosphériques) ont eu et ont encore aujourd'hui des conséquences.



Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 17 Septembre 2018 à 14:48 | Lu 2490 fois