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Municipales: un second tour masqué le 28 juin


Paris, France | AFP | vendredi 22/05/2020 - Le second tour des municipales aura bien lieu le 28 juin, avec des précautions sanitaires particulières, a annoncé Edouard Philippe vendredi, prévenant que cette décision était toutefois "réversible" si l'épidémie connaissait un rebond.

"Après avoir pesé le pour et le contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre ses droits", a affirmé vendredi le Premier ministre lors d'une conférence de presse à Matignon. 

Ce second tour aura donc lieu avant les vacances d'été dans les quelque 5.000 communes où le premier tour n'a pas été décisif. Cette décision reste cependant révocable si les conditions sanitaires étaient amenées à se détériorer, comme l'avait demandé le Conseil scientifique dans son avis.

Les précautions prises lors du premier tour ont été renforcées: "Chaque électeur devra porter un masque de protection", même grand public, et sera invité à émarger avec son stylo personnel, a précisé à ses côtés le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Les membres du bureau de vote devront aussi porter un masque chirurgical.

La campagne électorale ne doit pas devenir "un facteur de circulation du virus" et "il convient donc de faire campagne différemment", a prévenu Christophe Castaner, en évoquant "le respect systématique des gestes barrière" et la nécessité de "privilégier les campagnes numériques".

Cette annonce survient dans un contexte d'amélioration toujours progressive de l'état sanitaire du pays. Le bilan de l'épidémie de Covid-19 s'établissait jeudi soir à au moins 28.215 morts, avec 83 nouveaux décès enregistrés depuis la veille, selon la Direction générale de la santé. Le nombre de patients en réanimation, indicateur important de la pression sur le système hospitalier, a continué à décroître, avec 1.745 cas graves en réanimation, soit 49 de moins en 24 heures.

Pour la première fois depuis le plus fort de la crise, la Nouvelle-Aquitaine - l'une des régions toutefois les moins touchées - ne compte aucun mort, a souligné l'Agence régionale de santé.

Un nouveau cluster a été identifié en Ile-de-France, le troisième depuis le déconfinement, sur le chantier de désamiantage d'un lycée (fermé) de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne). Neuf salariés sur une trentaine sont infectés, selon la préfecture du Val-de-Marne. 

Les malades ont été placés à l'isolement, et les cas contacts à risque placés en quatorzaine, tandis que le chantier continuait, selon la préfecture.

Risques sanitaires persistants

Sur la plage ou dans les parcs, de nombreux Français profitent du soleil à l'occasion du long weekend de l'Ascension.

En Méditerranée, plages et plans d'eau ont continué à rouvrir, le plus souvent en "mode dynamique": pas question de s'asseoir ou de faire des châteaux de sable, encore moins de s'allonger pour bronzer. 

Il existe toutefois des exceptions, comme à La Grande-Motte à condition d'avoir réservé à l'avance son emplacement, délimité par des cordes. 

Idem à Leucate, où l'on peut s'étendre sur la plage pendant deux heures, avec cinq mètres entre chaque groupe.

Essentiels pour se protéger, les gels hydroalcooliques et masques chirurgicaux à usage unique gardent un prix encadré jusqu'au 10 juillet, selon un décret publié vendredi. Le prix maximal des masques chirurgicaux non réutilisables est fixé à 95 centimes l’unité au détail, et à 80 centimes s'ils sont vendus en gros.

Renault "joue sa survie"

Outre la question du second tour des élections, le gouvernement continue de se concentrer sur la situation économique, qui a fortement souffert du confinement et de la crise sanitaire. 

"Il y aura des faillites et il y aura des licenciements dans les mois qui viennent", a averti le ministre de l'Economie Bruno Le Maire alors que le gouvernement compte réduire progressivement à partir de juin le dispositif de soutien au chômage partiel qui avait permis d'éviter jusqu'à présent des vagues de licenciements. 

Le secteur des transports devrait notamment y laisser des plumes: le constructeur automobile Renault doit dévoiler le 29 mai les contours d'un vaste plan d'économies de deux milliards d'euros. Le groupe automobile français, dont l'Etat est actionnaire historique et possède 15% du capital, "joue sa survie", selon M. Le Maire. 

L'Etat doit encore donner son feu vert à un prêt de cinq milliards d'euros qui doit permettre au losange de surmonter la crise. "Ce qui nous paraît important, c'est de savoir quelle est la stratégie de long terme de Renault", a déclaré M. Le Maire sur Europe 1. "Comment est-ce qu'ils nous garantissent que demain, les véhicules électriques seront localisés en France ?".

En tout cas, le site industriel de Flins, qui emploie 2.600 salariés, "ne doit pas fermer", a souligné le ministre.

Edouard Philippe a assuré que le gouvernement présenterait la semaine prochaine un plan pour le secteur automobile. Et qu'il serait "intransigeant sur la préservation des sites (en) France". 

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a déploré vendredi que le gouvernement "n'embraie pas" alors que son syndicat appelle à une "mobilisation générale sur l'emploi" et que la crise s'annonce sévère, dans un entretien publié dans Les Echos.

le Vendredi 22 Mai 2020 à 06:23 | Lu 257 fois