Tahiti Infos

Novembre 2018 dans le rétro : les fare pote'e en feux, le récit du naufragé de Moorea et la garde à vue d'Oscar Temaru


Chers lectrices, chers lecteurs,
Avant de se lancer vers une nouvelle année, Tahiti Infos profite de la trêve des confiseurs pour faire le point sur celle qui vient de s’écouler. Posons nous quelques jours sur les événements qui ont marqué notre quotidien durant cette année 2018.

La Polynésie française a été marquée en décembre  par les incendies des fare pote'e du Front de mer de Papeete, la mésaventure du naufragé de Moorea ou encore la garde à vue d'Oscar Temaru dans l'affaire dite "Radio Tefana". 
 

4 novembre : Les fare pote'e du Front de mer incendiés

La capitale avait un petit goût de cendre à la suite du week-end du 2 au 4 décembre. Deux incendies avaient en effet touché deux fare pote'e du front de mer. La DSP avait ensuite appréhendé un adolescent de 15 ans qui a reconnu être l'auteur de ces feux.

Deux incendies en l'espace d'un week-end. Et les fare pote'e flambants neufs du Front de mer de Papeete, n'ont pas été épargnés. Le premier est intervenu dans la nuit du 2 au 3 novembre. Une vidéo montrant le toit de la bâtisse en feux, avait fait le tour des réseaux sociaux au fenua.  Un second feu est ensuite survenu dans la nuit du 3 au 4 novembre. Et là encore, un internaute avait partagé sur son profil les images du fare en feux. La mairie de Papeete, et le Pays avait vivement dénoncé ces faits, en rappelant que, "272 millions de francs ont été investis pour le réaménagement du Front de mer, afin d'offrir à la population un environnement plus agréable et sécurisé. On en appelle donc au respect et au civisme quant aux aménagements publics."
Une enquête a par la suite été ouverte par la Direction de la sécurité publique (DSP) pour déterminer l'auteur ou les auteurs, et les causes de ces incendies. Une enquête qui a permis d'interpeller un adolescent de 15 ans. Ce dernier a par la suite reconnu au cours de sa garde à vue être l'auteur de ces feux. Il a justifié son acte auprès des enquêteurs, en expliquant qu'il était "stressé".  Il a été présenté au parquet qui a demandé une expertise psychiatrique.

21 novembre : Le naufragé de Moorea raconte sa mésaventure

"Je pensais que j'allais mourir", a confié Elijah Wolton un américano-tahitien de 16 ans. Dans la nuit du 13 au 14 novembre, l'adolescent, installé au fenua depuis six mois, tente la traversée à la nage avec son bodyboard entre Moorea et Tahiti.  Mais au bout de quelques heures d'effort, l'intéressé se rend compte de la difficulté de l'exercice : "Je ne m'attendais pas à ce que l'océan soit aussi imprévisible, surtout avec les courants (…) Je commençais à fatiguer et à avoir sommeil."
Elijah survit cependant à cette nuit, pendant laquelle il affirme avoir "été mordillé aux fesses par un requin de taille moyenne." Le lendemain avec le peu de force qu'il lui reste, il réussit à se positionner sur le trajet de l'Aremity 5. Il sera alors repêché par l'équipage du bateau. Transféré ensuite à l'hôpital de Taaone, Elijah s'en sort finalement avec seulement quelques égratignures.

27 novembre : Mission à bord du Prairial : En guerre contre la pêche illégale

Novembre 2018 dans le rétro : les fare pote'e en feux, le récit du naufragé de Moorea et la garde à vue d'Oscar Temaru
Tahiti Infos a participé pendant 10 jours à une mission de police des pêches, à bord de la frégate de surveillance Prairial, de la Marine nationale. L'occasion de rendre compte de l'action de l'Etat en mer.

Nos ressources marines sont-elles pillées par des pêcheurs étrangers ? Beaucoup de Polynésiens en sont convaincus, alors que les autorités affirment que pas un seul poisson de la ZEE n'est capturé par des navires de pêche étrangers. La rédaction de Tahiti Infos a voulu le vérifier, et a donc participé à une mission de surveillance de police des pêches à bord de la frégate de surveillance Prairial. Au bout de dix jours, aucun bateau n'a été pris en flagrant délit de pêche dans la ZEE polynésienne. Il fallait noter néanmoins la présence importante de palangriers à la limite de la ZEE.

Les dates

1er novembre : Alban Ellacott, personnage emblématique du fenua, décède à l'âge de 84 ans des suites d'une longue maladie. Il avait dirigé le service des travaux publics et des mines du Territoire de 1964 à 1984. Il a ensuite été ministre des transports, des postes et télécommunication, et des ports au sein du premier gouvernement Flosse entre 1984 et 1986.

2 novembre : United Airlines, compagnie aérienne américaine, effectue sa première rotation entre Tahiti et San Francisco. Et Tahiti Infos était à bord pour vous faire vivre ce vol de l'intérieur.

4 novembre : La Nouvelle-Calédonie a choisi le 4 novembre de rester dans le giron français, à la suite du référendum. "C'est une marque de confiance importante dans la République", avait déclaré Emmanuel Macron à la suite des résultats. A quand un référendum d'auto-détermination au fenua ?

7 novembre : Les îles flottantes prennent-elles l'eau définitivement au fenua ? La société Blue Frontiers, porteuse du projet, espérait lever plus de 3 millions de dollars US pour financer ce projet avec l'émission d'une crypto-monnaie nommée Varyon. L'opération financière est un échec.

8 novembre : Le Boeing 787 Dreamliner d'Air Tahiti Nui, baptisé Fakarava, a effectué le 7 novembre son premier vol commercial vers Auckland, en Nouvelle-Zélande.

9 novembre : Les opérateurs du consortium du câble Manatua se sont réunis le 9 novembre à Auckland pour signer le contrat. Cette infrastructure numérique coutera 5 milliards de francs aux quatre pays partenaires (Polynésie française, Niue, Samoa, Îles Cook), et permettra de sécuriser notre connexion à internet.

13 novembre : Le tribunal administratif a décidé d'annuler l'arrêté pris par le Pays interdisant la vente des graines de cannabis. Il considère que le classement de ces graines dans la "liste des substances vénéneuses" est irrégulier puisque les graines "ne contiennent pas de substances actives" comme le THC.

15 novembre : La majorité à l'assemblée a émis un avis nuancé sur le projet de loi organique en donnant son feu vert pour certains articles, mais en proposant aussi des ajouts, notamment sur la reconnaissance du fait nucléaire.

19 novembre : Plusieurs personnes, expulsés de leur domicile, se sont installées le long du littoral, à la frontière des communes de Papeete et Faa'a. Si la vue sur la rade de Papeete est imprenable, le confort de son côté est des plus rudimentaires dans ces habitations de fortune.

20 novembre : Hervé Leroy, procureur de la République, confirme l'arrestation et le rapatriement au fenua de Tamatoa Alfonsi, et de Maitai Danielson, soupçonnés de piloter un trafic d'ice depuis le Mexique. Les trafiquants d'ice qui "pensent pouvoir se réfugier à l'étranger" se "trompent lourdement", avait-il déclaré.

29 novembre : Oscar Temaru, maire de Faa'a, a été placé en garde à vue pendant 12 heures dans les locaux de la section de recherches, dans le cadre de l'enquête pour "détournement de fonds publics" dans l’affaire Radio Tefana.

Les phrases du mois

« Pendant 30 ans nous avons menti à la population. Nous avons dit que les essais nucléaires étaient propres. Nous avons menti. J'ai fait partie de cette bande (...). C'est la raison pour laquelle je m'investis énormément dans cette de reconnaissance du fait nucléaire, parce que je dois beaucoup à mon peuple » : Edouard Fritch au sujet de l'inscription de la reconnaissance du fait nucléaire dans le statut de la Polynésie française.

« Les conditions de détention de ces animaux sont justes inacceptables. Mais le problème le plus grave c'est que ce parc a été installé des exutoires des eaux pluviales de la ville de Papeete » : Carole Couturier de l'association Alliance pour le respect et la protection des animaux de Polynésie (ARPAP), au sujet des poissons de la marina de Papeete.

L'actu en image

Novembre 2018 dans le rétro : les fare pote'e en feux, le récit du naufragé de Moorea et la garde à vue d'Oscar Temaru
"J'ai pleuré de colère", raconte Rosina Teatiu une des filles de cette dame de 79 ans qui a dû rejoindre l'île de Nuku Hiva en bonitier, malgré une mer agitée.  

Les chiffres du mois

300 millions : C'est la somme qu'aurait perdu la Charcuterie du Pacifique, à la suite du trafic de viande de porc commandité par certains des employés de la société pendant six ans. 

25 kilos : Le week-end du 3 novembre, les douanes ont saisi 25 kilos de viande de tortue dans la glacière d'un passager, et dans du fret arrivé des îles. Ces saisies record ont fait quadrupler les saisies de viande de tortue par rapport à 2017.

Le dessin de Munoz


Rédigé par Na M le Vendredi 4 Janvier 2019 à 05:00 | Lu 621 fois