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Musique - Vaiteani et Luc : Rencontre avec deux artistes qui prennent leur envol


Vendredi 22 novembre 2013. Vaiteani et Luc avaient été choisis pour représenter la Polynésie au concours ‘9 semaines et un jour’ en 2011. Après ce moment de gloire, ils étaient retournés à leurs métiers respectifs de professeur d’anglais pour Vaiteani et de professeur de musique pour Luc. A leur rythme, ils ont fait éclore leur musique en prenant le temps de composer, de répéter, d’arranger pour finalement commencer à se produire en public en 2013.

Vaiteani Teaniniuraitemoana est originaire de Pirae, elle chante pourtant avec un anglais parfait. Autodidacte, on pourrait la comparer à un Ben Harper ou une Tracy Chapman mais non, elle possède bien son univers musical original et ses compositions sonnent encore mieux que les quelques reprises proposées par son répertoire.

Luc Totterwitz s’est formé en métropole. En véritable magicien, il apporte une touche qui transporte, en accompagnant Vaiteani avec des instruments de toute sorte. Leurs deux univers s’unissent à merveille.

Ce soir à 21H, le public aura l’occasion de les entendre en ‘live’ au Méridien, réputé pour proposer des animations musicales de qualité.

Vaiteani au micro de Tahiti Infos :

« J’ai commencé la guitare il y a environ 5-6 ans, en France, en autodidacte. C’est à peu près à cette période là que j’ai rencontré Luc. Je commençais déjà à faire des compositions de guitare. Luc m’a proposé d’enregistrer quelques morceaux. Quelques années ont passé et Luc m’a proposé de m’inscrire au concours 9 semaines et un jour parce qu’il trouvait que j’avais une voix intéressante, donc on s’est inscrit et il s’est trouvé que l’on a remporté le concours. »

« On s’est produit aux ‘Francofolies’ de La Rochelle, aux ‘Dom Tom folies’, un concours présidé par Laurent Voulzy qui à l’époque avait beaucoup aimé ce que l’on faisait. Le fait d’avoir gagné ce concours nous a encouragé de travailler sur la musique en duo, principalement sur mes compositions que Luc arrange en posant des instruments, des mélodies. »

« C’est moi qui compose les textes, en anglais, car je trouve que l’anglais est une langue qui ‘groove’ bien. En plus je suis prof d’anglais donc cela m’aide. Quelques chansons en français et quelques chansons en tahitien sont au répertoire. »

« Ce qui me pousse à écrire, ce sont mes émotions qu’elles soient bonnes ou mauvaises. En général je prends plus souvent la guitare quand je me sens triste ou quand il y a des personnes autour de moi qui ont vécu quelque chose de difficile. Ce sont en général ces émotions douloureuses que j’ai besoin de retranscrire dans la musique pour les extérioriser. C’est vrai que notre musique à une couleur assez mélancolique. »

« Avec un peu de recul, c’est vrai que beaucoup de chansons sont dédiées aux femmes. J’aborde parfois des thèmes difficiles comme la violence conjugale, la drogue, l’avortement, les peines de cœur etc… »

« Les objectifs pour 2014 ? Bien s’habituer au live à Tahiti pour pouvoir par la suite percer autre part, plus loin… »

Luc Totterwitz s’est également exprimé :

« J’ai commencé la musique à l’âge de 14 ans en faisant de la guitare classique et des percussion en autodidacte. Ensuite j’ai fait des études de musique à l’université. J’ai voyagé aussi pour découvrir tout ce qui est percussions et instruments africains au Cameroun, au Sénégal. J’ai commencé à jouer dans des groupes en métropole en tant que percussionniste, dans différentes formations de reggae, de soul, en duo ou avec de grands groupes. »

« J’ai fait aussi du chant grégorien pendant 3-4 ans, du chant médiéval. Je suis allé également au conservatoire pratiquer des instruments anciens. J’aime beaucoup la musique du moyen âge. J’ai fait du luth au conservatoire. J’ai pratiqué des musiques anciennes tout en faisant aussi des musiques actuelles, des musiques assez chaudes, tout ce qui groove, reggae, salsa... »

« La musique, je la vis comme un ‘mix’. J’aime les musiques traditionnelles et suis très fan des musiques black américaines aussi. »

« Ce que j’aime vraiment, c’est la création. Je ne suis pas vraiment un grand interprète. J’aime composer, choisir mes notes, choisir ce que je vais jouer. Je pars un peu dans tous les sens avec plein d’instruments. J’aime les sonorités différentes, du coup je touche un peu à tout sans peut être aller au bout mais je cherche à réussir à exprimer ce que j’ai dans la tête. Vibrer soi même et faire vibrer les gens. »

« J’aime détourner un peu certaines choses. Par exemple, là on vient de jouer un morceau folk avec un balafon. J’ai rencontré des africains qui m’ont vu détourner le balafon, leur instrument traditionnel, cela les a accroché, ils ont trouvé ça intéressant. C’est comme si j’utilisais un to’ere ou un vivo pour faire quelque chose de totalement contemporain. »

« Je trouve qu’ici en Polynésie les musiciens sont très bons, très ouverts. Ils aiment la musique. On sent moins qu’en métropole la concurrence entre les groupes. Dès que tu apportes quelque chose de différent, ils sont contents. »

« Pour 2014, l’objectif c’est de jouer à Tahiti, dans les îles, pour pouvoir partager avec tous les gens de Polynésie ce que l’on fait et après, pourquoi pas, essayer d’obtenir une dimension plus internationale avec notre musique, et vivre de ça un jour. »

« Aujourd’hui on a de bons retours, on n’est qu’au début . Chaque fois on fait de nouvelles rencontres, on a de nouveaux échanges, cela se passe plutôt bien. On compose pour nous mais l’intérêt c’est de partager avec les autres. C’est très positif. » SB

Rédigé par () le Vendredi 22 Novembre 2013 à 05:34 | Lu 1721 fois