Tahiti, le 23 août 2023 – Le juge d'instruction en charge de l'information judiciaire ouverte pour homicide involontaire suite au décès d'un adolescent anglais le 9 août 2020 à Moorea, a rendu un non-lieu le 27 avril dernier. La famille a saisi la chambre de l'instruction qui se prononcera le 19 septembre.
Le 9 août 2020, un jeune anglais de 14 ans surnommé Eddy perdait la vie après avoir été percuté par un bateau alors qu'il faisait du snorkeling dans le chenal de la baie d'Opunohu en face de la plage de Ta'ahiamanu à Moorea, à côté du voilier familial. Le 27 avril dernier, le juge d'instruction chargé de l'information judiciaire ouverte pour homicide involontaire à l'encontre du pilote du bateau a rendu un non-lieu en estimant qu'aucun élément recueilli dans le cadre de l'enquête ne permettait de démontrer que ce dernier avait commis la moindre faute.
Dans son ordonnance de non-lieu, à laquelle Tahiti Infos a eu accès, le juge d'instruction Thierry Fragnoli relève en premier lieu que le “seul témoin des faits”, qui ne possède “aucune expérience de la navigation et de l'appréciation des distances en mer”, a fait des “déclarations variables dans le temps, et notoirement divergentes, voire contradictoires avec celles des parents de la victimes”. Il note également qu'un expert a déterminé que le bateau circulait à une vitesse évaluée entre 10 et 12 nœuds, soit à une vitesse “inférieure à la vitesse maximum autorisée dans cette zone du chenal de navigation” qui est de vingt nœuds.
Un baigneur “immergé”
Le magistrat souligne également qu'il ressort des “constatations et expertises” que l'adolescent était “précisément au milieu du chenal de navigation, dans l'axe de circulation du navire”, qu'il se trouvait “sous l'eau en position horizontale” et qu'il est “donc impossible d'affirmer que la victime se trouvait dans le champ de vision” du pilote du bateau, “ni même qu'en assurant une veille visuelle attentive”, ce dernier aurait pu voir le baigneur complètement immergé. Si une faute d'imprudence a été commise, le juge d'instruction estime qu'elle ne “saurait être le fait” du mis en cause, “la position du voilier dans le chenal de navigation, et non dans la zone de mouillage, ainsi que l'a confirmé un expert, n'étant pas de son fait”. De même, le magistrat estime que “l'autorisation donnée à l'adolescent de nager en position totalement immergée au milieu d'un chenal de navigation, puisque ce dernier avait déclaré avant de plonger aller vouloir vérifier l'ancre du bateau de ses parents”, n'est “pas le fait” du pilote du bateau, un ancien moniteur de snorkeling et de ski nautique.
Contacté mercredi, l'avocat de la famille du jeune homme, Me Gilles Jourdainne, a indiqué que ses clients contestaient l'analyse du juge d'instruction “en faisant valoir qu'il existe des éléments à charge liés à une vitesse inadaptée aux circonstances, à un non-respect de réglementation maritime, et à un défaut d'attention attendu d’un pilote de navire aguerri”. “Mes clients ne comprennent pas comment à cet endroit très dangereux, un pilote de navire, habitué des lieux, ne redouble pas de prudence et percute un enfant visible car doté d'un masque et tuba orange. Par ailleurs, mes clients s'interrogent sur l'absence de règlementation de la part des autorités et notamment de la commune de Moorea sur cette zone extrêmement dangereuse où se côtoient des voiliers au mouillage, une zone de chenal de navigation et une zone de baignade, sans que ces zones ne soient délimitées par des bouées et surtout par l'absence de réaction alors que des accidents sont déjà intervenus.”
La famille ayant fait appel de l'ordonnance de non-lieu, la chambre de l'instruction a examiné l'affaire mardi. Elle rendra sa décision le 19 septembre.
Le 9 août 2020, un jeune anglais de 14 ans surnommé Eddy perdait la vie après avoir été percuté par un bateau alors qu'il faisait du snorkeling dans le chenal de la baie d'Opunohu en face de la plage de Ta'ahiamanu à Moorea, à côté du voilier familial. Le 27 avril dernier, le juge d'instruction chargé de l'information judiciaire ouverte pour homicide involontaire à l'encontre du pilote du bateau a rendu un non-lieu en estimant qu'aucun élément recueilli dans le cadre de l'enquête ne permettait de démontrer que ce dernier avait commis la moindre faute.
Dans son ordonnance de non-lieu, à laquelle Tahiti Infos a eu accès, le juge d'instruction Thierry Fragnoli relève en premier lieu que le “seul témoin des faits”, qui ne possède “aucune expérience de la navigation et de l'appréciation des distances en mer”, a fait des “déclarations variables dans le temps, et notoirement divergentes, voire contradictoires avec celles des parents de la victimes”. Il note également qu'un expert a déterminé que le bateau circulait à une vitesse évaluée entre 10 et 12 nœuds, soit à une vitesse “inférieure à la vitesse maximum autorisée dans cette zone du chenal de navigation” qui est de vingt nœuds.
Un baigneur “immergé”
Le magistrat souligne également qu'il ressort des “constatations et expertises” que l'adolescent était “précisément au milieu du chenal de navigation, dans l'axe de circulation du navire”, qu'il se trouvait “sous l'eau en position horizontale” et qu'il est “donc impossible d'affirmer que la victime se trouvait dans le champ de vision” du pilote du bateau, “ni même qu'en assurant une veille visuelle attentive”, ce dernier aurait pu voir le baigneur complètement immergé. Si une faute d'imprudence a été commise, le juge d'instruction estime qu'elle ne “saurait être le fait” du mis en cause, “la position du voilier dans le chenal de navigation, et non dans la zone de mouillage, ainsi que l'a confirmé un expert, n'étant pas de son fait”. De même, le magistrat estime que “l'autorisation donnée à l'adolescent de nager en position totalement immergée au milieu d'un chenal de navigation, puisque ce dernier avait déclaré avant de plonger aller vouloir vérifier l'ancre du bateau de ses parents”, n'est “pas le fait” du pilote du bateau, un ancien moniteur de snorkeling et de ski nautique.
Contacté mercredi, l'avocat de la famille du jeune homme, Me Gilles Jourdainne, a indiqué que ses clients contestaient l'analyse du juge d'instruction “en faisant valoir qu'il existe des éléments à charge liés à une vitesse inadaptée aux circonstances, à un non-respect de réglementation maritime, et à un défaut d'attention attendu d’un pilote de navire aguerri”. “Mes clients ne comprennent pas comment à cet endroit très dangereux, un pilote de navire, habitué des lieux, ne redouble pas de prudence et percute un enfant visible car doté d'un masque et tuba orange. Par ailleurs, mes clients s'interrogent sur l'absence de règlementation de la part des autorités et notamment de la commune de Moorea sur cette zone extrêmement dangereuse où se côtoient des voiliers au mouillage, une zone de chenal de navigation et une zone de baignade, sans que ces zones ne soient délimitées par des bouées et surtout par l'absence de réaction alors que des accidents sont déjà intervenus.”
La famille ayant fait appel de l'ordonnance de non-lieu, la chambre de l'instruction a examiné l'affaire mardi. Elle rendra sa décision le 19 septembre.