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Nouvelle-Calédonie: fin de l'entente à droite, risque de chute du gouvernement


Nouméa, France | AFP | lundi 15/12/2014 - L'accord conclu entre les différents partis de la droite de Nouvelle-Calédonie en mai s'est brisé lundi sur un projet de réforme fiscale, risquant d'entraîner une chute du gouvernement collégial.

Les élus du Congrès de cet archipel très autonome étaient réunis lundi pour examiner un train de mesures fiscales destiné à dégager dix milliards annuels (83 millions d'euros) de recettes nouvelles, pour assurer le sauvetage des régimes sociaux et restaurer les équilibres budgétaires des différentes collectivités calédoniennes.

Lors de l'examen du premier texte, les huit élus du groupe du Front pour l'Unité (FPU, proche UMP) ont indiqué qu'ils voteraient contre ce "package fiscal".

"Cette politique de matraquage a conduit la France là où elle est aujourd'hui et nous n'en voulons pas. Les équilibres initialement prévus ont été rompus", a déclaré Grégoire Bernut, chef du groupe FPU.

Or, dimanche, Calédonie ensemble (CE, centre droit), plus important des trois partis de la droite non-indépendantiste, avait indiqué que si le "FPU n'assumait pas sa responsabilité en ce qui concerne les nouveaux impôts, nous démissionnerons du gouvernement".

"En refusant de voter ces textes, le FPU a décidé d'enterrer le Contrat de gouvernance solidaire et de sonner la fin du gouvernement actuel", a déclaré Philippe Dunoyer, chef du groupe CE.

Il a précisé que "dès demain matin, le parti s'exprimera pour annoncer concrètement comment et quand les décisions que nous allons prendre se mettent en œuvre".

La démission des trois "ministres" CE du gouvernement collégial va entraîner la chute de l'exécutif. Il compte 11 membres: six loyalistes et cinq indépendantistes.

Au lendemain des élections provinciales de mai, les trois formations de la droite calédonienne - CE, FPU et UCF (Union pour la Calédonie dans la France, également proche de l'UMP) - avaient, à reculons, conclu un Contrat de gouvernance solidaire, afin d'assurer la "stabilité des institutions".

Avec 29 élus sur 54 au Congrès, les non-indépendantistes étaient sortis vainqueurs du scrutin et avaient été contraints d'enterrer la hache de guerre.

Outre une répartition des postes au sommet des institutions, un "agenda fiscal, économique et social partagé" avait été entériné avec les partenaires sociaux.

"Le gouvernement va tomber (...) mais c'était prévisible. Il y a trop de haines entre eux. A part sur l'appartenance de la Nouvelle-Calédonie à la France, ils ne sont d'accord sur rien", a déclaré Roch Wamytan, chef du groupe indépendantiste UC-FLNKS au Congrès.

Rédigé par () le Lundi 15 Décembre 2014 à 05:28 | Lu 701 fois